31,17 milliards de dollars d’importations en huit mois
Les importations algériennes ont enregistré un nouveau record. Durant les huit premiers mois de l’année en cours, elles atteignent 31,17 milliards de dollars contre 26,34 milliards de dollars durant la même période de l’année dernière soit une hausse de 18,34 %.
Les produits alimentaires viennent en tête. Un chiffre qui inquiète les spécialistes. Les chiffres fournis par le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes sont révélateurs : la plus importante hausse a été enregistrée par le groupe alimentation avec une évolution de 95,15%, soit 845 millions de dollars d’importations. L’importation des céréales, semoules et farines a connu une hausse de 89,23%, les légumes secs de 157,09% alors que la facture des importations des sucres et sucreries a plus que quadruplé. Le groupe "alimentation" est suivi par celui de l'énergie et lubrifiants avec une augmentation de 49,32% puis les produits bruts avec 33,33%.
Biens d'équipements agricoles : plus 136%
A l'exception des demi-produits qui ont affiché une baisse de 8,66% totalisant 770 millions de dollars et les biens d'équipement agricoles qui ont connu une stagnation, tous les groupes de la structure ont enregistré des hausses. Pour le seul mois d’août, les chiffres sont édifiants. La plus remarquable hausse a été enregistrée par le groupe "biens d'équipement agricoles" avec une augmentation de 136,70%, soit 267 millions de dollars suivis par le groupe "alimentation" avec une croissance de 69,37%, soit 6,55 milliards de dollars. Des statistiques qui ne laissent pas indifférents les économistes. Salah Mouhoubi, économiste et membre du Conseil national économique et social (Cnes) qualifie d’emblée ces chiffres d’"inquiétants". Il note dans un premier temps que "les statistiques fournies par le Cnis auraient été plus lisibles si cette institution s’attardait sur les causes de ces évolutions. S’agit-il d’une hausse des prix des produits importés ou de l’augmentation de la demande ?" s’interroge-t-il. Il juge néanmoins ces statistiques inquiétantes et déplore une "situation accablante". Salah Mouhoubi affirme en effet que "l’Algérie n’a pas de véritable économie. Le pays importe de manière excessive. C’est une situation accablante qui devrait pousser les pouvoirs publics à réfléchir à une meilleure réorganisation de l’économie nationale qui, pour le moment, se contente d’exporter des hydrocarbures". Comment explique-t-il l’augmentation vertigineuse de la facture d’importation des produits alimentaires ? "Cette hausse s’explique au moins par un facteur : les augmentations des salaires décidées par le gouvernement peuvent en partie expliquer cette situation. Les citoyens consacrent davantage de moyens financiers pour améliorer leur quotidien. Nous sommes aujourd’hui face à une demande énorme qui se heurte à une offre rigide. Les pouvoirs publics doivent impérativement réfléchir à la meilleure manière de répercuter ces augmentations de salaires qui ne doivent pas profiter uniquement à faire croître la facture de l’importation." Une inquiétude due notamment à la forte dépendance de l’Algérie vis-à-vis des hydrocarbures qui consistent pratiquement l’essentiel de ses exportations.
Qu'adviendra-t-il de l'Algérie sans hydocarbures ?
Les hydrocarbures ont représenté 97,09% des exportations algériennes avec 45,76 milliards de dollars lors des huit premiers mois Cette situation s'explique par l'amélioration des exportations des hydrocarbures induite par le raffermissement des prix du pétrole durant cette période mais que se passera-t-il si les cours du pétrole sous l’impulsion de divers facteurs repartaient à la baisse ? Un scénario catastrophe que les pouvoirs publics ne semblent pas envisager, préférant parer au plus urgent, quitte à mettre en péril la balance économique.
N. I.
Commentaires (1) | Réagir ?
C'est quoi ces véhicules qui inondent le pays, n'avons-nous pas d'autres priorités comme par exemple le logement, la santé, les loisirs, il me semble que nous avons un pays où la jeunesse représente plus de 60 % de la population, la voiture pour les gens sensés ne devrait pas être le premier de nos soucis. Si nos gouvernants sont incapables de gérer qu'ils copient tout simplement sur les pays de la rive nord par exemple. Et puis il y a le tram, le métro qui arrivent tout doucement. Pourquoi ces dépenses ? Le bon sens d'un chef de famille voudrait qu'il commence d'abord par trouver un emploi, ensuite acquérir un toit pour pour fonder une famille, instruire et soigner ses enfants. Un chef d'État aurait exactement les mêmes priorités... Enfin... je crois.