Doit-on vraiment soutenir Khaled Nezzar ?
De la souveraineté nationale et de la confusion des genres ! Chacun y va de son opinion.
La souveraineté nationale est le principe selon lequel la souveraineté appartient au peuple tout entier qui forme la nation. Une nation souveraine implique que ses citoyens sont eux-mêmes souverains et donc tous égaux en droit et en devoirs, que leurs représentants ne peuvent être légitimes à les représenter que par leur désignation par le suffrage universel, honnête et transparent, que la souveraineté populaire doit valider. Une nation souveraine implique également que ses représentants sont susceptibles de révocation à tout instant par cette même souveraineté du peuple en cas de non-respect de la volonté populaire.
Il est inutile de rappeler que la conception de la notion de souveraineté nationale par le pouvoir en Algérie est amputée de sa dimension essentielle, à savoir la souveraineté du peuple et celle de l’individu par sa privation du statut de la citoyenneté. Quelle souveraineté évoque-t-on, dans ce cas, pour le soutien de ce général, officiellement à la retraite ? Surtout quand on sait que toutes les conditions à la souveraineté nationale sont systématiquement violées en Algérie depuis la fin de l’occupation coloniale en 1962 par Khaled Nezzar et toute la petite bourgeoisie avec laquelle il est coalisé, contre la volonté du peuple algérien. On a compris que l’Algérie est dénuée de souveraineté nationale, et que s’il y a bien souveraineté dans ce pays, c’est bien celle dont jouit cette petite bourgeoisie militaro-bureaucratique despotique, qui s’octroie le droit de représenter la souveraineté nationale contre la volonté populaire. On ne peut évoquer dans ce cas la souveraineté nationale pour dérober un individu à la justice par l’usurpation de cette qualité de la nation au profit des intérêts de cette petite bourgeoisie, et c’est ça le despotisme que représentait pendant la décennie meurtrière et destructrice Khaled Nezzar.
Que représentent 177 personnes qui s’expriment en leurs noms personnels dans une nation de 35 millions d’individus à qui le statut de citoyenneté leur est dénié ; ils ne peuvent avoir la prétention d’incarner à eux seuls la souveraineté nationale. Que représentent-ils devant la vérité de l’Histoire, quelle que soit la puissance de leurs moyens de nuisance, l’étendue de leur pouvoir et le cynisme qui caractérise leur domination sur un peuple réduit à l’indigence et à l’ignorance, un peuple qu’ils manipulent à coups d’affects et d’émotions primaires pour les rendre complices de leurs crimes qu’ils veulent taire à jamais l’existence. C’est sans compter avec le génie de ce même peuple qu’ils méprisent, qui affirme dans un dicton : "Que, lorsque la neige fondra, ta merde apparaîtra", sous-entendant, à coup sûr, autre chose par souveraineté nationale, que ce que ces despotes aveuglés par leur arrogance leur prêtent.
Une nation se vantant de jouir d’une souveraineté nationale, qu’elle prétend faire valoir et revendiquer en la défendant par la soustraction de l’un de ses citoyens à une justice étrangère, est censée, être dotée d’une justice souveraine et indépendante, capable de juger ses citoyens de quelques rangs que ce soit, coupables de quelques délits ou crimes de quelques natures que ce soit. Lorsqu’une plainte pour crime, qui plus est, pour crime contre l’Humanité lui est soumise, elle doit systématiquement procéder à l’ouverture d’une enquête indépendante, accompagnée immédiatement de son instruction. C’est aux plaignants d’en apporter les preuves de leurs accusations, et aux accusés d’apporter les preuves de leur innocence, si innocence il y a ?
Si plainte, il y a, pour crime de quelque nature que se soit, et si le plaignant constate une carence de la justice de son pays, où qui s’avère impuissante à accomplir sa responsabilité, ou qu’il considère que la jurisprudence en vigueur est insatisfaisante et qu’elle présente des vis de procédure, le citoyen est en droit de faire appel à la solidarité internationale dans le cadre du droit international et demander que justice lui soit rendue.
Coopérer dans le cadre de la solidarité internationale en matière de justice avec les autres nations sous couvert du droit international renforce plutôt la souveraineté nationale d’une nation et de sa justice. En livrant à la justice de leur pays des criminels qui se réfugient dans un autre pays pour échapper à une condamnation, où juger un criminel d’un autre pays dont la justice présente une carence qui la rend impuissante à exercer sa responsabilité et ses prérogatives. C’est ce deuxième cas, qui se rapporte à la situation de Khaled Nezzar. Dans ce cas, c’est aux signataires de cette ridicule pétition d’apporter la preuve de l’indépendance de la justice algérienne et de sa compétence.
Il est inutile de rappeler, qu’en Algérie, beaucoup de crimes et de violation des droits de l’Homme ont été commis depuis l’indépendance à ce jour sans qu’aucune enquête, ni instruction digne d’une justice indépendante et souveraine n’eurent été effectués, et des véritables coupables jugés et condamnés. Beaucoup de crimes de tous genres sont commis et restés impunis à ce jour ; des crimes contre des personnes, des crimes économiques, des crimes écologiques, "des crimes contre l’esprit", il faut pertinemment, considérer la gestion de l’éducation nationale depuis l’indépendance comme un crime contre l’esprit et il faut le dénoncer,
Ceci est également valable pour les crimes commis par les groupes islamiques armés contre d’innocents citoyens, qu’ils soient civils ou simples citoyens enrobés dans les services des corps armés du pouvoir. Ceux-ci, d’ailleurs, sont aujourd’hui libres et jouissent de tous leurs droits civiques dans l’impunité totale, allant jusqu'à narguer au quotidien les familles de leurs victimes qu’ils connaissent, souvent par voisinage, et à qui, le pouvoir accorde protection et privilèges. Parmi ces privilèges, notamment, le commerce et plus particulièrement l’import import, jouissant de passeports et voyageant sans être inquiétés. Dans ce cas, il est aussi légitime pour un citoyen lésé par la justice de son pays pour carence, de saisir une justice étrangère appartenant au pays où se rendent ces criminels pour leurs affaires.
Ne pas confondre la solidarité entre les nations pour le développement de la justice, au profit d’un monde où aucun crime ne peut être commis sans être puni, et, ou aucun criminel ne peut se cacher sans rendre compte de ses crimes devant la justice, au droit d’ingérence internationale, qui est souvent la face cachée d’une autre forme de violation du droit international et de la souveraineté des peuples.
Youcef Benzatat
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merci pour les informations
oui