Bouteflika opte pour une ouverture sous contrôle

Abdelaziz Bouteflika.
Abdelaziz Bouteflika.

Abdelaziz Bouteflika tranche en faveur d’une ouverture sous haute surveillance de l’audiovisuel. S’il "réhabilite" en effet l’autorité de régulation de l’audiovisuel dans le projet de révision du code de l’information, que le gouvernement avait supprimée, Bouteflika introduit tout de même un garde-fou qui lui permettra de tout contrôler, en fait. Comme cela a toujours été le cas.

Très attendu sur ce point précisément, Bouteflika aura donc tranché, au cours de la réunion du Conseil des ministres, hier lundi, en faveur de la prudence. "S’agissant de l’audiovisuel, il est proposé la création d’une autorité de régulation qui en aura la charge. L’ouverture de l’activité audiovisuelle est proposée aussi sur la base d’une convention qui sera conclue entre la société algérienne de droit privé concernée et une autorité de régulation de l’audiovisuel, validée par une autorisation délivrée par les pouvoirs publics", lit-on, à ce propos dans le communiqué de la présidence.

L'audiovisuel tout est à venir

Tout est dans cette dernière étape qu’est "la validation" des pouvoirs publics. Un souci de validation que l’on ne retrouve pas, s’agissant des agréments de nouveaux journaux, mission théoriquement confiée par cet avant-projet de loi à la seule autorité de régulation de la presse écrite, sans "validation" en aval des pouvoirs publics. Aussi, convient-il de s’attendre à davantage de restrictions dans cette "ouverture" annoncée, à travers la loi spécifique annoncée pour l’audiovisuel. "Une loi spécifique relative à l’audiovisuel viendra compléter la régulation dans ce domaine", précise-t-on dans le même communiqué.

Pas d'ouverture des médias lourds

A aucun moment il n’est question de l’ouverture des médias lourds publics existants, contrairement aux conclusions hâtives répandues jusque-là. Toujours au sujet du code de l’information, et sans surprise, le Conseil des ministres entérine "un texte qui limite ses dispositions pénales aux seules infractions directement liées à l’activité de presse et exclut toute peine privative de liberté". La suppression des peines d’emprisonnement, en d’autres termes. Deuxième dossier lourd examiné par le Conseil des ministres qui s’était prolongé sur deux jours, dimanche et lundi, était incontestablement la loi sur les partis politiques. Selon une source bien informée, "ce seul texte a été débattu pendant plus de quatre heures, dimanche". Bouteflika s’y était particulièrement intéressé. De la même manière qu’avec le code électorale, précédemment. Comme pour toutes les autres lois, "ce projet, précise le communiqué du Conseil des ministres, a pris en considération les propositions pertinentes formulées par les participants sur les réformes politiques".

Partis : simplification des procédure d'agrément

Du rapport de la commission Bensalah dont il s’agit, Bouteflika a tenu à en faire un document de base et de référence dans la confection des projets de lois en question. Il faut dire que le projet de révision de la loi sur les partis politiques, tel qu’adopté par le gouvernement en août dernier, était conçu dans le sens d’une mainmise totale de l’administration sur le fonctionnement et la vie interne et externe des partis politiques. Sur ce point précisément, Bouteflika aurait piqué une grosse colère, selon notre source. Dans le communiqué de la présidence, il est expressément écrit, en tout cas, que ce projet de loi "n’autorise aucune interférence dans l’organisation interne des partis politiques et se limite à énoncer l’obligation pour les statuts de ces derniers de fixer les règles démocratiques pour régir leur fonctionnement, d’encourager la promotion de l’élément féminin dans leurs instances dirigeantes et de fixer, enfin, des règles pour assurer la transparence dans le financement des partis et pour la lutte contre toute forme de corruption dans la vie politique". Ce même texte simplifie, par ailleurs, la procédure d’agrément de nouveaux partis politiques. En tout cas, elle devient plus transparente avec un rôle d’arbitrage dévolu au Conseil d’Etat, à chacune des étapes de la procédure, "le silence de l’administration au-delà des délais équivaudrait à un agrément".

La fin du FIS

De même, il est définitivement mis fin aux spéculations entretenues autour du retour du FIS dissous. "Le texte prévoit, lit-on encore dans le communiqué de la présidence, notamment des dispositions à même de prévenir la réédition de la tragédie nationale, de prohiber toute remise en cause des libertés fondamentales, de consacrer le caractère démocratique et républicain de l’Etat…". Tel qu’annoncé, il s’agit là, par ailleurs, d’un verrou supplémentaire à l’encontre des partis intégristes. Cette même philosophie a prévalu, s’agissant de la loi sur les associations. Il convient, enfin, de signaler que le Conseil des ministres a adopté le projet de loi de finances pour 2012. Un texte marqué par le souci du pouvoir de veiller sur "la bonne tenue" du front social : pas de nouvelles taxes, soutien souligné aux produits de large consommation et enveloppe «prévue» pour la prochaine tripartite, en vue de procéder à des augmentations de salaires.

K. A.

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Commentaires (3) | Réagir ?

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amazigh zouvaligh

De quoi ont-ils peur nos mercenaires ? Que l'on connaisse leur passé douteux ! On le connaît trop bien ! C'est un passé de lâcheté, d’imposture, d'assassinats des meilleurs fils de l’Algérie ; de complots, de trahisons, de faux et usage de faux, de rapine, de vols, de corruption, de truquage, de bourrage, de culture d'ignorance, d’aliénation, de dilapidation des richesses, de politique de terre brûlée, de l’hypothèque de l'avenir de toutes les générations, de négationnisme et tous les ismes! Donc inutile d’essayer de cacher quoi que ce soit; tout le monde sait qui est qui !

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madjid ali

Leur ouverture audiovisuel on n'a pas besoin ça sera hachakoum. Les chaines de la Corée du Nord de la Libye et de l'Entv n'ont jamais figuré dans la liste des chaines que les Algériens regardent.

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