Renforcement de la coopération militaire entre Alger et Bamako
Le Mali et l'Algérie ont décidé de renforcer leur coopération militaire pour lutter contre Aqmi, a appris jeudi l'AFP, à l'issue de la réunion de la commission mixte de suivi de l'accord de coopération militaire et technique entre les deux pays.
L'organisation terroriste Aqmi fait plus que jamais consensus contre elle dans la sous-région région saharo-sahélienne. Après l'accord avec le Niger et la coopération déjà étroite avec la Mauritanie c'est le Mali qui vient de rejoindre le club pour une véritable partenariat dans la lutte contre Al Qaïda au Maghreb. Un comité d'états-majors des quatre pays de la sous-région existait depuis une année, mais jusque-là il n'a brillé que par une espèce de réunionite, alors qu'Aqmi et les trafiquants d'armes et de drogue sévissaient régulièrement dans la zone. Donc une espèce d'accélération vient d'être donnée ces derniers jours pour parer au danger d'une probable déstabilisation.
"Nos deux pays ont décidé de renforcer leur coopération militaire pour lutter contre Aqmi. Il nous reste à définir les conditions dans lesquelles nous devons mettre sur le terrain un dispositif adéquat", a déclaré, sous couvert de l'anonymat, un haut gradé de l'armée malienne qui a participé à la rencontre.
Interrogé sur l'éventualité du déploiement dans un proche avenir de troupes maliennes et algériennes sur le terrain, il a répondu : "Le Mali ne demande que ça. Pour une lutte efficace, il faut une descente commune sur le terrain. Nous attendons maintenant de pouvoir coordonner les choses avec nos partenaires". A ce titre, en février, une réunion regroupera plusieurs pays du Sahel sur le même sujet. Nous verrons à ce moment comment les choses vont avancer, a-t-il ajouté.
Au début de la réunion mercredi, le général Youssouf Bamba, secrétaire général du ministère malien de la Défense malien, avait déclaré que compte tenu de la multiplicité des crises internes, du banditisme, du trafic de drogue, de l'apparition de nouvelles formes de menaces et du terrorisme transnational, la bande sahélo-saharienne se présente comme une région géostratégique sensible et instable.
"En conséquence, nous devons plus que jamais nous attaquer à la problématique sécuritaire dans cette région et ses effets collatéraux sur le développement socio-économique et la circulation des personnes et de leurs biens dans nos pays", avait-il ajouté.
Mardi, l'AFP avait appris de source militaire malienne, de source diplomatique et auprès de témoins dans la région, que des militaires algériens se trouvaient dans le nord du Mali pour apporter assistance à l'armée malienne dans la lutte contre l'insécurité et le terrorisme.
Aqmi opère dans cette vaste zone difficile à surveiller et contrôler où elle a multiplié, depuis ses bases du nord du Mali, attentats, enlèvements d'Occidentaux et trafics divers, y compris de drogue.
Au total, douze Européens, dont six Français, sont retenus dans le Sahel par Aqmi et un groupe présenté comme dissident, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, jusqu'alors inconnu. En avril 2010, les quatre pays ont créé un Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cémoc) basé à Tamanrasset. Doublé d'un centre de renseignement à Alger, son objectif est de mieux coordonner les actions des quatre armées dans la lutte anti-terroriste et d'arriver à mener des opérations conjointes dans chacun des pays affectés.
Yacine K/AFP
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