Bouabdallah Ghlamallah répond à l’Archevêque d’Alger
Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a répondu aux critiques émises par l’Archevêque d’Alger sur la loi de 2006 relative au culte. Il a par ailleurs justifié les poursuites judiciaires à l’encontre d’un citoyen d’Oran converti au christianisme.
Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs Bouabdallah Ghlamallah a réagi, en marge d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale consacrée aux questions orales, aux critiques de l’Archevêque d’Alger, Abdallah Ghaleb Bader, sur la loi de 2006 relative au culte qui, selon lui, ne respecte pas l’exercice du culte chrétien en Algérie. Ghlamallah a affirmé qu’au contraire, les Chrétiens exerçaient librement leur culte dans un cadre réglementé", rappelant que "c’est l’Etat qui confectionne et applique la loi. Le ministre des Affaires religieuses n’a pas manqué d’indiquer que les Chrétiens ont le droit de s’organiser "en associations pour collecter des fonds et construire des églises", sans en préciser la nationalité dans la mesure où les Algériens qui se sont reconvertis au christianisme ont, contrairement à ses déclarations, subi des persécutions policières sous des prétextes fallacieux.
C’est le cas du citoyen d’Oran qui, pour avoir embrassé le christianisme, a été condamné en 2010 à cinq ans de prison et 2000 euros d’amende pour "offense au Prophète" par l’acte même de sa "conversion". Sur ce procès renvoyé en appel ce jeudi - le juge ayant estimé que les éléments n’étaient pas suffisants pour rendre le verdict - le ministre des affaires religieuses a justifié les poursuites judiciaires à son encontre par les insultes qu’il aurait proférées à l’encontre du Prophète et non par son adhésion au christianisme.
Pour rappel, en Kabylie, deux algériens chrétiens arrêtés pour non observance du ramadhan à Ain El Hammam (50 km au nord-est de Tizi-Ouzou) avaient été relaxés le 5 octobre 2010 grâce à la mobilisation citoyenne. Le 29 mars 2008, Habiba K., 36 ans, native de Tiaret, étudiante au Centre d’études bibliques de la région, est arrêtée par les gendarmes au retour d’un voyage à Oran pour le simple motif qu’elle a été vue lire la bible dans le bus. Le 20 mai 2008, le ministère public avait requis 3 ans de prison ferme contre la jeune fille.
R.N/AFP
Extraits de l’ordonnance de 2006 relative à l’exercice du culte
CHAPITRE I
Dispositions générales
Article 1er. — La présente ordonnance a pour objet de fixer les conditions et règles d’exercice des cultes autres que musulman.
Art. 2. — L’Etat algérien dont la religion est l’Islam garantit le libre exercice du culte dans le cadre du respect des dispositions de la Constitution, de la présente ordonnance, des lois et règlements en vigueur, de l’ordre public, des bonnes moeurs et des droits et libertés fondamentaux des tiers.
L’Etat garantit également la tolérance et le respect entre les différentes religions.
Art. 3. — Les associations religieuses des cultes autres que musulman bénéficient de la protection de l’Etat.
Art. 4. — Il est interdit d’utiliser l’appartenance religieuse comme base de discrimination à l’égard de toute personne ou groupe de personnes.
CHAPITRE II
Des conditions d'exercice du culte
Art. 5. — L’affectation d’un édifice à l’exercice du culte est soumise à l’avis préalable de la commission nationale de l’exercice des cultes prévue à l’article 9 de la présente ordonnance.
Est interdite toute activité dans les lieux destinés à l’exercice du culte contraire à leur nature et aux objectifs pour lesquels ils sont destinés.
Les édifices destinés à l’exercice du culte sont soumis au recencement par l’Etat qui assure leur protection.
Art. 6. — L’exercice collectif du culte est organisé par des associations à caractère religieux dont la création, l’agrément et le fonctionnement sont soumis aux dispositions de la présente ordonnance et de la législation en vigueur.
Art. 7. — L’exercice collectif du culte a lieu exclusivement dans des édifices destinés à cet effet, ouverts au public et identifiables de l’extérieur.
Art. 8. — Les manifestations religieuses ont lieu dans des édifices, elles sont publiques et soumises à une déclaration préalable.
Les conditions et modalités d’application du présent article sont fixées par voie réglementaire.
Art. 9. — Il est créé, auprès du ministère chargé des affaires religieuses et des wakfs, une commission nationale des cultes, chargée en particulier de :
— veiller au respect du libre exercice du culte ; — prendre en charge les affaires et préoccupations relatives à l’exercice du culte ; — donner un avis préalable à l’agrément des associations à caractère religieux. — La composition de cette commission et les modalités de son fonctionnement sont fixées par voie réglementaire.
Source : Jounal officiel de la République algérienne n° 12 Aouel Safar 1427 1er mars 2006
Commentaires (7) | Réagir ?
Un ministère de la religion, un ministère des moudjahidines. Deux structures qui n'apportent rien à la société algérienne, elles engloutissent des sommes colossales d'argent pour rien. De plus ces deux domaines (je ne sais pas si je peux les décrire comme tels) comprennent la pire espèce de gens; ceux de mentalité dite conservatrice, ou plutôt rétrograde, car ces rapaces n'ont rien à avoir avec nos valeureux anciens. Ils se présentent comme garants de nos valeurs ! N'est-il pas vrai que, pour qu'un homme soit digne du nom (therguez), il doit vivre de sa labeur. Alors commencez par avoir un vrai travail au lieux de vous afficher à longueur de journée avec vos gandouras ou vos cartes de (faux) moudjahid.
La meilleure
Quelqu'un me disait : "Pourquoi Saint Augustin ne s'est pas converti à l'Islam ?"
Je lui ai répondu par le silence et j'ai lu dans son regard une profonde ignorance qui ne peut qu'être dangereuse pour sa progéniture.
Hélas Ali, son ignorance est aussi dangereuse pour nous.