Alger attend toujours le président du CNT
Le dégel des relations entre l'Algérie est la Libye n'est finalement pas pour 2011.
Pourtant, Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères, déclarait fin novembre que les relations avec la Libye, donc le CNT étaient au beau fixe. Mieux encore, le président du CNT Moustapha Abdeljalil allait venir à Alger avec une délégation avant la fin de l’année. Seulement on est aux derniers jours de décembre et point de délégation libyenne en vue.
Et-ce si compliqué entre Alger et Tripoli ? Manifestement oui. Et ce ne sont pas les appels du pied du président Bouteflika à la Libye qui y changeront quelque chose pour le moment. "Je saisis cette occasion pour vous réitérer mon attachement au renforcement des liens de fraternité et des relations de bon voisinage et ma détermination à œuvrer avec vous à la promotion de nos relations bilatérales au mieux des intérêts mutuels de nos pays et peuples frères", a écrit Bouteflika à Moustapha Abdeljalil à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance de la Libye. La crise est autrement plus profonde donc.
Et les nouveaux dirigeants libyens ne sont manifestement pas prêts à tirer un trait sur le traitement qu’avait réservé Alger au dossier libyen. Le silence devant d’abord la répression exercée par Kadhafi sur les manifestants au début de l'année, le mépris souverain de l’Algérie officielle envers les insurgés du CNT, puis l’accueil d’une partie de la famille de l’ancien tyran libyen, le dossier du contentieux algéro-libyen est quelque peu chargé.
Après la chute de Mouammar Kadhafi et la reconnaissance sur le tard par l’Algérie des nouvelles autorités libyennes, il reste encore la question de la famille Kadhafi réfugiée dans une résidence d’Etat à Alger. La présence de celle-ci et surtout les sorties médiatiques tonitruantes de Aïcha Kadhafi ne facilitent pas le rétablissement de relations de confiance entre les deux pays voisins. Et en dernier ressort Alger serait prête à lâcher ses "hôtes", il faut juste leur trouver une terre d'asile, plutôt sûre où ils ne risqueraient pas d'être extradés par exemple.
D'ailleurs de nombreuses sources ont évoqué maintes fois le départ des Kadhafi d’Algérie. Après avoir écarté le Kurdistan irakien, trois destinations finales pour les Kadhafi sont régulièrement évoquées : le Zimbabwe du dictateur cacochyme Robert Mugabe, l’Afrique du Sud qui avait tout fait pour éviter l’intervention de l’Otan en Libye et enfin le Venezuela du très anti-Occident Hugo Chavez. C’est dire que riche de la fortune qu’ils ont dû emporter avec eux les Kadhafi ont l’embarras du choix.
Sofiane Ayache
Commentaires (1) | Réagir ?
On ne va pas se laisser dicter notre politique par ce potiche. Ce dernier ne peut rien décider sans l'aval des Usa ou de la France. Quelle triste fin tout de même - pour un pays dont la révolution de novembre 54 était un modèle de lutte et de sacrifices reconnu par le monde entier - de montrer une certaine impatience à le recevoir.