Un ministre du Tourisme dépassé, hors circuit
Pour ceux qui n’étaient pas au courant, Smaïl Mimoun est à l’origine de l’interdiction de voyager dans le Sud pour punir les agences du Sahara. La raison ? Pas assez compétentes, argue notre ministre du Tourisme.
Rien que çà !!! L’interdiction diffusée est due au manque de professionnalisme des agences sahariennes. Voyez-vous çà. Voilà que le sardinier se déguise en prof des hautes études techniques des voyages et donne des leçons aux Touaregs, guides incontestés des régions des grands espaces depuis des générations. C’est finalement bien le diable et l’enfer qui enseignent comment réaliser des expéditions au désert.
En février dernier, le ministère a installé, selon Smaïl Mimoun, un comité de préparation de la saison touristique pour le sud. Comité dans lequel siège aussi en plus des animateurs du secteur, des représentants du ministère des Affaires étrangères pour l’octroi des visas aux touristes étrangers. "Les agences de voyage qui veulent ramener des touristes étrangers en Algérie doivent se rapprocher des directions du tourisme des wilayas ainsi que du comité en question, elles doivent ainsi se conformer à des règles pour que tout se fasse correctement", avance le ministre.
Seulement, nous a-t-il affirmé, "il y a des agences qui ne se sont pas conformées aux règles prescrites, il leur a été donc reproché de ne pas respecter la procédure en vigueur et il leur a été demandé de le faire pour qu’elles puissent ramener leurs clients".
Le ministre du Tourisme dément ainsi que des consulats algériens aient refusé l’octroi de visas à des touristes algériens comme rapporté par la presse. "Il n’a jamais été question de refuser le visa aux touristes, mais il faut que les agences qui les prennent en charge se conforment aux procédures qui ont été arrêtées", affirme-t-il. Par ailleurs, "il n’y a pas de restrictions sur le mouvement des touristes étrangers dans le sud du pays. Mais les agences de voyages qui les accueillent sont tenues d’informer les services de sécurité sur les itinéraires à suivre pour éviter de tomber entre les mains des groupes terroristes d’Al Qaïda". Alors que le tourisme dans le sud du pays, en particulier dans les wilayas de Tamanrasset et Illizi, a connu une saison blanche en 2010, Smaïl Mimoun affirme le contraire. Selon lui : "600 000 touristes étrangers ont visité le Sud algérien en 2010". Une affirmation impossible à vérifier, à supposer qu'elle ait un tantinet de cridibilité quand on connaît la situation particulièrement moribonde dans lesquelles sont plongées les agence de voyage. Evidemment les articles du Matin ont réussit à ouvrir les yeux dans ce ministère et à donner des maux de tête à plusieurs fonctionnaires. Les adjoints du ministre ont commencé à s’engueuler sur les lignes auprès des partisans qui exigent la tête de Smaïl Mimoun. Bref, par ses mesures inconséquentes, ce ministre à déclenché une vraie tempète de sable auprès des professionnels à Tamanrasset et à Illizi.
Les agence de voyage doutent sérieusement de la capacité de Smaïl Mimoun et de sa bande à donner quelque lustre au secteur du tourisme. Les professionnels du secteur ne sont pas dupes des limites et louvoiements de ce ministre. Mais cette situation durera-t-elle jusqu'à quand ? Doit-on attendre que toutes les agences mettent les clés sous la porte pour réagir ?
Fayçal Maarfia
Commentaires (1) | Réagir ?
Je ne sais pas si ces tirs groupés sur ce pauvre ministre visent la personne ou, plus pernicieusement, ils poussent le régime algérien à boire la coupe jusqu'à la lie et admettre que le Sahara algerien a été fermé pour des raisons de sécurité. Les autorités civiles et militaires n'étant plus en état d'assurer la securité et la libre circulation au sud du pays.
Dans tous les cas M. Mimoun semble, comme M. Medelci, accepter avec philosophie le rôle de sac de sable des boxeurs que le régime lui a assigné. J'espère que ses côtes sont solides.. quant à sa côte de popularité.... je crois qu'il en reste peu de chose.