Syrie : 10 morts, alors qu'Al Assad promet la fin de la répression
Le président syrien Bachar Al-Assad l'a assuré personnellement au SG de l'ONU, Ban Ki-moon. Les opérations militaires menées par le régime contre les opposants ont «cessé». Pourtant, hier encore, dix militants ont été tués par l'armée et les milices du régime. La communauté internationale, elle, s'impatiente et reste dans l'expectative.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, a pris le téléphone pour appeller mercredi soir le leader syrien. Au 6eme mois de la contestation, il avait exigé du despote syrien que "toutes les opérations militaires et arrestations de masse cessent immédiatement" dans son pays. Madré, Al-Assad a prétendu que les "opérations militaires et policières avaient cessé", a déclaré le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq dans un communiqué.
Un peu plus tôt, au cours de la première réunion du comité central du parti unique Baas - au pouvoir depuis 1963 -, Bachar Al-Assad a affirmé que "la Syrie restera forte, continuera de résister et ne renoncera pas à sa dignité ni à sa souveraineté". Le président Assad a promis le 20 juin des réformes susceptibles de mettre fin à l'hégémonie de son parti et promulgué le 4 août un décret autorisant le multipartisme. Selon lui, ces réformes "ont été introduites non pas à la demande de la communauté internationale mais parce que les Syriens étaient convaincus de leur nécessité".
Bachar Al-Assad semble donc plancher sur les réformes, mais la répression ne cesse pas. Neuf civils ont été tués à Homs (centre) par les miliciens du régime et les services de sécurité ont arrêté une centaine de personnes dans la ville et dans sa région notamment dans les villages autour de Houlé, selon des habitants et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ailleurs, «un civil a été tué à l'aube sur son balcon dans le village d'Abdita près d'Idleb (nord-ouest) par les tirs de l'armée», selon l'ONG.
Les arrestations se poursuivent encore
L'armée a procédé à des centaines d'arrestations à Lattaquié. Ils auraient été emmenés dans le stade de la ville qui compte une minorité allaouite. Déja mardi, l'agence officielle Sana avait annoncé la fin de la mission de l'armée dans le quartier d'Al-Raml al-Jounoubi, dans la ville côtière de Lattaquié... avant de tirer à balles réelles sur les manifestants. Les perquisitions et arrestations se sont intensifiées ces dernières heures à Damas, et le régime a envoyé les forces armées à Hama (centre), Deir Ezzor (est) et dans le gouvernorat d'Idleb, proche de la frontière turque.
Face à cette situation, la communauté internationale commence à s'impatienter. Les pays européens, les Etats-Unis et certains pays arabes ayant demandé la convocation lundi prochain d'une session extraordinaire du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, une procédure peu fréquente, sur la situation en Syrie. Les quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU tiendront une réunion sur la crise en Syrie ce jeudi. Le Haut commissaire aux droits de l'homme de l'ONU devrait demander au Conseil que la Cour pénale internationale lance une enquête sur la répression menée par le régime, selon des diplomates.
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