"Alger, c’est une sanglante partie de domino entre Allah et les étoiles"

"Alger, c’est une sanglante partie de domino entre Allah et les étoiles"

Journaliste à El Watan, écrivain important de la nouvelle scène littéraire algérienne, Mustapha Benfodil était jeudi soir à Saint-Rémy.

Accompagné de Claude Thomas, président du centre francophonie de Bourgogne, le journaliste et écrivain Mustapha Benfodil a été reçu par le club Afrique du collège Pasteur, pour une soirée débat autour de ses œuvres. Les absents ont eu vraiment tort, car le moment était précieux. L’occasion n’est pas donnée tous les jours de rencontrer un personnage comme Mustapha Benfodil, journaliste engagé, écrivain courageux, poète emblématique de ce qu’il nomme lui-même "l’Algérie poétique et parallèle".

Mustapha Benfodil a raconté sa vie de journaliste, un métier très particulier dans l’Algérie gouvernée par les militaires. Ce pays inconnu, délaissé par nos grands médias, où sous le couvercle de plomb du régime FLN survit une bouillonnante société plurielle, composée d’oubliés, de mouvements alternatifs (droits de l’Homme, berbères, islamistes), de militants sociaux, de femmes libres. "C’est cette Algérie que je raconte dans mes articles. Au journal, nous dévoilons aussi les confins abandonnés de cette Algérie faussement unie, comme le Sahara". Quand nous lui demandons si écrire dans son pays n’est pas sans risque, il répond : "El Watan est devenu trop important. Le régime nous met la pression, essaie de nous asphyxier économiquement, mais il ne peut pas aller trop loin, ça lui coûterait cher."

En parlant de ses œuvres, il confesse que "la langue française est son 1er personnage", une langue qu’il fait resplendir dans des romans, des pièces de théâtre gorgées de fantastiques, d’humour et de protestations contre un monde trop réel à son goût. Lui "l’anartiste", lui "l’agitauteur", décrit sa ville comme personne : "Alger, c’est une sanglante partie de domino entre Allah et les étoiles."

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Commentaires (2) | Réagir ?

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monciff lami

Et si de cet irréel émerge, l'inconscient ankylosé depuis les purges, des vrai gens, vivant en parallèle du quotidien trop souvent idéologique et politique. Et si enfin le réel poétique va à la rencontre du réalisme des rêveurs enchanteurs, applaudirons-nous ceux qui détiennent la vérité ou ceux dont le jour est celui du séjour d'un oiseau dans sa cage chantant à l'abri des prédateurs trop bruyants...

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Raveh Aksel

Courage les gars !! Encore quelques coups de boutoirs et la pourriture s'affaissera d'elle même !!