Ahmed Ouyahia attaque Ferhat Mehenni

Ferhat Mehenni
Ferhat Mehenni

Le Premier ministre algérien et secrétaire général du Rassemblement national démocratique Ahmed Ouyahia s’en est pris, samedi, de M’sila, au chef de file du MAK et fondateur du Gouvernement provisoire kabyle en exil, Ferhat Mehenni.

Ahmed Ouyahia s'exprimant dans un meeting, animé samedi à M'sila au nom de son parti, le RND, a vertement taclé Ferhat Mehenni et le MAK (Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie) en critiquant sa démarche auprès de l'ONU en sa huitième session de son instance permanente sur les questions autochtones dans le cadre des peuples autochtones du 18 au 29 mai 2009. Ahmed Ouyahia s’en est pris à l’Autonomie de la Kabylie prônée depuis le Printemps noir de 2001 par le S.G du MAK : "Il n'existe aucune minorité en Algérie étant donné que tous les Algériens sont des Amazighs", a-t-il cru bon de déclarer. Le Premier ministre algérien avait déjà qualifié la proclamation à Paris en juin 2010 d'un gouvernement provisoire kabyle (G.P.K) de "tintamarre".

Ferhat Mehenni n'était pas resté insensible à ces propos narquois tenus par le Premier ministre algérien. Dans sa déclaration datée du 3 juin 2010, Ferhat Mehenni fait le parallèle entre les propos d’Ahmed Ouyahia qualifiant de "tintamarre" la création du GPK et ceux tenus par Ali Ammar sur les événements d’octobre 88 : "Du "chahut de gamins" d’octobre 1988 au «tintamarre" du GPK de juin 2010, en passant par le "voyou" de 2001, le pouvoir algérien excelle dans le déni de la réalité y compris au prix de centaines de vies innocentes. Réduire la gravité d’une situation à "ce n’est que" pour la dédramatiser, on l'aura compris, est de l’irresponsabilité." estimant que ces formules expriment "l’inconséquence de leurs auteurs, ces formules assassines sont d’abord l’expression de l’incompétence que l’on cherche à dissimuler derrière l’arrogance, la morgue et le mépris." Dans le même document, Ferhat Mehenni tient à rappeler l’acte déclecheur des évenements du Printemps noir "En 2001, Yazid Zerhouni avait traité de « voyou » le lycéen kabyle, Guermah Massinissa qui venait d’être abattu à bout portant par un gendarme. Cet acte déclencha la révolte du Printemps Noir en Kabylie où, quelques jours plus tard, il y avait déjà des dizaines de morts parmi les manifestants venus défendre la mémoire de la victime. Ils furent abattus par d’autres gendarmes un peu partout en Kabylie."

Dans un entretien publié sur son site Siwel, Ferhat Mehenni s’exprimant sur les limites géographique d’une "Kabylie autonome", considère que "c’est un détail" mais précise tout de même que c’est le pouvoir algérien qui les a fixées : "Le pouvoir voulait organiser en Kabylie, qui était alors en insurrection citoyenne, une session spéciale pour ses lycéens. Il avait donné toutes les circonscriptions où ces épreuves allaient avoir lieu. Malgré lui, il nous avait donné lui-même les limites géographiques de la Kabylie. Mais globalement, disons que les limites géographiques de la Kabylie sont celles de la wlaya III, ajustées aux réalités sociolinguistiques kabyles. Plus précisément, la Kabylie démarre de Ziama Mansouria à l’Est, sur la côte méditerranéenne, jusqu’à Boumerdes à l’Ouest (200 km) et s’étend en profondeur, vers le Sud, jusqu’à Bordj Bou Arréridj (200 km)." Rappelons que le MAK a condamné, vendredi dernier, le rapt du cardiologue, Nacer Djellal, à Ath-Aïssi, à 15 kilomètres au sud de Tizi-Ouzou, et la série de kidnappings en Kabylie. Il a souligné "l'indifférence criminelle" des services de sécurité, accusant le pouvoir algérien par sa passivité à ce phénomène, de terroriser la kabylie : "La complicité, ou plus exactement la responsabilité, du pouvoir algérien qui actionne ses groupes armés (repentis ou non) et ses voyous pour terroriser la Kabylie puisqu’il avait échoué à la normaliser par la corruption et la manipulation".

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Commentaires (36) | Réagir ?

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akli ath laarat

@Dahmane Ait Ali,

Ton commentaiire pointe clairement des fléaux institués par le régime algérien : la paresse intellectuelle, l'assistanat, la résignation ; et dans cette "oeuvre", notre chère "école" a bien porté ses fruits. Sinon comment se fait-il que certains Algériens ont cette aversion pour tout ce qui les pousserait à prendre leur responsabilités individuellemnt et collectivement, enfin, ce que proposent l'autonomie ? Que des gens comme Uyaya et le sytème derrière lui s'attaquent à tout ce qui est intègre dans notre pays, on l'aurait compris : l'autonomie, (en Kabylie au moins) c'est la fin de la corruption, des détourenements, des passe-droits, du mépris, des comptes dans les paradis fiscaux et aux émirats du Golfe. Mais que des simples gens ne puissent pas faire leur propre idée de la chose, on ne peut se l'expliquer que par la jonction de l'oeuvre de l'école-mosquée, média et un brin de haine séculaire.

Certains de nos frères algériens ne font même pas le constat que ceux qui pourfondent l'autonomie sont les mêmes qui ont détruit l'agriculture, l'artisanat, les traditions, le travail, la digniité des algériens en un mot avec les "révolutions" de Boumédienne, le consumérisme sans productivité de Chadli, la corruption hissée en institution et l'apologie du terrorisme et de l'intégrisme de Boutefliqa. Comment expliquer cela autrement que par un brin de "racisme" un peu spécial puisqu'il s'agit en vérité de racisme basé plus sur la différence de conception de la religion, sur la différence de valeurs sociales et culturelles ? Il faut dire que l'école et les média, là aussi, ont fait leur oeuvre ravageuse à fond.

Je ne comprend pas comment, dans un pays qui est devenu le symbole de la corruption dans le monde, l'exemple parfait du royaume du népotisme, de crimes d'état (prosititution, paupérisation, etc..), un grand nombre d'Algériens refusent même d'envisager une solution qui leur remet leur destin entre leurs mains, qui mettra fin à ce cirque qu'est devenu notre pays. En même temps, comment peuvent-t-ils avoir cette confiance aveugle, puisqu'ils reprennent leurs propos, à ceux qui les bastonnent et les humilient chaque qui se lève ?

Comment penser la même chose qu'un Ouyahya, un Boutefliqa ou qu'un Belkhadem alors que ces individus personnifient la corruption, le mal de notre pays, toutes les tares que des politiciens puissent avoir ?

Quand quelqu'un comme bouteflouyahya qui a réduit l'Algérie en poublle des Occidentaux et des gens du Golfe; quand ces individus qui ont vendu l'Algérie aux féodalités du Golfe et des multinationales parlent d'un tel comme étant mauvais, je dirais avec certitude que cette personne est bonne parce que dangereuse pour leurs sales petites affaires, que cette personne est intègre, que cette personne est un patriote.

Comment prendre les propos d'un comme ouyahya qui insulte personne grâce aux sacrifices de laquelle (parmi d'autres) il peut tranquilement déclarer aujourd'hui à Msila, sans se faire lyncher, que les Algériens sont tous des Amazighs ? Comment peut-on, comme le font "certains" forumistes, abonder dans le sens de ce que pourrait dire un Buteflica, d'un Uyaya ou d'un Belkhadem ?

Moi je dis que l'école et la propagande officielle ont fait beaucoup de ravages dans les esprits et les victimes ne se rendent même pas compte, normal. Sans exclure, bien entendu, le travail du service de l'information des Taggarins et assimilés qui n'interviennet que quand la lumière risque de se faire quelque part. Il faut dire aussi que gens la ne choment pas.

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Raveh Aksel

Ce que vous dites Monsieur est rationnel et clairvoyant, même si vous répondez à Dahmane Ait Ali, qui n'existe pas sur ce site !!

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akli ath laarat

Désolé ! Je m'adressais en fait à Ferhat Ait Ali.

Merci Raveh Aksel de me le signaler. Promis, je ferai attentioin dorénavant.

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oziris dzeus

Pour les ethnies et races vivant en Algérie, il faudra des spécialistes. Les Algériens qu'ils soient arabes amazighs, romains, berbères, turcs espagnols ou autres extraterrestres, n'est pas un problème en soit. Chacun est ce qu'il est. Et puis Ouyahia pourra dire ce qu'il veut à ce sujet, les Algériens sont tous amazighs ou arabes. Mais y a une question à laquelle il peut répondre avec une précision certaine : est ce que tous les bus de Tahkout sont des bus Tahkout et rien que Tahkout ? Alors M. Ouyahia une réponse claire et précise une fois pour toutes. Si les Algériens sont tous des Amazighs alors c'est surement que les bus Tahkout sont des bus Ouyahia. Compris? Et si les Algériens ne sont pas tous Amazighs alors les bus Tahkout ne sont pas tous des Tahkout. A vous de voir!. Faudra-t-il faire appel à des ethnologues pour savoir si les bus Tahkout sans tous des Tahkout ?

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