Bavures politiques
Au-delà d'une simple erreur de pilotage d'opérations, les bavures dont s'est rendue coupable l'armée algérienne sur le terrain de la lutte antiterroriste tirent leur origine de la politique de la concorde civile...
L’armée algérienne ne reconnaît-elle plus ses ennemis au point de confondre de simples citoyens à de dangereux citoyens qu’il est difficile, au regard de l’actualité du sécuritaire, d’abattre avec autant de facilité, sans sommation préalable, d’autant que, agissant en opération de ratissage, ce sont des contingents de l’ANP qui sont face à un, deux individus qui passent leur chemin ou pratiquent la chasse dont c’est la saison.
Au-delà d’une simple absence de coordination, repérage de terrain, circulation de l’information et autres moyens techniques pouvant éviter ce genre de méprise sur le terrain miné de la lutte anti-terroriste, c’est, dans son ampleur, l’assise politique corrompue de cette lutte anti-terroriste qui émet des signes de déroute et de débandade, c’est le moins que l’on puisse dire. La promulgation de la "Charte pour la paix et la réconciliation", les congratulations réitérées de Bouteflika à l’adresse des chefs terroristes ont brisé l’élan, affecté le moral et perturbé le professionnalisme des troupes de l’ANP au point où celle-ci, en moins d’une année, ont multiplié de graves bavures, tirant à vue sur des citoyens, à découvert, qui plus est.
Les familles des victimes et les populations villageoises de Kabylie, puisqu’il s’agit de cette région, ont enterré les victimes dans la dignité et le recueillement mais, à n’en pas douter, ils n’ont plus confiance en cette armée censée les protéger dans leur environnement immédiat. D’où la cassure grave due aux effets politiques de cette concorde civile "vichyste". Comment, d’un côté, accorder l’impunité aux terroristes soi-disant "repentis" et mener, sur cette bavure politique, une lutte anti-terroriste propre, déterminée, menée aux côtés de la résistance citoyenne. Certes, dans toute guerre, il y a des victimes innocentes. A condition, toutefois, que le général ne serre pas la main à ses ennemis tout en faisant mine d’envoyer ses troupes les combattre.
La bavure n’est pas qu’une simple erreur de pilotage d’opérations, d’identification visuelle. De nature politique et idéologique, elle a fait ses preuves dans la condamnation à mort de Mohamed Gharbi qui, commuée la prison à vie, a été relâché au bout de dix années d’incarcération. Il a été victime d’une bavure politique et juridique. C’est lui, le terroriste, l’assassin et sa victime, l’ex-émir du GIA, le protégé, l’adulé…
R. M.
Commentaires (1) | Réagir ?
Bavures terrorisme kidnapping c'est toujours en Kabylie et pas ailleurs, là où les gens ont protesté en premier depuis toujours. Détruire la Kabylie et c'est fini les emmerdes pour nos dirigeants ailleurs c'est kobza et dodo walou nif walou karama walou printemps