Bouteflika et Ouyahia reçoivent Rachid Ghannouchi
Le chef du parti islamiste Ennahda, Rachid Ghannouchi, en visite d'"amitié" de trois jours en Algérie, a été reçu lundi matin par le président Abdelaziz Bouteflika puis par son Premier ministre Ahmed Ouyahia, a annoncé brièvement l'agence APS.
Hier interdit de séjour, Rachid Ghannouchi est reçu aujourd'hui avec tous les égards par les deux premiers personnages de l'Etat algérien. La révolution du Jasmin a fait faire des bons diplomatiques à certains chefs. Quel retournement de situation ! Grand vainqueur du premier scrutin démocratique organisé dans son pays il y a un mois, M. Ghannouchi est arrivé samedi à Alger. Lors d'une rencontre dimanche avec le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP-islamiste, membre de l'alliance présidentielle), Bouguerra Soltani, M. Ghannouchi avait prôné un Islam conciliant modernité et démocratie.
"La Tunisie veut édifier un modèle de société dans laquelle l'islam n'est pas synonyme de terrorisme, de fanatisme, d'extrémisme ni d'hostilité à la démocratie", avait-il déclaré cité par l'APS. "Le modèle pour lequel la nation tunisienne milite à travers ses mouvements de réformes depuis le 19e siècle, est un modèle qui concilie islam, modernité et démocratie", avait-il ajouté. Le chef de file d'Ennahda a affirmé que sa visite en Algérie devrait lui permettre de tirer profit de l'expérience démocratique algérienne et visait à "renforcer les liens de fraternité unissant les peuples algérien et tunisien".
Rachid Ghannouchi dont le parti a remporté, avec 89 sièges sur les 217, aux élections à l'Assemblée constituante du 23 octobre devait aussi rencontrer le chef du Front de libération nationale (FLN, parti présidentiel) Abdelaziz Belkhadem et néanmoins islamoconversateur.
Selon le quotidien francophone L'Expression citant un proche de Moncef Marzouki, pressenti pour être le président tunisien, ce dernier accompagné de Hamadi Jebali, le numéro 2 d'Ennahda, appelé à diriger le futur gouvernement, devraient bientôt effectuer à Alger leur première visite officielle à l'étranger.
Dès le 15 mars, le nouveau Premier ministre tunisien d'alors Béji Caïd Essebsi était venu à Alger pour sa première visite à l'étranger. L'Algérie a accordé une aide financière de 100 millions de dollars (71,68 M euros) à la Tunisie, a-t-on annoncé officiellement à Tunis.
L'Algérie avait alors accordé un don de 10 millions de dollars à son voisin et un prêt de 40 million à de très favorables conditions.
Avec AFP
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