L’armée algérienne s’implique dans la lutte contre Aqmi au nord du Mali
Des militaires algériens se trouvent dans le nord du Mali pour "apporter assistance" à l'armée malienne dans la lutte "contre l'insécurité et le terrorisme", a appris mardi l'AFP de source militaire malienne, de source diplomatique et auprès de témoins dans la région.
"Des militaires algériens séjournent actuellement dans le nord du Mali pour apporter assistance à l'armée malienne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et l'insécurité", a déclaré cette source, un haut gradé de l'armée malienne sous couvert de l'anonymat. Il n'a pas souhaité préciser le nombre de militaires algériens, ni donner de détails sur la durée de leur présence dans cette région ou préciser la nature de l'assistance qu'ils apportent à l'armée malienne.
"Nous savons que c'est une équipe d'instructeurs d'au moins 15 personnes, parmi lesquels figurent des officiers", a affirmé une source diplomatique. A Alger, le ministère des Affaires étrangères s'est refusé à commenter ces informations en provenance de Bamako. Au ministère de l'Intérieur qui n'a plus de chargé de communication, un responsable qui a conservé l'anonymat a seulement déclaré à l'AFP: "vous serez contacté s'il y a quelque chose à dire".
Des douaniers qui patrouillent dans le nord malien ont aussi indiqué avoir vu mardi un convoi de véhicules transportant les militaires algériens quitter la ville de Kidal (nord-est) pour celle de Tessalit, également dans le nord-est, près de la frontière algérienne.
Le Cémoc activé ?
Le Mali, avec d'autres pays de la bande sahélo-saharienne (Algérie, Niger, et Mauritanie) est confronté à une insécurité croissante liée aux activités d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'autres groupes criminels, surtout depuis l'afflux d'armes, dont de l'armement lourd, issues du conflit libyen. Les rapts se sont multipliés depuis quelques mois dans la sous-région. Au total, douze Européens, dont six Français, sont retenus dans le Sahel par Aqmi et un groupe mystérieux, présenté comme dissident, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest. La situation s'est également corsée avec le retour des Touaregs qui luttaient dans l'armée de Kadhafi.
En avril 2010, l’Algérie, Mauritanie, Niger et Mali, ont créé un Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cémoc) basé à Tamanrasset. Doublé d'un centre de renseignement à Alger, son objectif est de mieux coordonner les actions des quatre armées dans la lutte anti-terroriste et d'arriver à mener des opérations conjointes dans chacun des pays affectés.
Cependant, en marge de la dernière réunion du Cémoc à Bamako, le 21 novembre, l'Algérie avait été désignée comme un frein à la coopération militaire régionale. Les chefs des armées du Cémoc se réunissent tous les six mois. Cependant aucune opération, ni patrouilles conjointes digne de ce nom n'a été menée dans son cadre. Un immobilisme dont a largement profité les groupes d'Aqmi et les trafiquants d'armes et de drogue.
Cette présence de militaires algériens au nord du Mali est signalée à la veille d'une rencontre prévue mercredi à Bamako entre des délégations militaires du Mali et de l'Algérie, a appris l'AFP de source proche du ministère malien de la Défense. Alger a longtemps estimé de son côté que le Mali était le "maillon faible" de la lutte contre Aqmi en ayant laissé s'implanter des bases de cette organisation sur son territoire et en autorisant la libération de prisonniers islamistes en échange de celle d'otages. Certaines voix reprochent au président malien un certain laxisme dans la lutte contre les groupes terroristes.
Le Niger s'appuie sur l'Algérie
Le Niger a aussi signé un accord bilatéral avec l’Algérie pour une meilleure coordination des secteurs de la justice et de l’armée en plus de la coopération engagée dans le cadre du Cémoc. Le ministre de l’intérieur, Dahou Ould Kablia avait précisé dans une déclaration à l’APS que le procès-verbal du comité prévoyait également la création de patrouilles de sécurité mixtes, soulignant que l’ouverture de la route reliant Tamanrasset à Aghadès facilitera le contrôle des différentes activités au niveau des frontières.
Si l’on comprend bien tous ces signaux, l’Algérie a enfin décidé de mettre les pieds dans le plat sahélien. Et ne compte pas laisser les unités françaises s’y installer. A ce titre, une unité des forces spéciales de l’armée française était à pied d’œuvre pour rechercher les otages français au Mali au côté de l’armée malienne. Pas seulement, des avions de reconnaissance basés au Tchad survoleraient réguluièrement certaines régions du Mali à la recherche des groupes d'Aqmi.
Y.K/Agences
Commentaires (3) | Réagir ?
Ce que n'arrive pas à faire l'armée algérienne à l'intérieur de ses terres, ce ne sera pas à l'étranger qu'elle réussira à le faire !
La première des évidences est celle-là : On ne peut faire du neuf avec du vieux. Cela dit, il serait bon d’expliciter un peu plus, et ressasser jusqu’à ne plus en pouvoir, pour être mieux compris. Peut-être.
Bouteflika, qui a été de presque tous les gouvernements depuis 1962, totalise plus de 40 ans de présence dans le premier cercle du pouvoir. Pouvoir qui a été à la source de bien des déconfitures. Depuis le coup d’état du groupe de Tlemcenqui porta un fanfaron au sommet de l’Etat, à l’assassinat d’une centaines de jeunes en Kabylie en 2001, en passant par l’enlèvement de Boudiaf en plein jour par un officier de la DST reconverti en officier de la SM. Je ne parle même pas du coup d’Etat de juin 65. Aujourd’hui encore, il est là, tel un spectre, à hanter les allées du régime.
Présent au centre du pouvoir depuis plus de 50 ans, il a vieilli avec ce même pouvoir devenu déliquescent et prédateur. Les signes de cette vieillesse sont patents, et il n’est que de jeter un coup d’œil sur l’âge des comparses qui ne veulent plus en démordre, tellement le morceau est de choix et de taille. J’entends la rente bien entendu. Ces gens sont si insatiables, qu’ils n’amassent plus que pour amasser tellement ils sont ravagés par les maladies des gérontes, et qu’à cet âge-là, les appétits, autres que ceux de l’or et de l’argent, se sont émoussés Voici donc, par ordre d’apparition, la galerie de ceux avec lesquels on ne peut faire du neuf :
-Le chef d’état-major a passé allègrement les 75ans, mais il n’est pas question de le mettre à la retraite ! Il aurait été Blücher à 72 ans croisant le fer avec Napoléon, nous aurions applaudi des pieds et des mains, mais là nous avons affaire à un squat pur et simple . A quoi ont servi les promotions d’officiers formés à de St-Cyr et à Frounzé ?Je parie qu’elles sont parties à la retraite à 45 ans ou tués par les Gia lamariens….. Ne peut-on trouver parmi les milliers de jeunes officiers quelqu’un pour le mettre à la tête de l’EM ?
- Le chef du DRS. Un Etat a besoin, pour se prémunir, autant que faire se peut, des atteintes ennemies, de services de renseignements jeunes, dynamiques et à la pointe du progrès technologique. Il y va de la survie du pays, et en ce sens les services sont l’existence même de cet état. Pour servir ce pays et non constituer un boulet à son épanouissement. Et cela passe par un peuple cultivé et fier, et non soumis à tous les formes d’avilissement. On aime son pays différemment que l’on soit servi ou asservi, et en ce cas comme dans d’autres, seule une morale au-dessus des compromissions est à même de garantir au pays une voie royale et non un chemin de traverses semés d’embuches.
Ces cas sont légion, et partout où que l’on tourne la tête, la gérontocratie est là, pesante, jalouse, édentée, dure d’oreille et indéboulonnable ; sauf peut-être par une place Attahrir. Partez ! Vous avez fait la preuve de votre incompétence.