Carlos, alias le chacal, raconte la prise d'otages de Vienne

Carlos à son procès.
Carlos à son procès.

Lundi s’est ouvert à Paris le procès de Carlos, alias Ilich Ramirez Sanchez. Laurent Jacqua, qui a passé quelques années à l’isolement et en centrale avec lui, rend public la version de Carlos sur la prise d’otages des ministres du pétrole à Vienne. Lire le récit dans freealgerie.net.

Carlos a 62 ans. Peu de terroristes peuvent se vanter d’une telle longévité. Il a quasiment enterré tous ses complices ou soutiens. L’un des plus connus, Mouammar Kadhafi est mort voici quelques semaines, emportant dans la tombe les secrets partagés avec Illich Ramirez Sanchez, le vrai patronyme du terroriste vénézuélien. Morts aussi, Saddam Hussein, les anciens maîtres de la RDA, de la Hongrie et de l’URSS qui ont utilisé ou abrité l’homme au béret noir, entraperçu pour la première fois lors de la spectaculaire prise d’otage des ministres du Pétrole de l’Opep à Vienne, en 1975.

Ce n’était pas sa première opération. Ce fut sans conteste la plus réussie du point de vue médiatique. À 26 ans, Carlos entrait dans la légende noire des terroristes. Son enfance et ses études ne pouvaient que le conduire à mettre la planète à feu et à sang au nom de la révolution. En le baptisant à sa naissance en 1949, Illich, son père, grand avocat vénézuélien, lui donnait l’un des prénoms de Lénine. Le frère cadet de Carlos sera baptisé Vladimir.

Lors de ses études à Londres, au milieu des années soixante, il est détecté par le KGB. Aussitôt, le jeune Illich prend un billet d’avion pour Moscou, où il est inscrit à l’université Lumumba. C’est là que l’Union soviétique abritait les futures élites combattantes du tiers-monde.

Carlos et Septembre noir

Si le futur Carlos est révolutionnaire dans l’âme, il est aussi ce que l’on appelle un noceur. Ses frasques agacent vite les Russes, qui l’expulsent. Le jeune Vénézuélien prend alors la direction de la Jordanie. Il sait y trouver la violence dont il rêve, et pense aussi contribuer à propager la révolution mondiale qui lui colle à la peau. Il rejoint les rangs du Front populaire de Libération de la Palestine, une des bandes les plus actives de la cause palestinienne. Il combat les troupes du roi Hussein de Jordanie durant le "Septembre noir" de 1970. C’est là qu’il adopte son surnom de Carlos. Trois ans plus tard, il mène ses premières attaques en Europe et commet deux attentats anti-israéliens à Londres. La suite ne sera qu’une succession d’opérations menées en Europe occidentale ou dans le monde arabe. On voit son ombre derrière toutes les opérations sanglantes.

Yémen, Liban, Algérie, Syrie. Tous les pays autoproclamés "progressistes" lui accordent un asile plus ou moins long. Il aurait aussi fait de nombreux voyages derrière le Rideau de fer. Il épouse une terroriste allemande, Magdalena Kopp, qu’il rencontre dans un camp d’entraînement au Yémen. Le couple aura une fille. Il s’installe en 1985 en Syrie, pays décidément accueillant pour tous les Allemands en fuite, des nazis aux gauchistes. D’après les témoignages de l’époque, Carlos mène grand train à Damas, ce qui finit par gêner Hafez Al-Assad, qui lui demande de quitter le pays en 1991. Il a été arrêté au Soudan par les services secrets français et exfiltré en France. Depuis il purge plusieurs peines de prison.

Lire la suite son témoignage sur la prise d'otages des ministres du pétrole à Vienne : http://www.freealgerie.com/debat-du-jour/153-carlos-alias-le-chacal-raconte-la-prise-dotages-de-vienne.html

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