Sud-Soudan : 57 morts dans de nouveaux affrontements
De nouveaux affrontements entre deux ethnies rivales ont fait cinquante-sept morts, en majorité des femmes et des enfants, dans le sud-est du Soudan du Sud, a déclaré, jeudi 12 janvier, un ministre de ce jeune Etat, formé il y a moins d'un an.
"Cinquante-sept personnes ont été tuées et la plupart sont des femmes et des enfants. Il n'y a que onze hommes parmi eux", a dit le ministre de l'information, Barnaba Marial Benjamin. Il a ajouté que cinquante-trois autres personnes avaient été tuées dans l'attaque survenue mercredi dans un village de l'Etat de Jonglei. Une soixantaine de membres de la tribu des Murle revêtus d'uniformes militaires ont lancé un raid sur le village de Wek, dans le comté d'Uror, emmenant plus de vingt mille vaches appartenant à la tribu rivale des Nuer, a ajouté le responsable. "Les Murle ont attaqué de 17 heures (15 heures, heure algérienne) à minuit. Cela explique que tant de familles aient été tuées chez elles", a dit M. Benjamin.
Cette région est le théâtre d'une longue vendetta entre les deux tribus, qui a fait de très nombreux morts. Dans le seul Etat de Jonglei, les attaques de campement visant à voler des bêtes et les opérations de représailles ont fait en 2011 plus de onze cents morts et forcé quelque soixante-trois mille personnes à quitter leur village, selon un rapport de l'ONU. En août, au moins six cents personnes ont été tuées et neuf cent quatre-vingt-cinq blessés lors d'une attaque de Murle contre des villages Lou Nuer. "Il s'agit d'une revanche. Il ne fait pas de doute qu'ils viennent attaquer les Lou Nuer", a ajouté le ministre à propos du dernier épisode meurtrier.
Un bilan imprécis
Lundi encore, on apprenait de responsables locaux que vingt-quatre personnes avaient été tuées au cours de violences tribales dans le Jonglei. L'Etat se relevait à peine de l'attaque ces dernières semaines de villages de Murle, autour de la localité de Pibor, par environ huit mille jeunes hommes armés, des Lou Nuer, pour des histoires de vols de bétail.
Des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir et le bilan exact des victimes n'est pas connu. La coordinatrice humanitaire de l'ONU pour le Soudan du Sud, Lise Grande, a dit que "des dizaines, peut-être des centaines" de personnes pourraient avoir été tuées. Joshua Konyi, commissaire du comté de Pibor et lui-même d'ethnie Murle, a de son côté affirmé que trois mille cent quarante et une personnes étaient mortes, un bilan qui n'a pas été confirmé par d'autres sources. A la suite de cette explosion de violence, le gouvernement a décrété Jonglei "zone de désastre" national tandis que les Nations unies ont annoncé "une opération massive d'urgence" pour venir en aide aux soixante mille personnes déracinées par la violence.
Jeudi, Médecins sans frontières a dit de son coté avoir transféré par avion douze blessés depuis Wek jusqu'à son hopital de Nasir, dans l'Etat voisin du Nil Supérieur. "Cinq femmes adultes et un homme ont des blessures par balle et les six autres patients, des enfants de moins de cinq ans, ont reçu des coups ou des balles", a dit MSF dans un communiqué.
Avec AFP
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