HRW demande l'annulation de la condamnation d'un journaliste marocain

Rachid Nini, directeur du journal Al Massa'a est condamné à un an de prison.
Rachid Nini, directeur du journal Al Massa'a est condamné à un an de prison.

Human Rights Watch (HRW) exhorte les autorités marocaines à annuler la condamnation de Rachid Nini, un journaliste qui purge une peine de prison d'un an pour "outrage" à des fonctionnaires publics, dans un communiqué publié mardi à Rabat.

"Les autorités marocaines devraient annuler la condamnation d'un journaliste qui purge une peine de prison d'un an pour avoir "outragé" des fonctionnaires publics", selon l'organisation de défense des droits de l'homme.

Rachid Nini, directeur d'Al Massae, un journal à grand tirage, "est derrière les barreaux à cause de ce qu'il a écrit sur les fonctionnaires et des institutions publiques... C'est tout simplement injuste - quoi qu'on pense de ses chroniques", a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW.

Maintenu en détention depuis avril, Rachid Nini avait été condamné le 9 juin à un an de prison ferme et l'équivalent de 100 euros d'amende pour "désinformation" par un tribunal de Casablanca. Il est accusé d'avoir écrit dans Al Massae, quotidien arabophone à grand tirage, plusieurs articles dans lesquels il critiquait la Direction de la surveillance du territoire (DST, le contre-espionnage marocain) et appelait à ce qu'elle soit contrôlée notamment par le Parlement.

Soumis au code pénal

Pendant son procès qui remonte à l'été dernier, ses avocats s'étaient retirés en signe protestation. "Nous nous sommes retirés parce que le tribunal a refusé certaines de nos requêtes, notamment le fait que M. Nini soit jugé selon le code de la presse et non pas le code pénal", a déclaréà l'AFP Khalid Séfiani, l'un de ses avocats. Par ailleurs quand Rachid Nini s'est présenté à la barre, il a refusé de dévoilé ses sources au juge.

"C'est moi qui ai demandé à la défense de se retirer, a-t-il dit au juge durant son procès. Le juge a suivi le Parquet qui avait demandé l'application des peines prévues par le code pénal.

Humain Righ Watch s'élève contre le procédé et pointe les cas de tortures pratiqués au Maroc. "Les chroniques citées dans le jugement, par exemple, contenaient de nombreuses références à la torture, qu'il dit être pratiquée (au centre de détention) de Témara", près de Rabat, précise encore l'ONG.

Selon un rapport de HRW datant d'octobre 2010, les agents de la DST, dont le directeur est Abdellatif Hammouchi, "participent activement à l'incarcération des personnes soupçonnées de terrorisme, à leur détention et à leur interrogatoire". "L'emprisonnement de Rachid Nini met en lumière la nécessité de combler le fossé qui existe entre la nouvelle constitution réformiste du Maroc et ses lois qui criminalisent le fait de s'exprimer", conclut le communiqué de HRW.

S. A/AFP

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