Mauritanie : nouvelles manifestations contre un recensement
Des Mauritaniens noirs ont manifesté samedi pacifiquement à Nouakchott, violemment à Kaédi (sud) contre un recensement de la population en cours en Mauritanie et qu'ils jugent raciste, a-t-on appris de sources concordantes, une semaine après des protestations contre l'opération.
A Kaédi, où des centaines de personnes sont descendues dans les rues, le Palais de Justice et des commerces ont été pillés puis incendiés. Certains ont brûlé des pneus sur la chaussée et crié des slogans hostiles au régime du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, selon des témoins joints depuis Nouakchott.
Les manifestants ont été dispersés par la police qui a semblé en début de journée "dépassée par l'ampleur du mouvement", a déclaré un résident sous couvert d'anonymat. Après la dispersion, des manifestants sont entrés dans des quartiers dont des habitants assistaient à des courses-poursuites avec des policiers. Il y a eu "plusieurs arrestations", a dit un témoin, sans pouvoir préciser de nombre.
Selon la même source, les protestataires répondaient à l'appel du mouvement "Touche pas à ma nationalité" opposé au recensement qu'il juge "raciste".
A Nouakchott, une centaine de Mauritaniens noirs ont aussi manifesté, pacifiquement, contre le recensement. Ils ont remis à la police une lettre de revendications destinée au ministre de l'Intérieur, dont les services organisent les opérations de recensement. Dans leur courrier, ils dénoncent "le recensement raciste et discriminatoire", réclament son arrêt ainsi que le rééquilibrage des commissions nationales et départementales afin que le dénombrement soit, selon eux, "représentatif de toutes les communautés nationales".
La Mauritanie est en train de remanier le système d'identification de ses citoyens après avoir promulgué un nouveau Code civil en décembre 2010.
AFP
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