Otages Sahel : Alain Juppé reconnaît des contacts avec les ravisseurs
Dans le cadre de la lutte contre Aqmi au Sahel, Paris veut voir le Mali "s'engager à fond".
Le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, a plaidé dimanche pour un renforcement de la coopération entre les pays du Sahel où Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) retient plusieurs otages occidentaux, souhaitant notamment voir Bamako "s'engager à fond".
"A propos du Sahel, notre inquiétude est maximum", a dit le ministre à la chaîne TV5-Monde, à Radio France Internationale et au journal Le Monde, rappelant la prolifération d'armes dans cette zone à la faveur du récent conflit libyen.
"Tout notre travail dans le Sahel consiste à essayer de convaincre les pays riverains de se coordonner dans leur action contre Aqmi. La Mauritanie et le Niger sont fortement engagés. (...) L'Algérie s'engage, elle a réuni les pays de la région pour essayer de mieux les coordonner. Il faut convaincre le Mali de s'engager à fond", a souligné le chef de la diplomatie française.
Au total, douze Européens, dont six Français, sont retenus en otage dans le Sahel par Aqmi et un groupe dissident. Quatre Français enlevés au Niger en septembre 2010 seraient détenus dans le nord désertique du Mali. Deux autres Français ont été enlevés le 24 novembre à Hombori (nord du Mali). Leur enlèvement a été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a également revendiqué celui de trois autres Européens le lendemain à Tombouctou, également dans le nord du Mali.
Interrogé sur le sort des otages français, Alain Juppé a dit n'avoir pas de nouvelles informations, tout en confirmant des "contacts", sans plus de détail.
"Naturellement, nous utilisons tous les canaux de discussion possibles pour obtenir leur libération. (...) Il y a des contacts, mais je ne vous en dirai pas plus", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il fallait "protéger le secret des négociations dans l'intérêt des otages".
Plus tôt dimanche, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, avait salué depuis Nouakchott, où s'est tenu une réunion de dix pays européens et du Maghreb sur la sécurité régionale, "le sens de la responsabilité de la Mauritanie" qui a mené depuis 2010 des raids contre des bases d'Aqmi dans le nord du Mali, réaffirmant qu'elle pouvait compter sur "le soutien" de Paris.
AFP
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