Le président de Guinée-Bissau est mort à Paris
Malam Bacai Sanha s'est éteint lundi à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris où il avait était hospitalisé en décembre.
Le président bissau-guinéen Malam Bacai Sanha est mort lundi à Paris, où il avait été hospitalisé avant Noël pour une maladie inconnue dont il souffrait depuis plusieurs années, un décès qui risque d'accroître l'instabilité chronique de son pays. Sa mort à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris, annoncée de source gouvernementale française, a peu après été confirmée par un communiqué de la présidence de la République à Bissau. "La présidence vient avec douleur et consternation communiquer aux Bissau-Guinéens et à la communauté internationale le décès ce matin, à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris où il se trouvait pour traitement, de son excellence Malam Bacai Sanha", indique le communiqué, ajoutant que "le programme des obsèques" sera précisé ultérieurement.
Le président de l'Assemblée nationale, Raimundo Pereira, du parti au pouvoir, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), doit assurer l'intérim, selon la Constitution bissau-guinéenne qui précise qu'il devra organiser une nouvelle élection présidentielle dans les 90 jours. Malam Bacai Sanha avait été élu président pour cinq ans en juillet 2009, prenant la tête d'un pays politiquement très instable, une instabilité renforcée ces dernières années par le trafic de drogue : la Guinée-Bissau est devenue un des principaux points de transit de la drogue d'Amérique du Sud destinée à l'Europe.
Peu après son élection, il avait été une première fois admis au Val-de-Grâce, un hôpital où ont été soignés de nombreux responsables gouvernementaux, français et étrangers. De nombreuses autres hospitalisations plus ou moins longues avaient suivi dans cet établissement, mais également à Dakar. La nature de sa maladie n'a jamais été rendue publique. En décembre, la présidence bissau-guinéenne avait démenti la mort du président annoncée par un journal sénégalais, mais son épouse, Mariam Sanha, avait indiqué qu'il se trouvait dans un "état critique".
Réforme de l'armée
Le chef de l'État avait une seule fois évoqué sa maladie, fin 2009. "On parle de chute d'hémoglobine dans le sang, avait-il dit. Il est vrai que je souffre aussi de diabète, mais ce n'est pas si grave qu'on veut le faire croire." Il avait aussi indiqué avoir été "longuement sous perfusion". Ex-chef d'État intérimaire de 1999 à 2000 et plusieurs fois ministre, Malam Bacai Sanha était un ancien compagnon d'Amilcar Cabral, fondateur du PAIGC, figure des luttes de libération en Afrique et "père de l'indépendance" de la Guinée-Bissau.
Sa mort intervient deux semaines après une tentative de coup d'État manqué, dernier d'une série de putsch réussis ou avortés qui illustrent l'instabilité et les violences qui marquent l'histoire de la Guinée-Bissau depuis son indépendance du Portugal, en 1974. Le 26 décembre, l'armée a annoncé l'échec d'un coup de force fomenté par un "petit groupe de militaires". Le chef de la marine, le contre-amiral José Américo Bubo Na Tchuto, considéré comme un "baron de la drogue" par les États-Unis, a été présenté comme le cerveau présumé de cette tentative de putsch qui a fait au moins 2 morts et entraîné l'arrestation de 25 personnes, parmi lesquels Bubo Na Tchuto.
Pour tenter de mettre fin au rôle de l'armée dans ces violences à répétition, l'une des priorités de Malam Bacai Sanha a été de lancer une réforme du secteur de la défense et de la sécurité, avec l'aide de ses partenaires, dont l'Union européenne (UE) et l'Angola. L'objectif de cette réforme, qui se heurte à la résistance des caciques de l'armée, est en particulier de réduire des effectifs pléthoriques, au moins 12 000 hommes pour une population de 1,5 million d'habitants.
Avec AFP
Commentaires (2) | Réagir ?
Et notre B. B est là-bas au Val-de-Grâce... Amen! Inchallah!
Bon débarras et au suivant! Le Val-de-Grâce devient donc et par la force des choses, la morgue de toutes les crapules africaines et nord-africaines. Forte pollution dans le ciel parisien. Désolé pour la gêne occasionnée aux riverains du quartier chic du Port Royal.