Aïcha Kadhafi fait encore des siennes
La fille de l’ancien dictateur libyen réfugiée en Algérie demande au procureur de la CPI s'il enquête sur la mort de son père.
Aïcha Kadhafi est intenable. Malgré les deux rappels à l'ordre de ses hôtes, elle ne peut rester silencieuse. Mais comme pour contourner les interdictions algériennes, par ailleurs jamais respectées, la fille de l'ancien dirigeant libyen a changé de stratégie. A défaut de ne pouvoir directement s'exprimer, elle a chargé son avocat de le faire à sa place.
Voilà donc encore une pierre dans le jardin du ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci. Un avocat d'Aïcha Kadhafi a indiqué mercredi avoir envoyé une lettre au procureur de la Cour pénale internationale (CPI), sa cliente souhaitant savoir s'il enquête sur la mort de son père et de son frère Mouatassim, tués tous les deux, le 20 octobre à Syrte, par des rebelles libyens après avoir été capturés.
"Aïcha veut savoir si le procureur Luis Moreno-Ocampo enquête sur ces meurtres, et si ce n'est pas le cas, pourquoi il ne le fait pas", a déclaré à l'AFP Nick Kaufman, avocat de la fille de Aïcha Kadhafi. "D'après les informations à ma disposition, Mouammar Kadhafi et Mouatassim Kadhafi ont été capturés vivants à un moment où ils ne représentaient une menace pour personne", a soutenu l'avocat dans une lettre adressée au procureur et dont l'AFP a obtenu copie. "Ils ont donc été assassinés de la plus horrible des manières et leurs corps ont été montrés et abusés de manière grotesque", a-t-il poursuivi, parlant même de "meurtres brutaux".
On se rappelle, la CPI avait émis le 27 juin des mandats d'arrêt contre Mouammar Kadhafi, le soupçonnant de crimes contre l'humanité commis à partir du 15 février lors de la répression de la révolte en Libye. Mais l'ancien dirigeant libyen n'avait jamais reconnu cette organisation qu'il tenait en mépris. Ironie de l'histoire, voilà qu'aujourd'hui sa fille se remet à son intervention.
Par ailleur, Seif Al-Islam Kadhafi, arrêté le 19 novembre dans le sud de la Libye par d'anciens rebelles, et l'ancien chef des services de renseignements libyens Abdallah Al-Senoussi, dont l'arrestation n'a pas encore pu être confirmée, faisaient également l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour les mêmes faits. Seif Al Islam est toujours en prison à Tripoli où il sera probablement jugé. La CPI avait aussi émis la demande de le passer en jugement.
"Comme vous le savez, votre analyse de la situation en Libye vous demande d'enquêter sur les crimes présumés commis par toutes les parties ayant participé au conflit", a souligné Me Kaufman dans sa lettre au procureur.
Contactée par l'AFP, la porte-parole du bureau du procureur Florence Olara n'a pas été en mesure de dire si le procureur avait reçu la lettre. Voilà un dossier de plus pour la Gambienne Fatou Bensouda, future Procureur générale de la Cour pénale internationale.
La CPI a compétence dans les dossiers concernant la Libye en vertu d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU datant du 26 février. Aïcha, ses frères Mohamed et Hannibal, sa mère Safiya et de nombreux membres de la famille, surtout des enfants, ont été autorisés fin août à entrer en Algérie, pour des "raisons strictement humanitaires" selon Alger. Mais par deux fois Aïcha Kadhafi avait fait des déclarations particulièrement virulentes contre le CNT. Ce qui avait mis mal à l'aise Alger. Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères, avait promis de prendre des décisions en conséquence si jamais Aïcha Kadhafi récidivait. Quelle sera sa position après cette sortie ? Cette demande médiatisée sciemment vise rien de moins que le Conseil national de transition dont le président Abdeljalil est annoncé pour les jours prochains à Alger. Décidément Aïcha Kadhafi tentera jusqu'au bout de pourrir les relations déjà assez compliquées entre l'Algérie et la Libye.
Yacine K.
Commentaires (6) | Réagir ?
Le droit lui revient et pourquoi ne pas enquêter, dit-on !? Comme si la vérité est aveugle, ou c'est nous qui y sommes ''blind''. Le printemps n'est plus celui des Arabes à savoir l'enfer des radieux se préconise avec ardeur et aussi semblables pour ce qui se disent révélateur de paix ayant un kalachnikov en main, oui, pourquoi pas, un dictateur qui fait danser les Occidentaux à sa propre symphonie est mille fois plus homme par rapport à ceux qui ont autoriser sark et compagnies à pisser sur leur nez, à vrai dire, c'est une coutume qui date de belle lurette, sauf pour ceux qui ont un nez piquant comme celui d'un Algérien. Et dire, qu'ils se nomment Thouar !!? Ne dites rien d'El Aziz, et ce peuple magique, est aussi aziz dans sa générosité et cette conscience fondamentale de ce pouvoir lire entre les lignes, malgré nos indifférence. La vérité est bien réelle Aicha, le passé est le témoin de la radicalisation de ses phéno-petite-cervelle,
it's none my business a dit le confère.
A la lecture de ces articles je tire la conclusion : "Nous sommes dans la merde et El Hamdoullah"