Décembre 2007 a été un des mois le plus meurtrié de l’année avec 243 morts au total dont 120 en mer Egée.

Entre 23 000 et 24 000 immigrés en situation irrégulière ont été expulsés de France en 2007, a estimé le ministre français de l’Immigration, Brice Hortefeux, un chiffre en dessous de l’objectif gouvernemental de 25 000. Dans un entretien au "Parisien", le ministre de l'immigration Brice Hortefeux se défend de promouvoir une politique du chiffre et défend une nouvelle fois "l'immigration choisie et concertée".

Au cours de sa première conférence de presse de l’année tenu mardi à Paris, le président Nicolas Sarkozy a confirmé les chiffres de son ministre et déclaré que l’Italie et l’Espagne avaient demandé l’organisation, avec la France, d’expulsions collectives d’étrangers sans papiers présents dans ces trois pays.

En réponse à une question sur l’objectif, non atteint, de reconduite à la frontière de 25 000 sans-papiers en 2007, M. Sarkozy a estimé qu’il ne faisait qu’appliquer des décisions de justice. Partisan d’une politique d’immigration stricte, M. Sarkozys’est félicité de l’avancée de ses idées en Europe Le président français avait auparavant réaffirmé le principe d’une politique d’immigration fondée sur des quotas. L’idée est de plafonner le nombre d’immigrés entrant chaque année en France et de porter à 50% la part de «l’immigration de travail» au détriment de l’immigration «familiale». Ce projet est jugé inacceptable par les organisations de défense des droits de l’homme, tandis que 74% des Français sont favorables à l’instauration de «quotas», selon un sondage réalisé en septembre 2007.

LE CONTINENT africain représente 65 % des flux migratoires réguliers vers la France, mais cette immigration reste essentiellement maghrébine. Alors qu'Algérie, Maroc et Tunisie constituent à eux seuls 41 % de l'ensemble des flux migratoires à caractère permanent, l'Afrique subsaharienne ne représente, elle, que 18 % de ces flux, selon la direction de la population et des migrations. Relativement récente, l'immigration subsaharienne reste minoritaire en France. Elle n'y représente que 9,1 % des immigrés, moins que l'immigration asiatique (12,8 %).

Annaba, capitale des harraga

Les garde-côtes de Annaba ont intercepté hier une embarcation de fortune à bord de laquelle avaient pris place 18 jeunes harraga âgés entre 22 et 31 ans, des jeunes chômeurs de Batna, de Mascara, d’Alger et de Annaba embarqué avec l’espoir de rejoindre les côtes européennes, notamment l’île de la Sardaigne (Italie).

Agissant sur information, une unité de la garde maritime est intervenue entre les plages de Seybouse et Sidi Salem et a réussi à mettre fin à leur périlleuse aventure. Quelques heures après, les gardes-côtes de Annaba ont reçu un message émanant d’un navire étranger faisant état d’une embarcation transportant 20 jeunes harraga à 90 miles au nord d’El Kala (El Tarf). les éléments du commandement de la garde maritime de Annaba en collaboration avec ceux de la brigade de répression du banditisme (BRB) de la sûreté de wilaya ont par ailleurs procédé à la saisie d’un important matériel de menuiserie utilisé dans un atelier clandestin à Sidi Salem. Il servait à la fabrication d’embarcations à fond plat, spécial pour les harraga.

Au cours de l’année 2007 pas moins de 395 candidats à l’émigration clandestine dont 3 Marocains ont été secourus, interceptés, poursuivis ou arrêtés, c’est selon, par les éléments des garde-côtes. Alors qu’au niveau national, ce sont plus de 1600 jeunes chômeurs désespérés, dont 45 étrangers en majorité des Marocains. Ce qui a donné lieu à 440 opérations d’intervention et de secours. C’est au mois de septembre 2007 que revient la première marche du podium où plus de 150 jeunes harraga avaient été interceptés alors qu’ils tentaient de rejoindre la Sardaigne. Le pic a été enregistré en une seule journée de ce mois avec une course poursuite ponctuée par l’arrestation de 86 harraga à 22 miles du cap de Garde de Ras El Hamra.

La même source indique la récupération et la saisie de plus de 70 embarcations motorisées à Annaba et près de 380 autres tout au long de la façade maritime du pays. Il faut dire que Annaba a acquis le tristement célèbre titre de capitale de harraga à partir du 31 décembre 2006, lorsque plusieurs dizaines d’embarcations avaient pris le large à partir de la plage de Sidi Salem à destination de la rive européenne. Si pour certains harraga le rêve a été exaucé, pour une trentaine d’entre eux ce n’était malheureusement pas le cas. Ils ont payé de leur vie sans pour autant aboutir à leur objectif.

Rédaction Le Matin (avec AFP et El Watan)