La jeune littérature algérienne ou l'envers des 50 ans d'Indépendance
"Les sens interdits" de Mourad Djebel est un roman labyrinthique.
Ce roman emprunte ses chaos syntaxiques aux précipices de la ville du Rocher où se déroule, s’enroule plutôt, un récit fragmenté, avec ses résonances katébiennes, sur la répression sanglante des révoltes estudiantines de 1986 à Constantine…
A la recherche d'une Algérie massacrée...
Par sa proximité avec l’histoire contemporaine de l’Algérie urbaine, principalement les révoltes estudiantines de novembre 1986 à Constantine réprimées dans le sang et l’insurrection islamiste de 1991, prémisses de l’Horreur de la décennie 1990 et des années d’après, les deux dates, mises en majuscule et s’entrechoquant, ce roman, en abîme, se prête difficilement à un résumé de l’histoire, tant celle-ci s’embrouille dans des télescopages spatiotemporels, d’emboitements d’épisodes où le passé et le présent s’enchevêtrent et le lecteur, lui-même dérouté, doit sans cesse reconstituer la trame, remonter le cours du temps, rétablir les liens, reconstituer les espaces pour suivre et poursuivre la trace des personnages qui, eux aussi, n’ont de dialogues que des bris de réparties, des propos qui donnent le vertige par leur brièveté, leur mal de dire.
Larbi, Nabile, Yasmina et Maroued - le narrateur principal - sont de jeunes amis étudiants universitaires qui, après avoir vécu la tragédie de 1986, se retrouvent piégés dans la foule en délire des insurgés islamistes de juin 1991 qui gronde dans la ville du Rocher. Cette scène d’une extrême violence, qui fait écho à une autre toute aussi violente, l’agression de Maroued un au auparavant, traverse, en fragments, les quatre parties qui subdivisent artificiellement le récit.
Rachid Mokhtari
Pour lire l'article intégralement : http://www.freealgerie.com/debat-du-jour/253-la-jeune-litterature-algerienne-ou-lenvers-du-cinquantenaire-de-lindependance-ii.html
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