Elle a assuré vendredi soir que son père allait bien et combattait sur le terrain, elle s'en est pris aux nouvelles autorités qu'elle a qualifiées de "traîtres", dans une intervention téléphonique sur la chaîne syrienne Arraï.

"Soyez tranquilles, votre grand leader va bien, il porte les armes et combat sur les fronts", a dit Aïcha Kadhafi sur la chaîne qui diffuse régulièrement des messages de dignitaires de l'ancien régime. "Vous pouvez être fiers de votre leader", a-t-elle affirmé s'adressant au "peuple résistant" de Libye, qu'elle a appelé à se "soulever" contre les nouvelles autorités qualifiées de "traîtres". Digne fille de son père, Aïcha déblatère et soutient l'invraisemblable.

Aïcha Kadhafi, qui s'est réfugiée en Algérie avec deux de ses frères et sa mère, fin août, a qualifié "le nouveau gouvernement" de "mascarade", faisant allusion au Conseil national de transition (CNT), issu de la rébellion débutée mi-février contre le régime et qui dirige le pays depuis la chute du colonel Kadhafi, toujours en fuite.

Aïcha Kadhafi s'en est pris aux responsables du CNT, citant notamment Mahmoud Jibril, numéro 2 du Conseil, Abdelhafiz Ghoga, vice-président du CNT et Abdelhakim Belhadj, commandant militaire de Tripoli, qu'elle a qualifiés de "traîtres qui ont rompu leur serment d'allégeance" au régime du colonel Kadhafi.

Elle a ainsi prévenu les Libyens : les dirigeants du CNT "ont trahi leur allégeance et ils pourraient le faire avec vous aussi". Aïcha, ses frères Mohamed et Hannibal, sa mère Safia et de nombreux membres de la famille, surtout des enfants, ont été autorisés fin août à entrer en Algérie pour des "raisons strictement humanitaires", selon Alger.

Le département des affaires étrangères avait assuré que la famille Kadhafi a été saisie de tous ses moyens de communication (téléphone, etc) pour l'empêcher d'entrer en contact avec l'extérieur. Seulement, cette sortie prouve le contraire. Elle compliquera encore plus les relations d'alger avec Tripoli qui viennent juste de connaître les premières déclarations de détente.

Quelle sera la réaction de l'Algérie officielle maintenant ? Cette déclaration violente et revencharde montre bien que la fille du tyran déchu n'est pas cet enfant de choeur qu'a bien voulu accueillir l'Algérie.

En 2001, cette avocate de 34 ans avait été dépêchée par son père en Irak, pour rencontrer Saddam Hussein, dont elle fut plus tard l'avocate. En février dernier, alors que le régime commençait à vaciller, elle avait juré dans une allocution télévisée qu'elle ne quitterait jamais son pays.

Avec AFP