Expulsable et enceinte, une Algérienne tente de se suicider
Une Algérienne vivant à Liévin (Nord-Pas-de-Calais, France), enceinte de 8 mois, et qui fait l'objet, ainsi que son mari, d'une obligation de quitter le territoire français a avalé hier des médicaments et a dû être transférée aux urgences du centre hospitalier de Lens.
Hier midi, quand il est rentré au domicile familial à Liévin (Nord-Pas-de-Calais), Ahmed Hamadou apprend par sa femme qu'elle vient d'avaler deux plaquettes de médicaments. Elle a, elle-même, appelé les pompiers qui vont arriver peu après et décider de son transfert au centre hospitalier de Lens. "On lui a fait un lavage d'estomac car ces médicaments sont dangereux pour elle et pour le bébé", s'inquiétait hier soir son mari qui disait attendre des nouvelles de son état de santé.
Samia Hamadou est enceinte de 8 mois et fait l'objet, tout comme lui, d'une obligation de quitter le territoire français datée du 23 septembre. "La préfecture n'a pas tenu compte du fait que ma femme doit accoucher autour du 27 octobre", s'indigne Ahmed Hamadou "ni de son état de santé psychologique". Il explique que Samia, choquée par ce qu'ils ont vécu en Algérie, est victime d'une dépression sévère. Elle a d'ailleurs dû être hospitalisée pendant trois mois vu son état de détresse psychique qui, selon son mari, se serait brutalement dégradé "avec la menace de l'expulsion".
Parents de deux enfants
Ancien officier de la marine algérienne, Ahmed Hamadou affirme avoir fait l'objet de menaces de groupes islamistes dans son pays et dit avoir fui l'Algérie pour la France avec un visa touristique car il ne pouvait plus assurer la protection de sa famille. Des arguments qui n'ont pas convaincu. Leur demande d'asile a été rejetée. Les Hamadou sont les parents d'une fillette de 4 ans et demi, née en Algérie et d'une seconde, née en France en décembre 2009 qui, toutes deux, sont scolarisées à la maternelle Jean-Jaurès de Liévin. "Nous pouvons témoigner de notre bonne intégration", plaide Ahmed Hamadou qui dit avoir travaillé pendant deux ans bénévolement pour des associations à Lens et Liévin. "Nos deux filles ne parlent que le français", assure-t-il également.
FL.T.
Commentaires (4) | Réagir ?
vive l’Algérie
faculté de droit
Cela fait vraiment de la peine !!! tout ce que l'on fait pour quitter l'Algérie.