La visite de Jeannette Bougrab à Alger et la question des harkis
La secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse française, Jeannette Bougrab, a été accueilli dimanche à Alger par le ministre de la Jeunesse et des Sports Hachémi Djiar.
Le fait que la secrétaire d'Etat française Jeannette Bougrab, soit descendante de Harkis, ne semble pas poser problème au ministre algérien qui a déclaré qu'elle appartenait "à une génération qui n'a rien à voir avec le contentieux du passé". A quelques mois du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie après des années de guerre meurtrières avec son ancienne puissance coloniale, M. Djiar a souligné que l'"histoire, il faut l'étudier de manière sereine et objective. On peut tourner la page mais pas la déchirer", a-t-il souligné.
Dans un entretien au site internet Tout sur l'Algérie, la ministre française a déclaré : "Nous devons regarder notre histoire en face et l’assumer chacun de notre côté". Puis elle ajoute : "Je comprends les blessures, les plaies, car je suis moi même le fruit de cette histoire."
A une question sur la réconciliation entre les deux pays, Jeannette Bougrab a déclaré : "Si on devait trouver le pendant au tryptique liberté, égalité et fraternité, je dirais : courage pour aborder nos histoires, pour surmonter les nombreux obstacles liés à des malentendus, des incompréhensions ; égalité dans nos relations marquées trop longtemps par l’inégalité ; respect mutuel dans nos échanges".
Mme Bougrab, qui effectue une visite de trois jours en Algérie qu'elle avait déjà brièvement vu en 2003 en accompagnant le président d'alors Jacques Chirac, s'est déclarée "très émue" de revenir, remerciant à plusieurs reprises son hôte qui l'a invitée à venir discuter de coopération dans des projets pour la jeunesse.
Des sessions de formation seront organisées en France pour encadrer les institutions chargées de la jeunesse et les associations algériennes, a-t-elle annoncé à l'issue d'un entretien avec Hachemi Djiar. A la demande du ministre, Mme Bougrab a aussi promis de voir comment "augmenter le nombre de bourses pour le secteur de la jeunesse et des sports".
Saïd Abadou pas tout à fait d’accord avec Djiar
La déclaration de Hachemi Djiar constitue franchement une avancée. Il est dans son rôle. Mais qu’en sera-t-il du lobby mémoriel qui fait de la guerre d’indépendance un fonds de commerce et un outil pour gagner des strapontins ? La réponse est venue de Saïd Abadou, le SG de l’organisation nationale des moudjahidine : "Les fils ne sont pas responsables des faits de leurs pères. Chacun est responsable de ses propres actes. Mais ils doivent annoncer officiellement que les actes commis par leurs pères est une trahison impardonnable". Le SG de l'ONM remet carrément en cause les thèses de massacres de harkis par les moudjahidine à l'indépendance : "En ce qui concerne les pères, il y a lieu de signaler que l’Algérie ne les a pas jugés pour leurs crimes et que les traîtres n’avaient pas fait l’objet de massacres après le cessez-le-feu comme le prétendent les Français".
Synthèse R. N.
Commentaires (4) | Réagir ?
vive l’Algérie
faculté de droit
Madame Bougrab, de grâce, soyez indulgente. Ce monsieur a eu le dont de dire une chose et son contraire dans une même phrase et vous avouerez qu'il faut du talent
Sachez aussi que harki, fils de harki, la France colonialiste, le pardon tant attendu du colon, ne sont que des cartes dans les poches de magiciens diaboliques et ne soyez pas choquée si pour la petite histoire je rajoute la banane. Pour vous c'est un fruit sans doute ?
Hélas non, désolé de ne pas être d'accord ou alors la banane est devenue un fruit tout récemment ? Car sachez que trente ans en arrière elle n’était pas sur les étalages sauf pour créer un événement et détourner ainsi le petit peuple de l’essentiel, à savoir : on se fait bananer depuis cinquante ans.
Et puis vous savez, franchement si on s'amusait à organiser des mises en situation, je suis sûr qu'on se bidonnerait un max.