Le "tourisme saharien" : un concept pompeux, trompeur et cynique
D’un côte le DG du tourisme et de l’autre le chargé de la communication. Tous les deux rapportent le plan qualité tourisme établi par M. Rahmani il y a 4 ans, mais qui n’a pas encore vu le jour.
Mais dans quelle étrange galère s’est fourvoyé le directeur du tourisme d’habitude attaché à l’artisanat ? Au cours de sa sortie sur l’ENTV, en fin de semaine, Abderrahman K. nous a raconté un film déjà vu et entendu sur le "Soleil trompeur". Il aurait pu être moins mélodramatique dans cette émission de la télévision algérienne, ça ne nous aurait pas choqué. Mais avec cette fresque qu’il nous a présentée et qui se prétend Sahara nouvelle destination, juste après les efforts déployés pour "vendre" ce qui reste du littoral "avenir touristique" il nous raconte un nouveau film, au mieux risible, au pire pompeux.
Depuis longtemps, le DG et son ministre, tentent d'épater la galerie avec des dizaines de tours promotionnels à l’intention de la presse tous genres confondus, des figurants estrangers comme nationaux. A Tlemcen, nouvelle capitale de la culture, (on se demande de quelle culture…?), une exposition à la foire de Paris malgré les engouements et les dettes vis-à-vis de Tourmag, une participation hasardeuse en collaboration avec le commissaire attaché au ministre de l’Intérieur sur un thème "La mer" prévu en Corée, une musique tintamarre sur des objets en cuivres au Hoggar, des promesses de tarification pour les éventuels touristes vers le Grand Sud, sur les avions d’Air Algérie …
La caméra est lourde, se complaît dans des effets ou rien ne manque au décor saharien. Le DG du tourisme n’éprouve aucun besoin d’être sensible ou subtile. Ce qui frappe surtout c’est sa propension à plagier l’information touristique. Le Tassili, le Hoggar, l’intérieur de chez un ami à moi à Timimoune. À moins que l’ENTV se soit encore mélangé les pinceaux. Enfin, tout pour pasticher Spielberg… Le réalisateur a perdu son âme d’islamiste en voulant draguer un public qui ne se reconnaît plus dans ses sables où le voyage devient un cauchemar dans chaque hôtel ou dans chaque avion qui prend des retards disproportionnés. Les effets visuels sont appuyés lourdement par une lumière sans nuance du soleil brulant ou nulle part pour se cacher et une musique répétitive et monotone d’une guitare mono corde sur une coque de tortue. Ne parlons pas des abus du vent de sable ou du froid mois 3° la nuit et qu’il faut dormir dehors quand l’unique hôtel est plein. Pour créer un suspense ringard, le directeur général du tourisme a mis des effets spéciaux, hélas ridicules et mal faits.
Le plus effarant est cette construction narrative façon "viens par ici que je te montre" de Monsieur le chargé de la communication. Les flash-back sur Ghardaïa n’ont rien de chronologiques et ne servent qu’à alterner les tonalités (drame, émotion mais sans aucune action) avec respecter pour l’équilibre entre les respectables personnages de la ville sainte de Béni Isguen ou la ville de Ghardaïa.
Vous ne devez pas nous tromper Monsieur. Nous aimons Dieu, notre famille et notre pays plus que tout, mais votre film n’est pas bon et on n’aime pas être trompés.
Vous vous êtes mis dans une scène trop longue, ce qui a permis à ma patience d’exploser. Dans vos vilains tours touristiques ou vous n’écoutez personne quand vos services deviennent rasants ne vaut pas son pesant même de nos pauvres dinars. Vous êtes loin d’être réalistes. Vous voulez mettre les Algériens sur la route de votre plan qualité tourisme mais vous ne voulez pas comprendre que les Algériens ne vous croient plus. Vous avez essayé de vendre vos taudis et comme personne n’en voulait, vous les avez renfloués avec des milliards qui auraient dû être investis dans la formation, mais vous avez préféré garder le même personnel des années 1970, ringard, dépassé et véreux. Ce même personnel justement responsable de la faillite et du mauvais goût. Vous reproduisez l'échec à l'envi !
Alors oubliez-nous s’il vous plaît. Nous, on croit au tourisme mais vous, vous croyez au mensonge et à la rapine politique et spirituelle. C’est vous les tyrans. La seule bonne scène de votre mauvais film c’est la première ou on vous invite à vous assoir. Alors restez assis ou revoyez votre script.
Fayçal Maarfia
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