Hélas cet état est constamment entrainé par Ismaïl Mimoun et son staff dans une dérive parfaitement dangereuse sur tous les fronts. Le ministre, son secrétaire général comme son directeur général, se devraient de célébrer le triste anniversaire de leur prise de fonction dans ce secteur important malgré sa fragilité. Semblables à ces moments incroyables sur les évènements du printemps arabe, la direction du ministère du Tourisme a pris le train en marche et a adapté ces techniques à leur catastrophiques manières.

Un tourisme dangereux

Durant ce mois d’octobre 2011, des invitations sont envoyées pour découvrir l’exposition du tourisme en Corée du Sud, l’Algérie a été invitée à participer à cette foire pour présenter notre pays et ses richesses. Mais le ministre a préféré décliner notre présence contre une conférence de principe et qui ne rapportera, bien sûr, rien à nos deux mille entreprises du tourisme étalées sur tout le territoire. Voilà le travail débridé, inconscient et imprévoyant de notre cher ministre. Visiblement le logiciel du parti politique Hamas gère très mal ses mises à jour…

Depuis son installation à ce poste de ministre du Tourisme, Smaïl Mimoune n'a toujours rien compris a ce secteur. Il enrage contre les discours techniques des meilleurs directeurs généraux qui posent des problèmes épineux, il met à la porte les meilleurs cadres du secteur, il boude les entretiens rentables refuse, stupidement et sans motif, la participation agérienne aux représentations qui peuvent rapporter gros.

Mais il choisit un directeur central complètement mou. Lequel envoyé à cette conférence va décrire dès son retour le ministre non pas les thèmes principaux développés mais plutôt : le confortable siège des avions d’une compagnie étrangère, la chambre d’hôtel ou il était installé, la nourriture hallal courtoisement délivrée a son intention et tout ce qui est futile. A quoi bon décrire une conférence qu’il n’aura de toute façon rien compris, ni ce quelle rapporterait éventuellement à notre pays. Peut-être à peine s’il nous révélera que la Corée est un pays fascinant, prêt à aider l’Algérie dans le domaine du tourisme entre autres pour peu que nous le voulions.

La question déjà tranchée mais qui va quand même se poser alors est : est-ce que nous le voulons réellement ? Sachant que notre éclairé chef et respectable ministre nous répondra surement : non, nous ne sommes pas encore prêts. Il existe encore sur le terrain bien trop de démocrates et des amoureux de l’Occident débridé. Un tourisme à l’américaine nous serait fatal. Il porterait un coup dur à nos objectifs islamistes et à nos traditions musulmanes, nous dira-t-il sûrement. Visiblement, la mission de notre directeur général n’avait pas lieu d’être. Le ministre et son adjoint ont bien le mensonge facile. Vaut mieux laisser pourrir la situation touristique du pays.

Un ministre obsolète

La démarche est finalement ni surprenante ni incohérente. Mais un caprice politique dans une démarche clairement impitoyable de sabotage. D’ailleurs c’est le cas.

Depuis son arrivée, il a réussi l'échec collectif du secteur de l’hôtellerie qui sombre dans la mort et l’anarchie. La dernière nomination de Derrar à Hammam Righa par Smaïl Momoune, pourtant mis à la porte pour gérance catastrophique par ce même ministre est une preuve de navigation à vue. Certes, Bien des directeurs qui forcent le respect, sont encore en place heureusement. Mais ce n’est pas la fin des inquiétudes. Car le problème se pose en terme technique et promotionnel de la destination Algérie et ce n’est pas ce ministre qui va régler le problème.

Tous les circuits touristiques de la Saoura, des ruines romaines ou des Oasis sont quant à eux dans une moindre mesure abandonnés. L’armée a multiplié les lois sécuritaires pour tout déplacement. Les restrictions aux mouvements des touristes étrangers sont soumises à des accompagnements obligatoires des forces de l’ordre qui ont atteint des niveaux inédits dans l’histoire du tourisme... L'administration de Smaïl Mimoune reste éprise uniquement par la distribution des postes aux copains du parti. Elle a transformé le tourisme algérien en voyages hasardeux. Aucune décision ou rencontre avec les chargés de la sécurité pour améliorer les prestations ne sont prises. Nos amis voyagistes ou hôteliers vivent le quotidien, au jour le jour. De cela, notre ministre n'en a cure car rien compris.

Après le doute né de l'effroi et de la violence de ce choc, notre Algérie est restée quand même ouverte, fidèle à ses valeurs. On aperçoit quelquefois deux ou trois pauvres touristes, accompagnés par un vieux guide, seuls restes des années fastes, vadrouillant à travers les sables d’El Goléa ou de Timimoune. On ne combat pas les Louanchi ni le trabendiste Chaoui, ou ce ministre rêveur avec les méthodes des terroristes. A ceux qui pensent que l’Algérie a abusé de ses angoisses, il faut garder cette réponse : "On peut dire que l’Algérie, a perdu son innocence. Mais elle garde la conviction que nous n'avons pas le droit d'être faibles". Ceci est le message à transmettre a ceux qui ont clochardisé les services à travers tout le pays.

Ce ne sont que des épouvantails, qui ont perdu toute crédibilité en clochardisant ce que nous avons mis des années à construire...

Par un raccourci dont il a le secret, le ministre enchaîna sur une conclusion grossière et indécente : "Chaque jour, davantage de peuples, partout dans le monde, se réclament de nos valeurs. En Tunisie comme en Égypte ou en Libye, dans tout le monde arabe et musulman notre tourisme est de qualité". Mais le constat est faux. En quelques phrases, Smaïl Mimoune mélange tout, instrumentalise tout, confond tout, à moins qu'il n'ait rien compris de sa mission.

Même pour un triste hommage à un "fait divers qui devrait concerner tous les Algériens", Ce ministre devrait démissionner ou aller se faire psychanalyser.

Fayçal Maarfia