M. le chef du gouvernement : soit vous mentez, soit vous ignorez
Quand vous fermez un bar, vous créez cent autres clandestins. Quand vous fermez une maison close légale, vous créez cent bordels clandestins, parce que chaque prostituée censurée, crée sa propre entreprise de joies et de maladies.
Monsieur le très distingué chef du gouvernement de la RADP, comme à son habitude, vient de nous délivrer deux formidables scoops aussi stupides que faux :
1- La fermeture des bars-restaurants et autres débits de boissons alcoolisées obéit au souci de préserver la santé des Algériens menacés massivement par la cirrhose du foie.
2- Les débits de boisson et activités en amont et en aval ne créent aucun emploi.
Tout faux M. le chef du gouvernement !
Soit vous mentez comme un arracheur de dents, soit vous ignorez superbement les simples réalités d’un pays que vous dirigez si mal. Dans les deux cas, votre prise de position sur la question vous disqualifie et vous met au même niveau que votre compétiteur, le propriétaire squatteur du FLN, M. Belkhadem, qui, lui, met cette prohibition au seul crédit de ses amours exclusives de Dieu et, accessoirement, pour séduire ses ouailles islamistes qui n’ont jamais renoncé à leur seul rêve de talibaniser l’Algérie et son peuple. Une mission divine selon les confessions privées de M. Belle Khadem et de certains de ses ministres et walis acquis à cette fetwa.
Contrairement à M. Ouyahia, M. Belle Khadem instille et affirme des positions militantes et religieuses conséquentes et conformes à ses convictions ; celles d’un hérétique convaincu d’investir pour le paradis et, aussi, suicidaire puisque, voulant éradiquer et prohiber définitivement l’alcool et la prostitution, il les aura, en définitive, développés par cent et par mille ; ces fléaux sociaux qu’il combattre. Je le démontrerai plus loin.
Premier mensonge
En fermant arbitrairement et massivement les débits de boissons alcoolisées, M. Ouyahia affirme doctement, sans rien connaître au dossier, vouloir éviter aux Algériens les terribles maladies de l’alcoolisme ; la cirrhose du foie entre autres. Rappelons au Dr ignorant Ouyahia, après avis d’experts médicaux qualifiés, que la consommation ordinaire d’alcool n’est pas un facteur de nuisance à la santé et encore moins une explication aux pathologies complexes et variées du foie. Bien au contraire, dans certains cas, la consommation modérée d’alcools est un facteur de pondération et de prévention pour une meilleure santé (voire l’apport des riches tanins des vins)
Deuxième mensonge
En fermant arbitrairement et massivement les débits de boissons alcoolisées, M. Ouyahia affirme doctement, sans preuves et sans arguments, avoir sauvé les Algériens des maladies de l’alcoolisme ; ce qui est stupidement faux et mensonger. Il considère à tort et à priori que tous les Algériens (8 millions) qui consomment des boissons alcoolisées sont des ivrognes et des alcooliques, donc tous portés à être et à devenir des malades de la cirrhose du foie. Cette suggestion affirmée relève du mensonge et de la tromperie organisés.
Voici les résultats d’une étude (cités de mémoire ; les archives précises étant saisies et séquestrées par la police) que j’ai personnellement dirigée sur les habitudes de consommation de boissons alcoolisées par les Algériens (2001, 2002, 2005) commandées par des investisseurs nationaux et étrangers dont je ne citerai pas les noms ici ; ils se reconnaîtront d’eux-mêmes.
1/ Ils sont plus de 23% d’Algériens de 15 ans et plus à consommer des boissons alcoolisées selon des fréquences, des habitudes et des motifs très différenciés.
2/ 80% des buveurs de boissons alcoolisées sont des buveurs occasionnels sans dépendance et sans aucune addiction déclarée. Leurs motifs de boire sont, dans l’ordre, le plaisir dégustatif, la désaltération, l’accompagnement occasionnel d’un repas, la célébration d’un événement familial ou professionnel, le marquage d’une fête (mariage, fiançailles, circoncisions, réussites scolaires et professionnelles etc.) et aussi, moins de 3% des consommateurs la dépendance et l’addiction à l’alcool.
3/ Contrairement aux idées reçues et que semble partager notre honorable chef du gouvernement, nos enquêtes successives révèlent et démontrent avec précision que le consommateur d’alcool algérien est l’un des plus modérés au monde comparé aux consommateurs français, italiens, européens en général, saoudiens ou iraniens.
Examinons froidement les faits. Sur la base de notre expertise et de nos résultats, les investisseurs nationaux et étrangers devaient évaluer l’ampleur et la nature de leurs investissements ce qui les exposait à une prise de risques considérable étant entendu par ailleurs que toutes les rares données des statistiques officielles sur la question des habitudes de consommation d’alcool en Algérie étaient fausses, incomplètes ou erronées. Nous avons convaincu ces investisseurs sur les données statistiques suivantes :
1/ La consommation nationale de boissons alcoolisées se situe à environ un million quatre cents mille hl/an (1,2 million hl de bières, 100 mille hl d’alcools forts, 60 mille hl d’alcools frelatés et 40 mille hl de vins et produits dérivés)
2/ Sur la base de ces données fiables et démontrables, on peut déduire que la consommation moyenne per/capita en Algérie est de l’ordre de 04 litres par an de boissons alcoolisées, soit une teneur pure en alcoolémie de moins de 08 cl/par an et par habitant. Une habitude très peu suffisante pour menacer les Algériens d’une cirrhose nationale. A moins que le vénérable M. Ou Ya Ya ne limite ses regards aux seuls buveurs excessifs qui se situent aux extrémités des portances et des habitudes ; là où se greffent les préjugés et les habitudes. Rappelons tranquillement à M. Ouyahia, au chef du gouvernement de la RADP, que 82% des consommateurs d’alcool algériens boivent par plaisir et par confort dégustatif. Ils ne sont, femmes et hommes, ni accrocs ni dépendants ni exposés à la cirrhose du foie telle que l’expose sans discernement le chef du gouvernement de la RADP, c'est-à-dire comme une menace généralisée aux buveurs d’alcool, quelles que soient leurs fréquences et habitudes de consommation. Pour M. Ouyahia, tout consommateur d’alcool est forcément et obligatoirement un ivrogne et un alcoolique donc naturellement porté et préparé à devenir à termes un grand malade du foie. A-t-il au moins posé la question aux spécialistes médicaux concernés pour connaître la description détaillée des causes des cirrhoses du foie. Cette étude, mon institut l’a faite (2005) pour le compte d’un grand laboratoire pharmaceutique britannique (Glaxo) et qui délivre, entre autres informations capitales que les officiels n’ont jamais cherché à connaître, que moins de 30 % des cirrhoses du foie sont dues à des addictions d’alcool associées à d’autres pathologies aggravantes sur une population représentant moins de 3% des consommateurs d’alcool soit une population de moins de 0,012% algérienne. Voilà sur quoi M. Ouyahia construit et ordonne son raisonnement. Sur un gros préjugé et des micros poussières de faits avérés. Ce n’est pas ainsi qu’on gouverne un pays.
3/ Nos données, à ce jour non démenties, prouvent que l’Algérie est l’un des pays le moins menacé par l’alcoolisme et par l’ivrognerie comparée à des pays comme l’Arabie Saoudite, l’Iran, le Yémen ou les Emirats Arabes Unis où, officiellement, la distribution et la consommation d’alcool sont interdites, n’existent pas. Et pourtant, les plus grandes destinations des whiskies britanniques et américains sont le Moyen-Orient : Egypte, Liban, Arabie Saoudite, Iran, Syrie, Yémen et EAU. Pour l’anecdote, précisons que l’Egypte qui ne produit ni vin, ni bière ni whisky consomme par habitant trois fois plus de boissons alcoolisées par habitant que l’Algérie. Alors que répondez-vous à cela M. Ouyahia, vous qui croyez que tous les buveurs d’alcool algériens sont des ivrognes, tous porteurs de cirrhose que vous vous proposez de soigner ? Cette affirmation par l’allusion et la suggestion est dégradante et affligeante pour votre rang de chef du gouvernement, M. Ouyahia. Parce qu’elle est mensongère. La majorité des Algériens (82%) boivent occasionnellement pour déguster, pour manger, pour fêter quelque chose, juste le plaisir du palais, du moment et de l’instant marqué. Pour autant, ces buveurs occasionnels, la majorité, ne sont pas des ivrognes. Tout au plus, au pire, des fêtards heureux qui rendraient l’Algérie plus heureuse, moins triste, s’ils étaient pris au sérieux. Mais pourquoi donc notre honorable chef du gouvernement, si inquiet et mobilisé sur le devenir inquiétant de 0,012% des foies algériens, ne dit rien, strictement rien, sur le devenir des poumons de millions d’Algériens, islamistes pour la plupart, qui s’empoisonnent par des kilos et des tonnes de cannabis, de psychotropes, d’héroïne et que sais-je d’autre encore. Sur ces fléaux, M. Ouyahia ne dit mot. Il se la ferme tranquillement de peur de heurter la sensibilité islamo-baathiste de sa réplique et vis-à-vis Belle Khadem. Il se la ferme aussi sur les ravages sanitaires de la prostitution sauvage dont les gouvernements de la RADP sont seuls responsables. J’ai des chiffres précis sur la question. Ils sont suffisants pour vous inculper pour incitation à la débauche et à la prostitution nationale, pour non-assistance à peuple en danger de mort, pour incitation à la harga nationale, cadres supérieurs compris, pour usurpation du pouvoir, pour… pour…Pour toutes vos incuries et vos âneries qui vous font monter maintenant, la télévision aidant, comme des bêtes de cirques.
4/ M. Ouyahia peut-il valablement affirmer, sans contradicteurs, qu’il est plus inquiet que les Français, que les Suédois, que les Anglais ou les Allemands sur la santé des indigènes qu’il gouverne, menacés selon lui par les bars, de cirrhose que ces grands pays de démocratie et de liberté négligent ? Ces pays là possèdent un millier, un million de fois plus de bars et d’endroits d’offres d’alcool et de plaisirs divers sans jamais menacer la santé ni les foies ni le bonheur de leurs concitoyens. Ils sont un milliard de fois plus inquiets sur la santé de leurs concitoyens que M. Ouyahia, lequel, comme son Président, pour le moindre bobo, iront vite se faire soigner à Paris ou à Londres au frais du contribuable algérien, bien sûr. Pour autant et pour cela, les pays normaux et civilisés ne fermeront jamais un bar au prétexte minable et faux de préserver la santé des gens. Il faut avoir un mépris singulier pour un peuple et ses élites pour affirmer de telles inepties. Normal, que voulez-vous faire sortir de plus d’un sergent du DRS ? Il n’y a que M. Ouyahia qui pense, avec M. Belle Khadem, qu’il faut sauver les Algériens, pour l’un de la cirrhose, pour l’autre de l’enfer des mécréants. Mais que peut-on donc répondre à ces deux crétins de la bêtise extrême qui gouvernent l’Algérie. En plus, ils ne savent même pas qu’ils sont à la fois sots et incultes.
5/ Que dire enfin de ces protestations véhémentes de ce petit peuple révolté et bien plus monté et inspiré par les barbe-FLN, un peu partout dans le territoire de la RADP qui n’accepte plus dans ses murs trois putes clandestines que la misère a créées et douze bières de dépit et de consolation qui ne font du mal à personne. Juste un gramme de bonheur factice au buveur de l’heure.
6/ Oui, les nombreux nervis du pouvoir, les frérots islamistes fanatisés, les flics, les gendarmes, le FLN, les cocus périphériques, les proxénètes repentis, les papas de vierges en attente d’épousailles, les tenants de l’ordre et de la merde, diront toujours leur colère et leur désaccord de voir fleurir quelques petits grammes de liberté et de libertinage qui contrarient leur confort de maître ou de servants de l’ordre établi. Avec le soutien non formulé et non dit de Belle Khadem et d’Ou-Ya-Ya, il se dit et se suggère, au nom de l’Etat algérien, "Chez nous, dans notre ville, dans notre quartier, dans notre rue, point de bière, point de putes… C'est-à-dire point de vie ; vive la Harga, vive la Zetla, Que propose le pouvoir de Bouteflika ? Rien. Sinon la Harga".
7/ Non, vous ne poussez pas ce même petit peuple par vous manipulé à s’indigner contre votre politique suicidaire et irresponsable qui produit des chômeurs, qui produit des jeunes qui se jettent à la mer et à la mort, non, vous ne jetez pas ce petit peuple en colère à se jeter contre votre régime qui a produit un million de prostituées, deux millions de drogués, trois millions de chômeurs et trente millions de désespérés n’attendant plus rien de vous, n’attendant que la farine, le sucre et l’huile. N’attendant en vrai que votre fin et votre départ. C’est la réalité de mes sondages que j’ai produits régulièrement de 2001 à 2008. Mes archives sont là, même si la police algérienne en a saisi l’essentiel. Mais ils n’ont saisi ni ma tête ni mon cœur.
3000 établissements de boissons alcoolisées fermés
Contrairement aux données officielles fournies par les statistiques de la DGSN, deux mille établissements de débits de boissons et assimilés ont été fermés pour causes d’irrégularités et de non-conformités administratives. Les dernières fermetures des bars restaurants et débits de boissons alcoolisées (Alger, Oran, Bejaïa, Annaba) selon nos données, portent à plus de trois mille le nombre d'établissements servant des boissons alcoolisées contraints, par défaut, à la fermeture depuis les dix dernières années. M. Belkhadem en jubile. M. Ouyahia s’explique, justifie et parle, à sa manière, de ce fait antirépublicain. Du vrai mépris. Devrions-nous nous taire ? Assurément non, sinon on dormirait consentant avec nos lâchetés et dans nos beaux draps blancs de l’oubli, de notre vénération de l’ordre ; de notre soumission. De ne rien répondre à M. Ouyahia parce qu’il nous ment ou tout simplement parce qu’il incarne à la ruse l’homme inculte et ignorant qui servira tous les pouvoirs ; le DRS en premier. Ce monsieur a tout compris. Demandons-lui une chose simple : où a-t-il placé son fils ? Lui qui veut moraliser la vie algérienne ? Mais arrêtons un peu, en termes de corruption, M. Ouyaya devrait se taire un peu parce qu’il est aussi, comme ses pairs, un gros corrompu. J’ouvrirai ce chapitre, peu connu, dans un autre article.
M. Belkhadem, ancien chef du gouvernement, ne cache pas sa joie d'être à l'origine de ces résultats. Dans ses convictions intimes, il a raison, il impose ses fantasmes à l'Algérie. Ce faisant, il ignore les conséquences de ces choix militants, car c'est exactement ainsi qu'on produit, entre autres drames, des harraga, des prostituées, des chômeurs et des révoltés. Sur la base de certains de nos travaux, je vais tranquillement expliquer à ces messieurs les walis fermant les bars, M. Belkhadem compris, que ces interdictions sont dangereuses et criminelles parce qu'elles produisent des effets contraires à ceux qu'ils disent rechercher. Pire, elles aggravent, en les potentialisant, les effets et comportements qu'ils disent vouloir atténuer.
Savent-ils qu'en fermant un seul bar, ils en créent cent autres clandestins. A la question posée à plus de douze mille Algériens (sondages protégés réalisés en 2006 et 2008), voici la question posée aux buveurs en sondage national : "Quand il n'y a plus de bars dans votre wilaya, que faites-vous ?" Réponses consolidées des interviewés :
1. Je bois chez moi, 59%
2. Je vais boire dans une autre wilaya, 20%
3. Je vais boire dans un bar clandestin, 11%
4. Je vais boire chez des amis, 9%
5. J'arrête de boire, 1%
Ces données sont éloquentes, elles confirment tout ce que nous savions déjà sur les prohibitions, directes ou indirectes, des boissons alcoolisées. La prohibition de l'alcool aux USA dans les années 1920 a fait multiplier par 16 la consommation de mauvais whisky produit clandestinement. De même, quand le président Ben Bella avait prohibé la consommation de tous les alcools, il avait obtenu des effets extraordinairement pervers, ce n'était plus le consommateur qui allait au bar, mais c'était le bar qui s'installait chez le consommateur, chez lui, exposant les autres membres de la famille à la prise d'alcool. Ce n'était plus le verre qu'on allait chercher dehors, au bar, mais c'était bien toute la bouteille qui entrait en gros dans le foyer. Conséquences devinées : on boit plus, plus souvent et plus longtemps et à plusieurs.
Messieurs les walis prohibiteurs de bars, vous êtes-vous posé la question de savoir ce qui se passe quand les gens sont contraints par vous de ... boire chez eux. Au lieu de prendre quelques verres dehors et rentrer tranquillement à la maison, non messieurs les walis, c'est toute la bouteille ou le carton de canettes qui entre à la maison, devenant ainsi un bar ouvert à toute la famille. C'est une invite directe à la débauche des mineurs au sein du foyer. Boire dans une autre wilaya : quand un wali oblige de fait ses buveurs à aller boire ailleurs que dans « sa » wilaya (propriété privée ?) il expose de fait ces citoyens à des risques de mort certaine. Interrogez les statistiques sur les morts nocturnes de la circulation routière entre Boumerdès et Tizi Ouzou, entre Constantine et Annaba, entre Mostaganem et Oran, entre Jijel et Béjaïa, entre et entre... L'Algérie est le premier pays au monde des hécatombes routières. Dix fois plus qu’en France. Messieurs les walis, vous en êtes pour une large part responsables ; c'est-à-dire d'avoir poussé à la mort ces chercheurs d'alcool et de loisirs dans les wilayas voisines. Messieurs les walis, il y a quelques années, vous avez fait de nous, plutôt de vous, la risée et les blagues inconvenantes de l'humanité entière. Chacun dictait et doctait sa propre loi pour boire.
A Alger, pour être servi, il fallait être assis, à Oran, debout, à Annaba couché (louer une chambre) ; à Constantine ni debout, ni assis, ni couché, il fallait être étranger, chrétien ou athée avéré. Si on était tout cela et qu'on ressemblait à un Algérien ou à un Arabe, c'était niet. La décision finale appartenait souverainement au serveur. Alors messieurs les walis, réfléchissez un peu avant de lâcher vos ordres d'interdire de boire de l'alcool dans "votre" wilaya qui n'est pas – encore – une principauté ni un émirat. Boire dans un bar clandestin : messieurs les walis, savez-vous comment est fait et comment fonctionne un bar clandestin ? Non, vous ne le savez pas. Connaissez-vous les bars roulants et tournants de Constantine ? De Tiaret ? De Saïda ? Connaissez-vous les bars de forêts ? Les bars de maisons closes ? Les bars de plages ? Les bars d'épiceries ? Les bars informels des rues et marchés de toutes les Algérie corrigeant vos fautes et contournant vos arrêts ? Messieurs les walis, vous ne savez rien de tout cela ; vous êtes les seuls responsables de ces créations extraordinaires de bars insolites et de leur prolifération dans toutes les Algérie que vous avez créées.
C'est pourquoi, je vous affirme, preuves à l'appui, quand vous fermez un seul bar, vous en créez cent autres. Parce chaque foyer de buveur censuré deviendra un bar familial privé ! Quand vous fermez un seul bordel, vous en créez cent autres aussi. Si vous avez un seul argument contre ces vérités, alors sortez-le moi vite et attaquez-moi en justice ; j'en serai ravi parce que j'en dirai beaucoup plus. Mais sachez que ces bars clandestins, pour l'essentiel, vendent des alcools frelatés, mauvais et dangereux pour la santé. Ces alcools vendus dans la clandestinité sont la conséquence directe de vos interdits. Messieurs les walis, je rappelle donc sereinement cela :
1. Les deux premiers pays du monde islamique, grands consommateurs de whisky sont, dans l'ordre, l'Arabie Saoudite et l'Iran ; deux pays farouchement intégristes et anti-alcool. L'Algérie arrive officiellement à la 79e position.
2. Quand l'Algérie avait fini de fermer tous ses bordels, centenaires pour la plupart, sur simple décision des walis, on passe de 20 000 prostituées contrôlées et médicalisées (1970) à 1 200 000 occasionnelles, non recensées et non médicalisées en 2007. Question : combien de milliers d'Algériens sont malades, parfois gravement atteints par ces bordels clandestins ? Quelle ville, village, douar n'a pas actuellement son ou ses bordels clandestins ? Non, aucun. Interrogez le corps médical sur l'évolution des maladies vénériennes depuis ces vingt dernières années. Interrogez-le en particulier sur l'évolution fulgurante des MST (maladies sexuellement transmissibles) qui font des ravages et dont on ne parle presque jamais. Interrogez-vous sur le nombre de jeunes qui se suicident. Pourquoi tant de viols ? Pourquoi tant d'actes incestueux ? Vous en êtes moralement responsables MM. les walis. Oui, responsables, vous et vos diverses hiérarchies. Accepteriez-vous un débat public sur Ia question ?
3. Messieurs les walis régnants, en supprimant la petite centaine de bordels, vous avez créé des centaines, peut-être des milliers d'autres. Messieurs les walis, par vos interdits intimes ou par les ordres reçus, vous avez poussé l'Algérien, un être doux, affable et digne, à devenir violent, mauvais, incestueux et violeur, parfois terroriste. Nous battons tous les records, interrogez les statistiques sur les délinquances, la mal-vie et l'insécurité : agressions, vols, viols, inceste, suicides, démences, folies ; nous battons tous les records du monde. Nous avions toutes les données chiffrées. La police algérienne, la police de Bouteflika, les a saisies. Elle ne saura même pas les lire.
4. Vous vouliez, dites-vous, moraliser, assainir, purifier ! Mais non, vous avez démultiplié par mille ce que vous vouliez réduire à rien. Savez-vous que notre capitale, qui fut naguère blanche et belle, vient d'être classée par The Economist l'avant-dernière ville du monde où on vit le plus mal — ex-aequo — avec Dacca, au Bangladesh. Qu'avez-vous fait de nos autres villes puisque vous avez transformé Alger en une contrée où l'on vit le plus mal au monde ? Une ville gouvernée la nuit par les rats. Oui, passées 8 heures du soir à Alger, Oran, Annaba, seuls les rats vivent libres et en démocratie. La démocratie de Bouteflika. La démocratie des rats et des prostituées.
5. Messieurs les walis, je vous invite à réfléchir, une toute petite seconde seulement à ces jeunes qui se donnent et s'offrent à la mort par centaines, pour quitter la vie de votre wilaya, pour naviguer dans le noir, pour arriver n'importe où et que vos tribunaux jugent et jettent en prison. Ces jeunes se donnent à la mort juste pour exister, juste pour crier aïe, pour dire non, je vous emm... ; la vie que vous décidez pour moi, je la quitte ; je m'en vais ; restez seuls, gouvernez seuls, décrétez seuls fermez tous les bars et tous les bordels que vous voudrez, moi, de toute façon, je pars, je quitte votre vie quitte à en mourir puisque j'en meurs déjà.
Pour l'anecdote, les Emirats arabes unis sont les 4e consommateurs de whisky du monde musulman, juste après l'Egypte. Dites-le vite à M. Belkadem. Il ne le croira pas. Ce monsieur est à ce jour représentant personnel du président de la RADP. Chaque bar qu'il fermera encore le rapprochera certes de son intime conviction religieuse mais l'éloignera davantage de l'Algérie réelle. Rappelez juste un petit détail à ce monsieur approximatif : il est un mauvais musulman. Parce que l’Islam, le vrai, préconise de se rendre à la Mecque quand on en a les moyens, ses propres moyens. Pas avec l’argent du contribuable algérien que s’offrent M. Belle Khadem et ses pairs pour s’offrir leur 41ème Omra aux frais de la vache contribuante algérienne. Du vol. Dieu est grand se dit-il chez nous ; le DRS un peu plus dit-il aussi. Mais il ne fait rien contre ces parasites qui tuent l’Algérie. Jusqu’à quand ?
Mohamed Abassa
Commentaires (6) | Réagir ?
Les boissons alcolisées sont nocives au pouvoir. Aller savoir si un jour les Algériens ne vont se retrouver ivres et décider de dégager le pouvoir en place et faire une révolution. Le vin donne du courage. Kadhafi a bel et bien accusé les jeunes Libyens d'avoir consommé des psychotropes pour se soulever. Ouyahia prend les devants. Il va interdire les psychotropes ainsi que le café, le thé et toute boisson excitante. Il est en train de négocier avec les trafiquants pour ne plus alimenter les jeunes de l'Algérie en cannabis. Tout va être interdit. Le lben et le raib aussi.
Je vous en remercie pour toutes ces informations, mais permettez que je dise qu'un bon journaliste, avant de s'etaler sur des considérations morales et religieuses, aurait d'abord, dans le but d'éclairer l'opinion, avancé des chiffres et fait un compte rendu précis sur le commerce de l'alcool dans notre pays. Qui en sont les bénéficiaires ? Qui en sont les importateurs ? Combien cela rapporte aux trusts qui en détiennent le monopole ? Combien rapporte l'alcool à l'Etat ? Sur ces questions le citoyen ignore tout.
"L'argent explique tout, il est la clé de tous les mystères, même métaphysiques".
Le salafisme, à titre d'exemple, ne doit son essor qu'aux pétromonoarchies qui le financent.