L'immobile gérontocratie au pouvoir paralyse l'Algérie
La première des évidences est celle-là : On ne peut faire du neuf avec du vieux. Cela dit, il serait bon d’expliciter un peu plus, et ressasser jusqu’à ne plus en pouvoir, pour être mieux compris. Peut-être.
Présent au centre du pouvoir depuis plus de 50 ans, il a vieilli avec ce même pouvoir devenu déliquescent et prédateur. Bouteflika, qui a été de presque tous les gouvernements depuis 1962, totalise plus de 40 ans de présence dans le premier cercle du pouvoir. Pouvoir qui a été à la source de bien des déconfitures. Depuis le coup d’état du groupe de Tlemcen qui porta un fanfaron au sommet de l’Etat à l’assassinat d’une centaines de jeunes en Kabylie en 2001, en passant par l’enlèvement de Boudiaf en plein jour par un officier de la dst reconverti en officier de la SM. Je ne parle même pas du coup d’état de juin 65. Aujourd’hui encore, Il est là, tel un spectre, à hanter les allées du régime.
Les signes de cette vieillesse sont patents, et il n’est que de jeter un coup d’œil sur l’âge des comparses qui ne veulent plus en démordre, tellement le morceau est de choix et de taille. J’entends la rente bien entendu. Ces gens sont si insatiables, qu’ils n’amassent plus que pour amasser tellement ils sont ravagés par les maladies des gérontes, et qu’à cet âge-là, les appétits, autres que ceux de l’or et de l’argent, se sont émoussés Voici donc, par ordre d’apparition, la galerie de ceux avec lesquels on ne peut faire du neuf :
- Le chef d’état-major a passé allègrement les 75 ans, mais il n’est pas question de le mettre à la retraite ! Il aurait été Blücher à 72 ans croisant le fer avec Napoléon, nous aurions applaudi des pieds et des mains, mais là nous avons affaire à un squat pur et simple. A quoi ont servi les promotions d’officiers formés à de St-Cyr et à Frounzé ? Je parie qu’elles sont parties à la retraite à 45 ans ou tués par les Gia lamariens... Ne peut-on trouver parmi les milliers de jeunes officiers quelqu’un pour le mettre à la tête de l’état-major ?
- Le chef du DRS. Un état a besoin, pour se prémunir, autant que faire se peut, des atteintes ennemies, de services de renseignements jeunes, dynamiques et à la pointe du progrès technologique. Il y va de la survie du pays, et en ce sens les services sont l’existence même de cet état. Même chose pour ces septuagénaires ministres, diplomates à demeure (Suisse). Pour servir ce pays et non constituer un boulet à son épanouissement. Et cela passe par un peuple cultivé et fier, et non soumis à tous les formes d’avilissement. On aime son pays différemment que l’on soit servi ou asservi, et en ce cas comme dans d’autres, seule une morale au-dessus des compromissions est à même de garantir au pays une voie royale et non un chemin de traverses semés d’embuches.
Ces cas sont légions, et partout où que l’on tourne la tête, la gérontocratie est là, pesante, jalouse, édentée, dure d’oreille et indéboulonnable ; sauf peut-être par une place Attahrir. Partez ! Vous avez fait la preuve de votre incompétence.
Rebouhi Lahbib
Commentaires (2) | Réagir ?
On se rend compte que ce sont les mêmes responsables qui nous disaient il y a quarante ans : vous êtes les hommes de demain (entoum ridjal el ghad) que l'on surprend aujourd'hui en train de raconter la même chose aux nouvelles générations ce qui a fait dresser à Ghazi Hidouci (ancien ministre des Finances) cette sentence implacable : l'avenir des jeunes générations est sacrifié. C'est-à-dire qu'elles n'ont aucune chance de relever la tête, ni d'accéder à un poste de responsabilité avant le décès de l'indu-occupant, mêmes les retraités sont recyclés à leurs postes pour ne pas laisser de place aux jeunes. Le système a tout prévu pour ôter toutes les chances de réussite aux jeunes, pour les exclure et les garder loin des postes de décision et de responsabilité. Le résultat vous le connaissez : la fuite des cerveaux, la retraite anticipée, la harga, la marginalisation et la reconversion des compétences, le trabendo etc...
Pour ajouter au réquisitoire contre ces vieillards qui nous soulent, ces quelques lignes inspirées par les récentes augmentations aux retraités. Alors que le commun des pensionnés touchera au maximum 5000 DA, ils ont trouvé les moyens (Bouteflika et sa clique) d'augmenter les pensions les plus élevées de plus de 15000 DA au minimum (15%) quand ce n'est pas 30000 DA...
S'ils étaient aussi justes qu'ils le prétendent, il auraient dû augmenter toutes les retraites d'une somme égale (par exemple 10000 DA) pour tout le monde. Mais ils veulent perpétuer le fossé entre couches en favorisant celles qui a peut être volé et détourné. Quand on sait que Bouteflika et Ouyahia se sont augmentés de 160. 000 DA, on ne peut que comprendre la haine que voue le peuple algérien à ces truands ; et que si jamais élection propre aurait lieu avec le FIS comme candidat, ce ne seront pas 40 % de 1991 mais 95 % !!!