Des évidences pour conter fleurette
Un auteur au dernier Sila nous répète, que si chaque algérien faisait convenablement son travail, l’Algérie, qu’il qualifiât de grand et riche pays, se porterait mieux.
Il nous raconte alors les mésaventures qui lui sont arrivées, de cet infirmier qui se fait lent devant la malade qui souffre, de l’agent de salle qui pose le pain par terre, et qui le reprend pour le donner aux malades et d’autres anecdotes qui viennent télescoper les propos tenus au colloque d’El Watan par l’historien émérite quand il dissertait sur le vivre ensemble et les liens sociaux entre algériens. Il prônait leur redéfinition
Comment aller vers le travail convenable et à la redéfinition des liens sociaux, quand notre histoire est chahutée ?
Lors du colloque sur Messali Hadj, Mohamed Harbi a affirmé qu’à l’écoute d’un document sonore de Boudiaf, il a conclu que la divergence entre ce dernier et Messali Hadj est d’ordre organique. Il me semble que quand on affirme que la divergence est organique c’est certainement pour sous-entendre qu’elle n’est pas politique.
"Boudiaf a «retourné» Boussouf, Ben M’hidi, Bentobbal et Zighout, lesquels étaient favorables à Messali Hadj… Boudiaf voulait une fixation claire de la date de l’insurrection", nous apprend Mohamed Harbi via El Watan.
Mais le témoignage du poète écrivain Jean-El-Mouhoub Amrouche dans son Journal présenté par Tassadit Yacine affirme de Tunis le 16 Février 1960 : "….S’ils ne sont pas à la mesure de la paix, ils ont été à la mesure de la guerre. Ils ont osé ce que nul, parmi les plus intelligents, les mieux informés du train politique, n’aurait osé à leur place. Et cela leur sera toujours compté à gloire. Le peuple ne l’oubliera pas."
A la veille d’une rupture, la forme et le fond se confondent, l’organique dans ce cas découle du politique et ne peut s’en distinguer, et c’est la marque essentielle du 1er Novembre 1954.
Ceux qui confondent le FLN d’avant et d’après 1962 confondent la nuit et le jour des Algériens, à l’instar de ceux et celles qui ont culpabilisé les victimes du terrorisme de l’islam politique et qui finissent crescendo par culpabiliser la majorité des Algériens dans le but de se rapprocher des bourreaux pour avoir bonne conscience.
A mon avis, ceux qui ne veulent pas distinguer entre le MNA, cet autre ennemis du 1er Novembre, des messalistes, des communistes et tous les militants qui attendaient ce coup de feu ; ce potentiel acquis au 1er Novembre et qui n’était structuré ni au FLN ni ailleurs au début de la guerre, transforment certains de nos héros en traîtres.
Ceux qui ne distinguent pas la période, quand Messali Hadj était un héros national, de la période où il a perdu pied, entretiennent le culte de la personnalité qui prolonge les guerres dont celle de la mémoire pour empêcher que les héros revivent en nous, pour que nous puissions travailler mieux et donc vivre mieux.
Kouidri Saâdeddine
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