Va l'ami, camarade de toujours... Ton visage porte les stigmates profondes de la misère de ce bled. Il n'est pas rond et joufflu comme celui des taurillons engraissés par la mammelle du peuple. Ils t'ont honni et craint pour tes positions. Ha! la crise cardiaque qui donne un coup de pousse à ce pouvoir de tous les maux de la terre d'Algérie.

Le militant infatigable des causes justes s?est éteint

Il est parti comme il avait l'habitude d?entrer dans les rédactions des différents journaux. Sans avertir, mais toujours avec la bonhomie qu?on lui connaissait. Redouane Osmane, l'infatigable militant des causes justes, s?est éteint, hier, suites d?une crise cardiaque.

Ce ne sont pas les vicissitudes de son combat qui l'ont mis à genou, ni encore les exactions auxquelles il faisait toujours face en tant que syndicaliste qui a imposé à l'Algérie le syndicalisme autonome. L?enfant de Bab El-Oued et professeur de français au lycée Emir-Abdelkader de la même circonscription a été terrassé par une crise cardiaque. Une mort naturelle pour l'Homme qui n?a jamais abdiqué aux corrélations de contre-nature. Jusqu?à son dernier souffle, il ne cessait de militer pour un statut digne du corps professoral. La preuve en est qu?il a tenu à remettre le dernier et ultime communiqué du syndicat qu?il dirige, le Conseil des lycées d?Algérie, à quelques instants juste avant que la mort ne l'emporte. Certes, Redouane n?est plus parmi nous, mais ceux qui le connaissent ne peuvent pas parler de lui au passé, dès lors que le combat avant-gardiste qu?il incarne ne peut que se conjuguer au présent et au futur. Repose en paix Redouane.