24 morts dans les affrontements entre Coptes et fondamentalistes au Caire
La peur d’une guerre civile et religieuse plane sur l'Egypte. Il n'y a pas une semaine où des tensions ne sont pas signalées entre intégristes islamiste et des membres de la minorité chrétienne copte.
La semaine dernière, la démolition d’une église dans la province d’Assouan a mis le feu au poudre au sein de la communauté copte – les chrétiens représentent 10% de la population égyptienne. Dimanche, une violente manifestation les a opposés dans un premier temps aux islamistes radicaux, dans un second temps aux forces de l’ordre. Des policiers auraient traités les manifestants de "chrétien de chiens". Le bilan humain des manifestations est très lourd : 24 morts et plus de 200 blessés.
Le sang a coulé au Caire
Sur un pont du Caire, des centaines de personnes des deux camps se sont affrontées dimanche armées de bâtons, selon des témoins et le sang a coulé. Les troubles ont part la suite gagné la place Tahrir, haut-lieu de la contestation politique depuis le renversement en février de Hosni Moubarak, dans le centre-ville de la ville. Des milliers de manifestants y ont brocardé le maréchal Hussein Tantaoui, président du Conseil suprême des forces armées (CSFA, au pouvoir depuis le renversement du "raïs"). "Le peuple exige la chute du maréchal !", scandait la foule sur la place où, selon un journaliste de Reuters, l'armée est intervenue en chargeant à la matraque. "Nous défilions pacifiquement", a dit à Reuters Talaat Youssef, un chrétien de 23 ans. "Quand nous sommes arrivés devant le siège de la télévision officielle, l'armée a ouvert le feu à balles réelles", a-t-il ajouté, assurant que des véhicules militaires avaient roulé sur la foule et fait cinq morts.
Certains manifestants ont bloqué une rue devant le siège de la télévision et mis le feu à plusieurs véhicules militaires, selon des images de la chaîne Al Arabia. Cocktails molotov contre balles réelles : le combat était inégal et la manifestation a ainsi été dispersée dans la violence.
Malgré la forte présence policière, ce matin, des manifestations ont repris au Caire.
Couvre-feu et appel au calme
Le Conseil suprême des forces armées, au pouvoir en Egypte, a instauré un couvre-feu Place Tahrir et dans le centre ville du Caire, ont annoncé le ministère de la Santé et des médias d'Etat. Le couvre-feu débute lundi à 02h (minuit GMT) et finit à 07h (05h GMT), selon la même source. Le gouvernement intérimaire du Premier ministre Essam Charaf a, pour sa part, lancé un appel au calme et indiqué avoir contacté à ce sujet les forces de l'ordre et les autorités ecclésiastiques. "Les seuls bénéficiaires de ces événements et de ces actes de violence sont les ennemis du peuple égyptien, musulmans et chrétiens à la fois", a estimé le chef du gouvernement sur sa page Facebook. Une réunion extraordinaire se tiendra lundi. Une enquête sera diligentée pour déterminer les causes des violences. Le chef de la police militaire, le général Hamdine Badine, a quant à lui affirmé à la télévision que la situation était désormais maîtrisée. "Ces événements n'affecteront pas le moral de l'armée, a-t-il dit. Nous sommes des guerriers. (...) Le peuple et la nation sont unis", a-t-il expliqué.
On se souvient que l’an dernier, un attentat avait endeuillé la nuit du Nouvel An, faisant 21 morts et 97 blessés, et provoquant une première flambée de violence, notamment à Alexandrie. Et si le souffle de la révolution allait porter au-delà de la communauté chrétienne, le spectre de la division rôde toujours en Egypte.
R.N/Reuters
Commentaires (5) | Réagir ?
@ sadek Oumasseoud, pour une mise aux point. Moi je ne connais pas un seul pays berbère qui existe pleinement et dans mon message "Udevdiregh ara tamurt imazighen, zaâim ujarnan agi iy ittidernan s awaliw". et pour te dire je suis de la Haute Kabylie (si tu parles de Michelet bien sûr). Je suis tout à fait d'accord avec toi concernant la beauté de la région. La nature et les montagnes. Mais quant à nos rues. Excuses-moi, mais c'est à vomir. Je te parle par connaissance de cause. Moi je faisais presque tous les jours le parcours Michelet-Tizi-Ouzou, en passant par Ait Hichem, Aqerru, Agulmim, L'qalaa, At Xellili, Jemâa N'Sharij, Meqlaâ, Wed Âaisi, Camllel, Icavannen et Tizi-Wuzzu. Je te jure que c'est une poubelle à ciel ouvert. Le problème c'est sur tout le long de la route (tous les trottoirs) tout le monde y jette ses ordures ménagères, les bouteilles de bière et de vin, je te parle pas. Le pire c'est la ville de Tizi-Ouzou. Surtout avec son nouveau système de transport là, qu'ils ont mis en place. Si tu prends leurs bus tu t'en sors pas, si tu prends leurs capsules (les petites fourgonnettes), tu t'en sors pas, si tu marche à pied alors là c'est la totale. Les gens dépensent plus d'argent pour respirer plus de CO2. Il faut voir les choses en face et ne pas se voiler la face. On n’est pas propres du tout. Où tu vas ? Dans tous les pays arabes on voit que la misère, que la saleté. C’est rare d'en trouver une ville propre en sens du terme. Et toi-même tu le reconnais d'ailleurs dans ton message: "Là où l'Etat est le moins présent, les choses vont à peu près bien. " amazighement votre.
Pour les Arabes en général, à quelques exception près, il n'y a que ceux qui se réclament musulmans et arabes qui sont acceptés. Qu'on soit arménien, maronite, copte, berbère, kurde, c'est le rejet total, comme s'ils étaient détenteurs de la loi divine. L’Égypte n'appartient pas aux seuls musulmans, cela fait des millénaires que le coptes existent, seulement, que ce soit sous Nasser, Sadat ou Moubarak, ils ont été considérés comme des sous citoyens, avec des droits en moins. D'ailleurs, dans le monde arab, si l'on veut injurier quelqu’un on le traite de "obstiné" c'est a dire sous homme.