Hannibal Kadhafi à l’ombre chaude de l’impunité…
Le fils de Kadhafi, Hanibal bénéficie lui aussi des faveurs de la "Charte pour la paix et la Réconciliation" qui protège les tueurs du GIA, le grand banditisme et les dilapidateurs des biens de l'Etat.
«L’impunité ne doit pas exister» ainsi s’exprimait le nouvel ambassadeur lybien en Suisse, Sliman Bouchuiguir à propos de l’exil doré offert et assuré par Bouteflika au fils de Kadafi, Hannibal «Il doit répondre des torts causés à son peuple et au vôtre (suisse, NDLR), avec la prise d’otages. Mais aussi pour les conséquences financières de la crise qu’il a déclenchée entre nos deux pays.» Slimane Bouchuiguir interviewé par le journal suisse Le temps du jeudi 17 novembre a révélé que la famille Kadafi a été accueillie en terre algérienne avec une fortune colossale, dans les pures pratiques du grand banditisme : de l’or et des milliards de dollars, des sacs d’argent sans qu’elle soit inquiétée sur la provenance de ce pactole. Mieux : à cette richesse dilapidée au moment où Kadafi régnait en maitre absolu sur les puits de pétrole avec la bénédiction des roitelets africains, maghrébins et occidentaux – l’argent n’a pas d’odeur – c’est dans une résidence au Club des pins que pour des «raisons humanitaires» Hannibal a été installée avec garde rapprochée et toute la suite.
Alors que le CNT réclame son extradition pour être jugé, le pouvoir algérien, nostalgique des années fastes durant lesquelles l’ex-ministre des Affaires étrangères sous Boumedienne et son exil doré – lui aussi – après la mort de ce dernier, aux Emirats dans les affaires de pétrodollars -, fait la sourde oreille au mépris de la Révolution du peuple libyen qui a fait choir son dictateur par les armes.
Le nouvel ambassadeur libyen a lâché le mot qui convient «l’Impunité». Cette impunité est devenue un système de gouvernance consacré par de Bouteflika L’impunité glorieuse accordée aux égorgeurs du GIA et à leur tête «pensante», l’impunité à tous ceux qui dilapident les biens de l’Etat au nom même de la «Charte pour la paix et la réconciliation». Dans un tel système de gouvernance bâti sur la Hogra, Hannibal Kadhafi est comme un poisson dans l’eau et c’est même, au regard d’une gigantesque corruption systémtique, c’est du menu fretin.
Dans son essai Contre-rêches, Abdelwahab Meddeb écrit judicieusement à propos de cette impunité érigée en identité politique de l’Etat algérien : «Les raisons qui ont conduit à la crise et à la guerre civile des années 1990 sont encore actives. Aucun travail critique n’a abouti à la réélaboration des faits dans les consciences. Les criminels qui vont être amnistiés se retrouvent libres dans des villes et villages qui restent soumis au modèle et aux contre-valeurs au nom desquels le crime a été commis (…) Si le FIS a appelé à voter oui pour cette amnistie, c’est qu’il sait que la situation continue de lui être favorable…» Elle est également favorable à Hannibal Kadhafi et consorts…
R.M
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