France : appel pour la reconnaissance le 17 octobre 1961
Un "Appel pour la reconnaissance officielle de la tragédie du 17 octobre 1961", lancé par le site d'informations Mediapart pour le "souvenir" et pour l'apaisement entre la France et l'Algérie, a été signé par des dizaines de personnalités dont Raymond Aubrac ou Stéphane Hessel.
"La répression policière de cette protestation non violente est une des pages les plus sombres de notre histoire. Longtemps dissimulée à l'opinion et désormais établie par les historiens, elle fut féroce: 11.000 arrestations, des dizaines d'assassinats, dont de nombreux manifestants noyés dans la Seine, tués par balles, frappés à mort", est-il écrit dans cet appel. "Le temps est venu d'une reconnaissance officielle de cette tragédie dont la mémoire est aussi bien française qu'algérienne. Les victimes oubliées du 17 octobre 1961 travaillaient, habitaient et vivaient en France. Nous leur devons cette justice élémentaire, celle du souvenir", est-il ajouté.
"Construire une nouvelle fraternité franco-algérienne"
"Reconnaître les crimes du 17 octobre 1961, c'est aussi ouvrir les pages d'une histoire apaisée entre les deux rives de la Méditerranée", selon ce texte qui appelle à "construire une nouvelle fraternité franco-algérienne". Publié mercredi, il a déjà été signé par plus d'une centaine de personnalités, parmi lesquelles le résistant Raymond Aubrac, l'ambassadeur et écrivain à succès d'Indignez-vous ! Stéphane Hessel, le sociologue Edgar Morin, le philosophe Régis Debray ou l'ancien premier ministre Michel Rocard. On trouve également les signatures des écrivains Azouz Begag, Didier Daeninckx, Nancy Huston ou François Maspero, du directeur des Temps Modernes Claude Lanzmann, du journaliste Jean Daniel, de l'éditeur François Gèze, des sociologues Christian Baudelot ou Eric Fassin, du responsable associatif Mouloud Aounit ou de l'anthropologue Dounia Bouzar. Les historiens Jean-Luc Einaudi et Benjamin Stora, qui ont travaillé sur cette page sombre de l'histoire de France, sont aussi parmi les signataires.
Jetés dans la Seine, tués par balle ou morts le crâne fracassé par des manches de pioche ou des crosses de fusils : 5O ans après, une chape de silence officiel pèse toujours sur la sanglante répression de cette manifestation d'Algériens à Paris. Le bilan officiel est de trois morts et 64 blessés. Cent personnes sont mortes du fait des exactions de la police, soutiendra en 1988 Constantin Melnik, qui fut conseiller pour la police et le renseignement au cabinet du premier ministre Michel Debré pendant la guerre d'Algérie. Mais le bilan réel est beaucoup plus lourd, selon les historiens qui ont travaillé sur ce massacre. Il se situe probablement autour de 200 morts, voire "plusieurs centaines", selon Jean-Luc Einaudi qui a levé le voile sur cette tragédie en publiant en 1991 La bataille de Paris.
Avec AFP
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vive l’Algérie
faculté de droit
La France est responsable de ses crimes comis contre des Français. Les Algériens étaient français de part les lois françaises. Français musulmans donc Français et c'est en tant que français de nationalité que ceux ont subi les affres de la France devraient déposé plainte auprès des tribunaux français. Que ce soit pour le 8 mai 1945 ou le 17 octobre 1961. Les 11 000 arrétés ne peuvent pas être tous du FLN c'est pas possible. Il y avait pas autant de membres du FLN à Paris! La reconnaissance de ces crimes par la France ne servira a rien et n'apportera rien de bon à l'Algérie. La cessation de toute relation avec la France est le seul chemin à suivre pour le salut de l'Algérie et des Algériens. Le pouvoir d'Alger (s'il est nationaliste) devrait interdire la présence de l'ambassadeur français en Algérie pendant la commémoration du 8 mai 1945 et du 17 octobre 1961. Mais helas la France sait ce que valent les tenants du pouvoir à Alger depuis 1962. La France a perdu la tête depuis qu'elle a coupé celle de son roi il y a plus de 2 siècles. L'Etat français a commis tellement de crimes contre les peuples de cette planète qu'on se demande pourquoi les tenants du pouvoir d'Alger exigent que la France reconnaisse ses crimes contre les Algériens.