Les observateurs avertis des questions aurifères ne s'étaient pas trompés quand ils avaient avancé que Gold Mine off Algeria n'avait pas les reins pour exploiter un gisement aussi important que celui d'Amesmessa. La confirmation est venue du ministre de l'Energie qui a déclaré qu'"il nous faut des sociétés qui ont l’expérience, les financements et les moyens techniques nécessaires. C’est un projet, situé dans des régions difficiles, et qui nécessite beaucoup d’investissements et d’expertise".

Du coup, Sonatrach qui détenait les 48 % du capital reprendra la totalité des actions de l'australien Gold Mines off Algéria (GMA-ressources) dans Enor, l’exploitant de la mine d’or de Tamanrasset, a annoncé mardi un haut responsable algérien.

Nous avons pris la décision de reprendre la totalité des actions de GMA-ressources dans Enor (Entreprise d’exploitation des mines d’or algéro-australienne) et tous ses intérêts dans la mine de Tirek-Amesmessa, a déclaré le ministre algérien de l’Energie et des Mines Youcef Yousfi à l'agence APS à Doha, en marge du 20e Congrès mondial du pétrole.

A la mi-octobre, le groupe australien avait annoncé qu'il se retirera d'Enor, dont il détenait 52% des actions. GMA avait alors révélé n'être pas en mesure de gérer les coûts élevés du développement de la mine. Selon certaines informations la mine de Tirek ne produisait plus d'or depuis 2008. Depuis deux ans, la mine d’Amesmessa était devenue un gouffre financier pour l’Enor. Sonatrach qui a financé les 100 millions de dollars d'investissement en compagnie de banques publiques n'a pas récupérer son placement.

Un gisement au-dessus des moyens de GMA

La méthode d’exploitation choisie et développée par GMA pour l’exploitation de la mine n’était pas la meilleure, GMA ne pouvait pas aller loin avec cette méthode, c’est pour cette raison qu’il s’est retrouvé dans une impasse, a estimé le ministre. La Sonatrach va reprendre le travail depuis son début en élaborant de nouvelles études de développement de la mine, a-t-il dit.

"Nous allons le faire selon nos moyens mais probablement à travers un partenariat avec de grandes sociétés", a-t-il indiqué. "Des sociétés juniors, comme GMA, on n’en veut plus", confie le ministre.

GMA avait déclaré en octobre avoir investi 33 millions d’euros sans avoir pu les amortir. L'ancien PDG de GMA, Douglas Perkins avait reconnu en 2010 que Tirek-Amesmessa faisait partie de l’un des plus importants gisements d’or en Afrique et qu’il avait laissé tomber le développement d’un gisement d’or en Angola pour venir investir en Algérie. Une affirmation difficile à vérifier, puisque certaines sources avancent que GMA n'a aucun autre gisement.

La coulée du premier lingot d’or de la mine a eu lieu en janvier 2008 avec une production qui s’est maintenue pendant trois ans à quelques centaines de kilos d’or pour baisser ensuite à quelques kilos seulement.

Yacine K./AFP