Halim Benatallah dénonce les "fatwas" des fonctionnaires consulaires
Juste après la fin de la saison estivale troublée par la grève d’Air Algérie et le lancement du passeport biométrique, le secrétaire d'État à la communauté nationale à l’étranger a réuni, à Paris, les consuls et consuls généraux en poste en Europe.
Un diagnostic de la situation lui a permis de dresser un constat de carence des services et de dessiner la solution adéquate. Les problèmes que les Algériens pouvaient rencontrer devant les guichets des consulats découlaient, selon lui, d’une "très mauvaise application des textes existants". Lors d'une conférence de presse, Halim Benatallah a dénoncé les "fatwas" des employés consulaires qui "inventaient leurs propres procédures bureaucratiques", ignorant totalement les textes officiels.
Ce comportement découle, à la fois, de l’incompétence et de la mauvaise volonté des agents visés. Pour y remédier, M. Benatallah indique avoir lancé un programme de recyclage des fonctionnaires. Il s'est abstenu de répondre à une question de Liberté sur d’éventuelles mesures sanctionnant cette incompétence et cette mauvaise volonté. On aura compris qu'il n’y en a pas eu... Des directives facilitant les procédures administratives ont été édictées, d'autant que les Algériens sont de plus en plus nombreux à solliciter l'immatriculation. Cela s'explique par "le désir de se rapprocher du pays". Mais aussi par le coût du visa pour ceux qui préféraient voyager avec le passeport du pays d’accueil pour les binationaux. À propos du passeport, les émigrés sont invités à le renouveler avant le mois de novembre s'il expire en 2011 ou en 2012. De la sorte, ils auront un document valable jusqu'en 2015, date de la généralisation des passeports biométriques, à l'échelle de tous les aéroports du monde. Par ailleurs, Halim Benatallah semble avoir fait son deuil des capacités de la Grande-mosquée de Paris à encadrer la communauté nationale en France.
En juin, pourtant, il voulait faire du culte le vecteur de cette mobilisation. Mais la vénérable institution dirigée par Dalil Boubakeur est traversée par des crises qui ne le qualifient pas à assurer cette mission. Du coup, "nous allons mettre l'accent sur les compétences et l'associatif", ajuste-t-il en annonçant la tenue de réunions thématiques avec des associations socioprofessionnelles. Une question : comment mobiliser des compétences quand les projets de réformes politiques veulent déconsidérer les binationaux qui se comptent par millions ?
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vive l’Algérie
faculté de droit
L’ALR (Association des Algériens du Languedoc Roussillon et de l'Aveyron www. alrasso. fr) ne partage pas l’analyse de Monsieur le secrétaire d’Etat sur le point selon lequel les employés consulaires sont les seuls et uniques responsables du disfonctionnement constaté au sein des consulats. L’ALR refuse que les employés consulaires soient classés au rang des boucs émissaires et estime que la responsabilité devrait être recherchée à un niveau plus élevé car, c’est aux chefs de postes consulaires et diplomatiques qu’incombe la charge de la bonne application des textes. Par cette déclaration publique, Monsieur Benatallah n’a fait que fragiliser d'avantage les employés consulaires dont le statut est déjà très précaire. Bien qu’ils travaillent au sein d’une administration publique, et depuis des décennies pour certains, ils ne jouissent malheureusement pas du statut de fonctionnaires. L’ALR saisit cette opportunité pour lancer un appel solennel au gouvernement algérien afin qu’il régularise leur situation en les intégrant dans le corps des fonctionnaires.
Concernant la question des compétences et les mouvements associatifs sur lesquels Monsieur le secrétaire d’Etat souhaite mettre l’accent, l’ALR pense que tant que les consuls font office de filtres entre lui et les membres de la communauté l’objectif de rassembler toutes les compétences ne pourrait jamais être atteint. Ce tri sélectif « à la tête du client » opéré par certains consuls sur la base de critères subjectifs prive l’Algérie de la valeur ajoutée que peut apporter une grande partie de ses enfants restés à l’ombre malgré eux.