Qui se souvient du maire de Zeralda ?
Ce jeune maire qui le soir du 6 juillet 2011, après une réunion marathon avec le wali délégué d’Alger, et une intervention dans la résidence de la présidence de République pour résoudre un problème d’intoxication alimentaire du régiment de la garde républicaine, a été kidnappé par la brigade anti-terroriste et jeté dans une geôle des locaux de la police de Châteauneuf.
Le 7 juillet, Mouhib Khatir est présenté devant une juge d’instruction auprès du tribunal de Hadjout qui l’accuse de trois chefs d’inculpation sans aucune plainte ni preuves crédibles. En dépit de toutes les garanties que présente cet officier de la police judiciaire, elle décide de le garder en détention préventive dans la prison de la même ville.
Dérives judiciaires en cascade
A en croire ses avocats, les cartes ont été jouées dés les premiers jours de l’instruction par d’abord une dérive totale des textes réglementaires et une dissimulation de certaines soi-disant preuves par la juge d’instruction. Ceci a entravé la démarche du collectif de la défense de l’accusé. Comme l’instruction n’avançait pas, on lui a collé une affaire collatérale, celle d’avoir outragé un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions pendant le processus de son arrestation spectaculaire et qu’une certaine politicienne l’a qualifiée de hollywoodienne. Néanmoins, Mouhib Khadir en sort de cette dernière affaire acquitté après un procès qui s’est tenu le 29 août 2011.
Selon certaines sources, la juge qui l’a acquitté a payé les frais par une mutation contrainte. Après le refus de tous les recours qu’il a présentés auprès de la chambre d’accusation de la cour de Blida pour sa liberté provisoire, il entame une première grève de la faim qui aura duré plus de 20 jours. L’accusé refusait tout dialogue avec les magistrats de Hadjout et exigeait une commission sous les auspices du président de la République. Sur conseil du président de la LADDH qui lui a rendu personnellement une visite et lui a promis de s’occuper de son affaire, il a accepté de se nourrir. Durant la même période, Transparency international s’implique, examine le dossier et interpelle le président de la République, en tant que premier magistrat du pays pour assurer à ce responsable un procès équitable et d’intervenir pour déjouer le circuit judiciaire pervers dont Mouhib Khatir est victime. Les ONG ont rappelé qu’après un examen minutieux des éléments en leur possession, ce maire pourrait être victime d’un règlement de comptes d'un groupement d’intérêts qui a profité des imprudences de certains magistrats. Le meilleur moyen de mettre fin à toutes les spéculations serait sans aucun doute de juger ce responsable dans une séance publique et montrer qu’il est réellement fautif. Aucune réponse n’a été donnée à toutes ses requêtes. Bien au contraire, les responsables maintiennent un silence de plomb autour de cette arrestation comme si on voulait cacher quelque chose ou éventuellement empêcher ce maire de sortir de la prison pour en révéler une autre.
Ne s’était-il pas attaqué à la mafia de la drogue et la prostitution ?
Pour qui roule le tribunal de Hadjout ?
Il a passé les 4 mois réglementaires de la détention préventive mais l’instruction de ces fameux dossiers n’a pas progressé d’un iota sous des prétextes fallacieux : congé annuel de la juge en charge de l’instruction du dossier, mais en revenant de ce congé, elle se trouve fortement préoccupée par la maladie de sa mère etc. Enfin, tous les prétextes sont bons pour le maintenir en prison. Pourquoi et pour le compte de qui ? Pendant ce temps, le maire croupit en prison sans savoir ni lui d’ailleurs ni son conseil les motifs exacts de cette détention. Ceci l’a contraint de reprendre une grève de la faim pour contester cette fois-ci la tergiversation des magistrats du tribunal de Hadjout pour lui fixer une date du procès et le juger publiquement sur toutes les affaires dont on l‘accuse. Il y a environ deux semaines de cela, des médecins l’ont examiné et ont constaté une dégradation de sa santé et l’ont donc contraint de se nourrir avec le minimum requis. Les responsables à tous les niveaux continuent à cultiver le black out autour de cette affaire qui commence à prendre une tournure politique. La juge vient encore une fois et sans aucune raison valable de l’informer de sa décision de le garder encore quatre mois en détention préventive à compter du 6 novembre 2011 pour poursuivre, selon elle, l’instruction d’un dossier qui au demeurant n’existe même pas. Le site dédié à sa libération est attaqué par des baltaguia à la solde de la maffia locale pour le discréditer et tenter de rouvrir les dancings pour préparer les fêtes de fin d’année pendant que celui qui les a dénoncé continue sa détention commanditée et forcée et surtout sans aucune preuve.
Alors, l’Algérie qui vient de reculer de 7 places dans l’échelle de la corruption, ne devrait-elle pas saisir l’occasion pour montrer sa bonne volonté en faisant un simple geste. Il s’agit d’avoir le courage d’assurer un procès publique pour que les citoyens sachent que ceux qui ont dénoncé les corrompus ont vraiment tord. Pourquoi a-t-on peur des procès publics et qui couvre-t-on ?
Rabah Reghis
Commentaires (4) | Réagir ?
Fataalité ou faiblesse, Mouhib Khatir se confesse. Il avait dit dans ses enregistrements sur you tube, qu'il était riche depuis des générations et que personne ne peut le désheriter. Plusieurs personnes ont rapporté qu'il n'a jamais cesser de dire que la plupart des terres de Zéralda appartenaient à ces ancêtres. Mais spoliées par l'Etat algériens. Il a oublié que sur les mêmes enregistrements il rappelle qu'il est issu d'une famille modeste de Zéralda et que son père avait une table au marché de Zéralda (donc spolié par la France logiquement). On comprend rapidement que les 97 milliards amassés bien sûr grâce aux marchés octroyés (Hilton, Djenen El Mithak, plusieurs cinemas d'Alger) par certains cercle mafieux. c'était à l'époque de Larbi Belkhir.
On comprend pourquoi Khatir voulait jouer au bienfaiteur à Zéralda pour arriver à chapoter la mairie et essayer de comprendre et de retrouver les terres de ses ancêtres que Boumediene a nationalisées, sûrement. Car il n'avait aucun revolutionnaire ou chahid dans toute leur famille. Si c'est réellement le cas.
C'est la nouvelle génération de maires qui prétendent que le pouvoir leur revient de génération en génération, car leur ancêtre était très connu et très sollicité et il ne pouvait faire autrement que de lier son sort à celui de Zéralda et devenir le justicier de notre ère.
@ Nasser Hamoudi
Bravo. Je partage totalement votre avis. L'inversion des valeurs voulue par le régime illégitime inculte, à l'instinct criminel et totalement incompétent, est une réalité.
Les baltaguias que vous citez à juste titre, sont des tubes digestifs. Ils n'ont aucune dignité. C'est notre honte.