Nouvelle loi algérienne sur les hydrocarbures : limites et perspectives

L'exploration et l'exploitation du pétrole en offshore est le prochain défi de l'Algérie.
L'exploration et l'exploitation du pétrole en offshore est le prochain défi de l'Algérie.

L’ordonnance n° 06-10 29 juillet 2006 modifiant et complétant la loi n° 05-07 du 28 avril 2005 relative aux hydrocarbures est-elle toujours opérante ? Par ailleurs force est de constater que depuis l’indépendance politique à ce jour en décembre 2011 l’économie algérienne est dépendante de la rente pour plus de 98% de ses recettes en devises et importe 70/75% de ses besoins.

Tout en rappelant que depuis la loi d’avril 2005 ce n’est plus Sonatrach que revient d’attribuer les permis de prospection pour de nouveaux gisements et qu’elle reste propriétaire de tous ses domaines miniers, et pour les nouvelles superficies non exploitées. Mais plutôt c'est à l’institution Alnaft dépendant du ministère de l’Energie que revient cette mission. Il faut donc éviter l’instabilité juridique perpétuelle qui décourage tout investisseur. Le constat est que les trois derniers appels d’offres entre 2008 et 2011 se sont avérés un véritable échec. En ce sens qu'ils n'ont attiré que des compagnies marginales, n’ayant pas de savoir technologique et comptant sur Sonatrach pour supporter la majorité des coûts. Les grandes compagnies n’ayant pas soumissionné depuis des années, Sonatrach n’a pas découvert de réserves rentables substantielles tant du pétrole et du gaz importants, malgré certaines déclarations fracassantes qui sous-tendent la possibilité de découvrir des milliers de gisements, néanmoins non rentables financièrement.

Sonatrach n’a pas pour le moment les capacités technologiques de faire d'importantes découvertes. La raison ? Bon nombre de cadres compétents ayant depuis des années quitté cette compagnie. Mais surtout avec l’erreur faite par la direction et que j’ai dénoncée à maintes reprises de mettre les cadres à la retraite à partir de 60 ans sans préparer la relève. Comme il y a lieu de signaler que le taux de profit dans les canalisations est inférieur de 30% en moyenne par rapport aux grands gisements de l’amont. Les réserves se calculant par rapport au vecteur prix international, évolution des coûts et de la concurrence des énergies substituables, selon les revues internationales (données de 2007), dans 15/16 ans, à partir de cette période, en cas de non découvertes substantielles, l’Algérie sera importateur net de pétrole (cela a été le cas de l’Indonésie) ayant 1% des réserves mondiales. Pour le gaz, il y a lieu de tenir compte de la forte consommation intérieure selon les extrapolations de l’organisme de régulation Creg (entre 50/60 milliards de mètres cubes gazeux) 50 incompressibles, si l’on veut un réel développement intérieur, et du volume exportable extrapolé tant à travers les canalisations que pour le GNL, 85 milliards de mètres cubes gazeux alors qu’elle peine actuellement à atteindre 55/60 milliards de mètres cubes gazeux, donc perdant des parts de marché selon les statistiques internationales de 2011 et ce, malgré les déclarations se voulant rassurantes des responsables de l’énergie.

Avec 4 500 milliards de mètres cubes gazeux, 2,37% des réserves mondiales prouvées de gaz naturel, données de 2008), toujours à partir de cette période, la durée de vie pour un prix de cession moyen de 10 dollars le MBTU pour les canalisations et 13/14 dollars pour le GNL supposant des coûts constants, serait de 25 ans. Et l’erreur de certains est d’ignorer la consommation intérieure en donnant une durée de vie des réserves de 40 ans en ne prenant en compte que les exportations. Or, selon la revue financière Gasoil, l’Algérie a pompé entre 1962 et 2006 plus de 15 milliards de barils de pétrole, soit plus que les réserves actuelles, mais récemment avec des coûts supérieurs à la moyenne des grands pays pétroliers. Face à ce constat, les plus hautes autorités du pays et sur rapport du ministère de l’Energie ont décidé de revoir la loi des hydrocarbures, décision annoncée le 6 décembre 2011 par le ministre de l’Energie lui-même.

A. Mebtoul

Lire la suite de l'analyse ici : http://www.freealgerie.com/message-choisi/193-la-nouvelle-loi-algerienne-des-hydrocarbures-limites-et-perspectives.html

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