L’usage de la force contre Damas est évoquée pour la première fois

Bachar Al Assad, le président-dictateur syrien.
Bachar Al Assad, le président-dictateur syrien.

La Syrie continue de subir la pression internationale pour stopper la répression contre les manifestations anti-Bachar Al-Assad. Pour le moment le régime poursuit sa logique répressive.

S'acheminent-on vers une option à la libyenne en Syrie ? Si rien n'est précis, il demeure que pour la première fois, l’usage d’une force étrangère a été évoqué. L’émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, s'est dit samedi favorable à l'envoi de troupes arabes en Syrie afin de "mettre fin à la tuerie". C’est la première prise de position dans ce sens d'un dirigeant de la Ligue arabe dont des observateurs, présents en Syrie, sont l’objet de controverse. Ils sont accusés de complaisance envers le régime de Bachar Al-Assad par l’opposition syrienne qui maintient la pression.

Samedi, le Conseil national syrien (Cns), qui rassemble les principaux courants de l'opposition et l’Armée syrienne libre (Asl, constituée de déserteurs des forces gouvernementales), ont annoncé avoir mis en place avec "un bureau de liaison et un téléphone rouge afin de suivre les développements sur le plan politique et sur le terrain". Cela devrait permettre "de déployer rapidement des unités militaires et d'accueillir un nombre croissant d'officiers et soldats" déserteurs, a expliqué le Cns dans un communiqué.

Lundi, le député Imad Ghalioune, qui était membre de la commission du budget au Parlement syrien, et l’opposant Nawaf al-Bachir, chef de la plus grande tribu de Syrie, ont annoncé leur départ en exil. Le député Imad Ghalioune a dit avoir fait défection et a demandé à l'opposition d'agir pour "réaliser les intérêts du peuple qui veut parvenir à la liberté et à la dignité en édifiant une société multiple démocratique qui préserve les droits de toutes les catégories“. De son côté, l'opposant Nawaf al-Bachir a expliqué être "venu en Turquie pour activer l'opposition". "La Révolution syrienne est notre chemin. Les jeunes dans le pays consentent les plus grands sacrifices pour un avenir meilleur, la dignité du peuple syrien et pour renverser le régime", a-t-il dit.

L’appel de Ban Ki-Moon

Au plan international, la pression sur Damas s’accentue également. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon a appelé de nouveau le président Assad à "arrêter de tuer". "Il est important que les Nations unies tiennent un discours et agissent d'une manière cohérente", a-t-il ajouté. Le Conseil de sécurité n’est pas parvenu à s’accorder sur un projet de résolution contre Damas. La Russie, l’un des soutiens de Bachar Al-Assad a présenté un projet de texte qui condamne à la fois la violence du gouvernement et celle de l'opposition. Mais les pays occidentaux ont aussitôt jugé ce texte trop timoré. "La situation a atteint un point inacceptable. J'espère sincèrement que le Conseil de sécurité va traiter (cette crise) d'une manière sérieuse et cohérente", a dit Ban Ki-Moon, lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi, en marge d'un sommet sur l'énergie. Les soutiens de Damas, la Russie et la Chine ont opposé leur veto à un projet de résolution de l'ONU sur la Syrie en octobre.

La Syrie est secouée depuis le 15 mars par une révolte contre le régime du président Bachar Al-Assad. Pour tenter de faire taire la contestation, des opérations des forces gouvernementales sont en cours dans les villes rebelles. Cette répression a fait au moins 5.000 morts selon une estimation de l'ONU en décembre. Lundi, cinq personnes ont été tuées et neuf autres blessées lors d’une attaque d’une boulangerie par des milices pro-régime. Face à la répression, de nombreux soldats ont déserté les rangs des forces régulières pour rejoindre l'Armée syrienne libre (ASL), qui revendique 40.000 combattants. Les opérations de l’Asl contre l'armée régulière et les forces de sécurité ont déjà fait des dizaines de morts.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Afifa Ismail

Enfin il aura fallu cinq mille morts pour que la communauté internationale réagisse; il n'y a plus de temps à perdre il faut arrêter le massacre et destituer ce criminel et le juger devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité. La Russie soutient cet horrible dictateur, c'est normal entre criminels on se reconnait ; qu'elle s'occupe des revendications de son peuple avant de vouloir balayer chez les autres. Le mépris n'a pas de frontières. Vive la Syrie libre!