Un Franco-Algérien, ancien officier du DRS, incarcéré en Algérie
Un ancien officier du Département du renseignement et sécurité (DRS), Bachir Belharchaoui, Franco-Algérien résidant à Lyon (centre de la France), a été arrêté l'été dernier en Algérie où il subirait torture et mauvais traitements, ont dénoncé mardi ses avocats français.
Me William Bourdon et Léa Forestier entendent faire part de leur extrême préoccupation s'agissant du sort de leur client, ont-ils écrit dans un communiqué. M. Belharchaoui a été interpellé le 18 août 2011 par des membres des services de sécurité (Département du renseignement et de la sécurité, DRS) à l'occasion semble-t-il d'un véritable guet-apens, lors d'une visite en Algérie, ont estimé les avocats.
Il a été arrêté dès son arrivée à l’aéroport Houari Boumédiène d’Alger alors qu'il se rendait en Algérie pour résoudre un problème concernant sa retraite militaire, a précisé Me Forestier. Il serait accusé d"intelligence avec l’ennemi, trahison et divulgation de secrets militaires", a rapporté lundi Le Progrès, un journal régional de Lyon où résidait Belharchaoui. Il a ensuite été incarcéré dans un centre spécial du DRS dans une banlieue d'Alger où, selon ses avocats il aurait subi des tortures avant d'être transféré à la prison militaire de Blida où il continuerait de subir des mauvais traitements.
Ancien officier du DRS, M. Belharchaoui, 44 ans, a quitté l'armée en 1993. Devenu chauffeur routier, il vit à Lyon avec sa femme et ses trois enfants.
A Paris, les avocats du prévenu ont affirmé dans leur communiqué que règne une totale insécurité judiciaire sur le sort de M. Belharchaoui qui ignore encore à ce jour la nature exacte des charges qui pèseraient contre lui. Aucun avocat n'a eu à ce jour accès au dossier. Maître Amine Sidhoum engagé par la famille pour représenter le prévenu Bachir n'a pas été accepté par le tribunal militaire de Blida. Celui-ci a voulu imposer d'autres avocats.
Interrogé par l'AFP à Alger, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Amar Belani a indiqué par courriel que cette personne fait l'objet d'une information judiciaire dans le respect des garanties prévues par la loi algérienne. Le parquet militaire près la juridiction militaire de Blida a eu déjà à opposer un démenti catégorique aux allégations de torture colportées par certaines associations, a ajouté M. Belani, sans autre précision. En revanche, interrogé par El Watan, le frère de Bachir Belharchaoui, qui a lui rendu dernièrement visite, il a affirmé que Bachir est "sous traitement médical et sous suivi psychiatrique". Sa soeur aussi ne comprend pas ce suivi subit et le traitement qui s'ensuit : "Nous ne savons pas pour quelles raisons il prend des médicaments. Mon frère est pourtant en bonne santé. Et je ne comprends pas pourquoi il est suivi par un psychiatre. Bachir n’a jamais connu de problèmes mentaux".
"Une manipulation d'un haut gradé"
Les avocats français du prévenu, qui sont intervenus auprès du ministère français des Affaires étrangères, demandent que tout soit entrepris par les autorités françaises pour qu'il soit mis un terme à une détention qui semble bien résulter d'un véritable coup monté judiciaire.
Bachir partait régulièrement en Algérie depuis pas mal d'années. Il n'a jamais été inquiété ou arrêté. La dernière fois c'était en 2009, a raconté sa soeur Hafida Belharchaoui citée par le quotidien algérien El Watan le 15 octobre. Elle a estimé que l'arrestation de Bachir est une manipulation, affirmant que c'est un haut gradé du DRS qui est à l'origine de l'arrestation de Bachir.
Selon elle, ce gradé accuse (son) frère d’appartenir au Mouvement algérien des officiers libres (MAOL), un mouvement animé par d’anciens militaires de l’Armée nationale populaire (ANP) opposés à l’actuel commandement du DRS. Ils s'étaient distingués sur la Toile par la publication de dossiers sur le DRS pendant la décennie rouge.
AFP
Commentaires (4) | Réagir ?
vive l’Algérie
faculté de droit
Moi, je suis solidaire avec cet homme qui, s'il a fauté, a droit à un procès, on n'est pas au moyen-âge, il viendra le jour où ses tortionnaires vont l'apprendre à leur dépens. Je suis solidaire aussi avec son épouse qui n'y est pour rien et que je plains. Mais je veux juste savoir depuis quand cet ancien du DRS est devenu binational, avant ou après avoir quitté le DRS. S'il s'agit d'un binational et en même temps officier ou sous-officier, c'est-à-dire pas juste un indic, de tout un service de renseignement, je trouve ça louche, à moins qu'il ne fut un agent double ou de liaison dont tout le monde veut maintenant se débarrasser.