Mourad Medelci : La Ligue arabe a des problèmes avec l'opposition armée syrienne
Le ministre des Affaires étrangères fait confiance au régime de Damas. Exactement comme il y a quelques mois avec Mouammar Kadhafi.
Nonobstant les milliers de morts, de disparus, aux Nations unies, Mourad Medelci fait la promotion du régime syrien.
Bis repetita donc. Il faut dire que la diplomatie algérienne a du mal avec ce qui se passe dans la sphère des pays arabes. Sa sympathie qu’elle éprouve aux régimes en place lui fait oublier les terribles réalités des peuples. Hier Tripoli aujourd’hui Damas. Ainsi pour Mourad Medelci, la voix d’El Mouradia par excellence, "le gouvernement (syrien) a pris certaines mesures. Peut-être pas assez, mais certaines mesures au sens où il y a eu retrait des armes lourdes des villes qui ont désormais des problèmes". Quel retrait de blindés ? Quelles mesures d’apaisement ? Si même la mission arabe n’échappe pas aux nervis du régime que dire du sort du peuple syrien ? Que dire aussi de la délégation de journaliste pilonnée au mortier ? Mourad Medelci va se faire le porte-parole du régime et ânonner partout que ce sont des terroristes qui tuent ? La réalité du terrain est insoutenable. Selon notre responsable de la diplomatie, il y a eu "plusieurs milliers de prisonniers libérés. Et il y a une ouverture aux médias, même si cette ouverture n'est pas complète, c'est vrai". Plus clairement, Mourad Medelci prend position pour Bachar Al Assad. Visez bien cette réponse : "Le sentiment est que le gouvernement syrien est en train de faire un effort, mais la Ligue arabe a surtout des problèmes avec l'opposition armée".
Ainsi donc les 5000 morts, les centaines de Syriens torturés, les milliers de prisonniers, les enfants suppliciés sont passés à la trappe, oubliés par notre ministre. Oui, le régime fait effectivement des efforts, mais pour étouffer la contestation.
"Pas de guerre civile"
La Syrie n'est pas selon lui plongée dans la guerre civile et la violence est confinée à quelques villes. Mais, a-t-il dit, "si l'opposition continue de s'armer, il y aura un risque qui pourrait nous placer dans une situation de violence accrue".
Pourtant certains responsables arabes n'ont pas le même point de vue. Le Premier ministre qatari, Hamad bin Djassim al Sani, a jugé que Damas n'avait pas appliqué les termes du plan de sortie de crise convenu avec la Ligue arabe. Et le terrain en est la meilleure illustration.
Anouar Malek, observateur algérien, a quitté le pays en accusant le régime syrien de rendre les observateurs complices de la répression des manifestations hostiles au président Bachar Al Assad. Qu’importe ! Mourad Medelci a souligné que Malek appartenait à une ONG et que "d'autres Algériens (n'avaient) peut-être pas la même opinion". Il a ajouté que dix responsables du gouvernement algérien figuraient au sein de la mission arabe en Syrie, qui compte actuellement 165 membres. L’honneur est sauf donc. On continue à fermer les yeux sur ce qui se déroule dans ce pays.
La mission doit présenter un rapport détaillé le 19 janvier. Un haut responsable occidental au Conseil de sécurité ne s'attend pas à des conclusions "très claires" en raison des divergences entre pays arabes.
"Je serais surpris si la Ligue arabe constatait l'échec de la mission et en appelait au Conseil de sécurité", a déclaré ce diplomate, citant l'Algérie, l'Irak et l'Egypte comme des pays probablement opposés à un renvoi du dossier devant l'instance suprême des Nations unies.
Sofiane Ayache/Reuters
Commentaires (7) | Réagir ?
M. Ben yahia, voyez ce qu'est devenu la diplomatie algérienne si forte et si fière lorsqu'elle avait à sa tête vous l'élève de Abane.
Vous le digne fils du congrès de la Soummam. Aujourd'hui à l'image du pays, elle est devenue la risée du monde, elle ne sert qu'à être moquée dans les salons.
Je plains les diplomates sincères et intègres en poste à ce jour.
Je vous plains vraiment!!!
Regardez sa tronche, beau mais vilain. En tout cas il ne me represente point. Il n 'y a pas qu'en Syrie que la famille Bachar capable de gouverner et en Algérie les généraux pas généreux.