Le ministre de l'Intérieur Ould Kablia craint l’abstention aux législatives
Pendant que ses forces de sécurité répriment et humilient les manifestants à Laghouat, le ministre de l’Intérieur disserte à Alger sur les élections.
Dahou Ould Kablia ne craint pas les mouvements sociaux, la DGSN a recruté ces dernières années assez d’hommes pour mater toute contestation qui viendrait troubler les "réformes du président". Ni d’ailleurs un raz-de-marée islamiste. En revanche, le ministre avoue craindre un fort taux d'abstention aux élections législatives de mai prochain. Il doute donc d’une victoire islamiste car il sait que ses services ont verrouillé la partie ou les partis de telle sorte qu’il n’y ait aucune surprise. La seule donne qui pourrait troubler un tantinet le calendrier du pouvoir c’est l’abstention, car le ministre de l’intérieur tout aussi puissant qu’il est ne peut obliger les électeurs à se déplacer. A moins de bourrer les urnes, comme le régime a l’habitude de le faire. A l’exemple de la dernière présidentielle. Ou des législatives.
L'abstention "est une crainte qui m'habite (...) le scrutin des élections législatives par le passé n'a pas mobilisé grand monde, c'est celui où il y a le plus fort taux d'abstention (comparé aux élections locales et présidentielles, ndlr)", a déclaré M. Ould Kablia, dans une intervention à la radio chaîne III. Voilà qui est dit. Mais alors que faut-il comprendre à travers cet aveu ? N’est-ce pas que si le ministre de l’intérieur avoue craindre l’abstention c’est qu’il suggère que les Algériens ne croient pas aux réformes du président.
Interrogé sur la possibilité d'une victoire islamiste en Algérie, comme cela a été le cas dans les pays frontaliers, Daho Ould Kablia a sorti l’antienne : l'Algérie est une exception dans la région. "C'est mon point de vue", ose Ould Kablia. "Personne ne peut se mettre à la place du peuple pour dire vers quelle direction va se porter son choix". Pas plus le ministre de l’intérieur, diront nous.
Puis petit coup de brosse pour chatouiller l’orgueil de l’Algérien. "L'électeur algérien connaît bien son monde. La comparaison avec d'autres pays n'est pas aussi probante. L'Algérie a ses spécificités, ses valeurs sociétales qui ne ressemblent pas forcément à ce qui existe ailleurs où les votes ont sélectionné des politiques plutôt que des valeur".
Aussi, Ould Kablia ne croit pas à une victoire islamiste. Hormis le FIS, les autres ont été domestiqués. "Les partis islamistes existants ont des idées et des ambitions tout à fait différentes qui ne sont pas forcément des ambitions doctrinales, a-t-il déclaré à la radio. Je ne vois pas qui va se placer sous la tutelle de l?autre au niveau de ces partis".
Les législatives sont prévues vers le 19 mai, selon certaines sources. En attendant, le ministère de l'intérieur promet de légaliser une flopée de nouvelles formations politiques. Voilà qui va éclater la scène politique et déstabiliser les électeurs.
Y. K/AFP
Commentaires (9) | Réagir ?
Ce Monsieur est sur de son fait !!! mais par contre il ne dévoile pas le fond de sa pensée : "Ehna Imoute Kaci" car les jeux sont faits et bien faits.... les quotas fixés.... le nombre de sièges fixé par parti, tendance, etc. Les labos bien connus depuis 1962 ont même affiné leurs résultats pour permettre au système de perdurer avec une façade démocratique de circonstance ; surtout aprés les révoltes des Tunisiens, des Egyptiens et des Libyens. On reprend les mêmes et on recommence avec des réformettes, l'arrosage et l'engraissement des partis-fantôches qui nous la jouent... tendance opposition.... jusqu'à ce que la rue prenne le pouvoir, mais hélas avec des conséquences (des autres encore) plus que fâcheuses pour le pays.
Ce "monstre" est une véritable incarnation du mal, il est capable des pires vilénies et trahisons envers l'Algérie et son peuple. pour peu que la fortune, le pouvoir et la main mise de son clan sur l'Algérie soit préservés. Mais on ne peut aller à l'encontre du courant de l'histoire, les turpitudes et manigances de ce monstre sont tellement grossieres et ridicules qu'il apparait méprisable et pour le moins pitoyable...
On se joue pas impunément de la "morale", et c'est devant des tribunaux populaires que vous rendrez compte de vos actes devant Dieu et devant le grand peuple algerien.