Privatisation de CPA : le gouvernement veut « repêcher » Citibank et le Crédit agricole

Privatisation de CPA : le gouvernement veut « repêcher » Citibank et le Crédit agricole

«On reprendra le processus de privatisation du CPA quand toutes les banques auront les mêmes chances» : tels sont les curieux propos, rapportés par l'APS, de la ministre déléguée chargée de la Réforme financière, Mme Fatiha Mentouri (photo). Le gouvernement algérien devient arbitre entre les banques étrangères ! Et le dit clairement : « Les autorités monétaires algériennes s'emploient ainsi à faire prévaloir toutes les conditions d'une concurrence loyale, mettant sur un pied d'égalité les banques en compétition», a affirmé la ministre partant de l'hypothèse que la crise des subprimes aux Etats-Unis aurait affaibli certaines des cinq banques internationales candidates à la reprise du CPA.
Qui sont ces « certaines » banques affaiblies qui ne seraient plus dans la course et que le gouvernement veut repêcher ? Celles qui se sont retirées : l'espagnole Santander , l'américaine Citibank et la française Crédit Agricole. Avec ces retraits, trois banques sur les six préqualifiées au départ restent désormais en lice: BNP Paribas, Natixis-Banque Populaire et Société Générale, toutes françaises. «Avec seulement trois banques en course, «cette situation altérait le jeu de la concurrence et pouvait altérer aussi le prix de cession du CPA», avait déclaré Mme Mentouri peu après la décision de gel de cette première opération de privatisation d'une banque publique dans l'histoire de l'Algérie.
Or, si on note que Santander s'est retirée définitivement de la course, il ne reste « à sauver » que Citibank et le Crédit Agricole ! Ce sont donc ces deux banques que le gouvernement veut « repêcher ».
Pourquoi ?
La réponse est d’ordre politicien.
On y reviendra.

Lahouari K. (Le Matin)

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Commentaires (8) | Réagir ?

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rym imsat

Tout Sur l'Algérie (TSA) d'hier croit nous annoncer un scoop en informant que le CPA a engagé des procédures de saisies-arrêts sur les comptes de ses clients mauvais payeurs. TSA présente cette opération d'assainissement des comptes du CPA, en particulier ceux abritant les créances douteuses, comme un préalable posé par les candidats à la reprise de la banque. TSA ne se référe évidemment nullement aux nombreux écrits publiés sur le blog Benchicou puis dans les colonnes du MATIN au sujet de la problématique des créances douteuses (900 millions de dollars) du CPA. Pourtant, durant prés de 6 mois, cette thématique a été analysée, décortiquée sur tous les plans par divers intervenants. TSA évoque la question ex nihilo, alors que le débat y relatif a été quasiment épuisé sur le sîte du Matin. La question essentielle qui reste posée et que nous avons déjà soulevée à maintes reprises est celle de savoir si le CPA est en mesure de poursuivre tous les mauvais payeurs ou s'il cherche simplement à cibler les débiteurs les plus vulnérables, ceux qui ne disposent ni de protection politique ni de passe-droits. En tout cas, le feuilleton CPA se poursuit, et il faut s'attendre à d'autres rebondissements

Rym Imsat

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rym imsat

Ne soyons pas naifs au point d'oublier les fameux 900 millions de dollars de créances douteuses que le régime voudrait effacer au profit de ses clientèles (des opérateurs privés qui ont bénéficié de crédits entre 1995 et 2006, mais qu'ils ne veulent pas rembourser).

Ces 900 millions de dollars, rappelons-le, sont le "fruit" d'ententes illicites (surfacturations et autres procédés répréhensibles) entre les opérateurs en question et des firmes européennes dont de trés nombreuses françaises.

Rym Imsat

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