L’Algérie et son pétrole

L’Algérie et son pétrole

L’Algérie pays rentier vit de son pétrole, mais il est établi que le pétrole est appelé à disparaître.

Si le phosphate et l’agriculture au Maroc, le tourisme en Tunisie, importent énormément pour le développement de ces pays limitrophes de l’Algérie ; celle-ci a toujours compté sur le pétrole pour son essor. Et le matelas d’argent décrié en cette décennie 2000-2010 est dû à l’exportation de nos hydrocarbures et la hausse du prix du baril sur le marché mondial.

L’importance du pétrole étant avérée ; historiquement lors de sa découverte en 1956, en pleine guerre d’Algérie, la France coloniale a intensifié ses efforts de guerre pour garder l’Algérie et ses richesses (la France recherchant son indépendance énergétique pour demeurer une puissance mondiale). L’Algérie détient environ 1% des réserves mondiales de pétrole, au quinzième rang avec 9,2 milliards de barils, et 2,5% des réserves mondiales de gaz, soit 4250 milliards de mètres cubes (l’Europe absorbe 97% des exportations algériennes d’hydrocarbures. Le brut algérien, le Saharan Blend est l’un des meilleurs au monde : sa faible concentration en soufre le rend particulièrement facile à raffiner.

Les principaux marchés des hydrocarbures algériens sont, dans l’ordre : l’Italie, l’Allemagne, la France, les Pays Bas, l’Espagne et le Royaume-Uni. Le gaz algérien assure 25% (1) de la consommation de gaz de l’Union européenne. C’est dire l’importance pour l’Algérie des réserves de son sous-sol. Et l’on ne peut rester indifférent aux menaces qui pèsent sur cette énergie non renouvelable, sang de l’économie mondiale. Je fais miennes les inquiétudes des experts (2) qui tirent la sonnette d’alarme depuis des décennies quant à la raréfaction prochaine de cet excrément du diable qu’est le pétrole durant la décennie 2020-2030. La presse nationale algérienne traite tout le temps du sujet. Et la conscience du problème juste dans les chaumières les plus isolées d’Algérie. Si notre argent vient juste des exportations de nos hydrocarbures et que le pétrole est appelé à disparaître, pourquoi ramons-nous dans le sens contraire de ce qu’il faut faire ?

Les sacrifices consentis après l’indépendance de 1962 pour l’industrialisation du pays n’avaient servi à rien puisqu’au bout nous avions récolté l’échec suivi de la guerre civile de 1990. Sommes-nous marqués à ce point pour ne plus nous soucier des générations futures, le pays se dirigeant vers la somalisation ?

Avec le prix du baril caracolant autour de 100 dollars, le pays vit dans l’émeute permanente et le terrorisme toujours résiduel, qu’en sera-t-il lorsqu’il n’y aura aucune goutte de pétrole dans le Sahara algérien ? Je crois qu’il y urgence pour nous tous Algériens d’en finir une bonne fois pour toutes avec nos divisions. Il y va de l’avenir de nos enfants.

Amokrane Nourdine

(1) Chiffres de l’an 2005

(2) Géopolitique du pétrole, de Cédric de Lestrange, Christophe-Alexandre Paillard et Pierre Zelenco aux éditions Technip et La face cachée du pétrole de Eric Laurent, éditions Plon.

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Commentaires (17) | Réagir ?

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Hcinou Andalousie

Pétrole et gaz, ces ressources qui font le malheur d'une nation, sources de convoitise pour les grandes puissances qui, assoifées de suprématie economique, n'épargnent aucun effort pour s'en accaparer coute que coute, meme au détriment d'une tranquilité longtemps recherchée par une humanité horriblement déshumanisée au nom d'un progrès insensé qui ne fait que détruire hommes et terre!

permettez-moi d'interroger le pouvoir Algerien par des simples questions;

- avons-nous vraiment puiser toutes nos ressources en hydrocarbures ?

- la surface terrestre exploitée depuis 1956 à nos jours ne représente-t-elle pas moins de 60% de la surface explorée qui elle même ne représente que 1/5ème de la surface nationale explorable? (environs 1. 800. 000 km2).

- pourriez-vous nier le fait que beaucoup de nos puits exploités ne le sont qu'à moitié, à défaut de techniques de production, meme si les contrats de partage de production liant la Sonatrach avec les associés étrangers sont nombreux ?

- la production hydrocarbure en Algerie n'est-elle pas encore trés jeune ?

- doubler la surface explorable ne consolide-t-il pas nos réserves confirmés et n'aidera t-il pas de quadrupler notre production tout en gardant 3/5 de la surface explorable intouchable ?

- pourquoi l'Algérie ne dispose t-elle de rien que 4 raffineries simples alors que les pays consommateurs en possèdent des dizaines?!! mettre 20 milliards de dollars dans l'achat de raffineries complexes ne triplera t-il pas nos revenus?

- à qui profite la vente du pétrole dans son état brut non raffiné?

- n'est-il pas claire l'existence d'un pacte entre les grandes puissances et le pouvoir Algerien selon lequel l'Algerie vendra du brut contre un "parrainage de dictature" et un "laisser-tranquille"?

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akli ath laarat

Ok, l'aspect positif du bilan de l'Algérie consiste donc en le caractère féodal du régime politique du Maroc. Même si "les nôtres" nous ont dépouillé de le seule chose que la colonialisme a fait de bien (pas pour nos beaux yeux, on l'a constaté) : nous débarasser de la féodalité turque qui sévissait trois siècles durant, dans les beyleks tout au moins. Une décision stupide économiquement ne l'est qu'en fonction de conditions et de conjonctures. Un régime démocratique, auquel on ne la conterait pas, peut légitimenent faire dans la distribution

du moment qu'il est attendu au prochain rendez vous, et même avant. Ce n'est pas le cas de Boumédienne qui distribuait des sacs de mais moissonnés à Hassi Messaoud, détruisant au passage les campagnes. Ce n'est pas le de Chadli qui a déclaré la guerre à la pénurie de banane avec l'artillerie de Hassi machin. Ce n'est pas le cas de Bouteflika qui achète la paix sociale à coup de pack cadeaux, à coupe de mosquées à achever des chevaux, qui engraisse les barbus, les repentis, et ceux qui iront demain au maquis. qui va construire une mosquée avec des pièces de devises étrangères. N'est ce pas là qu'il faut prendre exemple sur la distribuer des billets ? Les libyens, eux, au moins, ont la latitude d'utiliser les 2000 dollars comme ils l'entendent. Pour quoi ne balayons-nous pas d'abord devant notre porte ?

Je ne parlerai plus de l'école qui étudie tout sauf l'Algérie. Parce que, pour tout vous dire, ce crime contre nos enfants, contre notre histoire, contre ce qu'on est, me révolte.

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