Des élections législatives pluralistes dites-vous ?
Les prochaines échéances auront lieu dans une "pluralité sans précédent", déclare le président. Voilà qui nous rassure sur le changement dans la continuité.
Il y a comme ça des déclarations qui disent plus que ce que veulent bien leur faire dire leurs locuteurs. Celles du président au lendemain du conseil des ministres portent en filigrane la contradiction à toutes les affirmations et autres discours sur les "acquis démocratiques" dans notre pays.
"Le corps électoral sera convoqué dès la fin de la session d’automne du Parlement pour la tenue, au cours du printemps prochain, des élections législatives, puis, comme je l’ai déjà annoncé en avril dernier, je soumettrai au Parlement le projet de révision de la Constitution dans le respect des dispositions énoncées par cette loi fondamentale", a précisé le chef de l’Etat. Ainsi donc, ce parlement issu de l’immense fraude électorale orchestrée par la présidence et sa clientèle politique n’a pas fini son "travail". Il a encore une mission par la grâce du président Bouteflika. Il va discuter de la future Constitution du pays. L'avenir du pays offert sur un plateau à un assemblée croupion. Rien que ça !
Ce même parlement qui nous a fait avaler toutes les couleuvres, avalisé le viol de la Constitution en 2008 pour permettre à Bouteflika de demeurer à vie président, voté les lois les plus scélérates et répressives sur les associations et la presse, va encore faire semblant de débattre d’une autre constitution. A ce titre, nos députés seront sans doute les seuls au monde à réviser deux constitutions en une seule mandature. On a les records qu’on peut. Ne leur demandons pas plus qu’applaudir et signer sans souffler un mot. Formatés et intéressés par leurs strapontins, ils sont incapables de faire autre chose.
"Je me réjouis de la prochaine tenue des élections législatives dans une pluralité sans précédent, avec la participation d’une classe politique qui sera renforcée par de nouveaux partis et les facilitations que la loi a mis en place en faveur des candidats indépendants", a affirmé encore le président Bouteflika. Que de promesses non tenues par le passé par ce président !!! Pourquoi doit-on croire aujourd’hui quelqu’un qui a l’habitude à nous rouler dans farine comme un boulanger ?
Mais pas seulement, le chef de l’Etat consent la présence d’observateurs étrangers. Exit la souveraineté nationale ! diront certains. Il a même chargé le gouvernement d’engager "sans délai" les démarches requises auprès de la Ligue des Etats arabes, de l’Union africaine, de l’Organisation de la Conférence islamique, de l’Union européenne et des Nations unies pour inviter toutes les organisations à dépêcher leurs observateurs aux prochaines élections législatives. Hormis l’Onu et l’UE, les trois premières organisations sont loin d’être des parangons de pratiques démocratiques. Quand on connaît la connivence des chefs d’Etat adhérant à la Ligue arabe ou l’Union africaine, il y a de quoi douter de leur impartialité. Tout électeur algérien sait pertinemment que les élections ne dépendent nullement de la présence de quelques dizaines, voire une centaine d’observateurs devant les milliers de bureaux de vote qui essaiment l’Algérie. La présence d’observateurs "n’apportera pas grand-chose au processus électoral comme le prouve l’expérience précédente de l’Algérie et celles d’autres pays", observe Djoudi, le porte-parole du PT, un parti qu’on ne peut pourtant soupçonner d’être un adversaire du président.
Il y a décidément quelque chose de pipé dans tout ce calendrier du président.
Yacine K.
Commentaires (5) | Réagir ?
Il faut être débile pour aller encore voter. Tout est préparé à l'avance.
Si vous croyez aux changement par l'organisation d'élections alors nous croierons dès à prèsent au Père Noöl et même à la mère Noël.