Les auditions ramadhanesques reprennent à El-Mouradia
C’est au moment où l’Algérie est plongée dans une espèce de coma politique et économique que le président choisit pour auditionner ses ministres sur les dossiers les plus importants de l’heure.
L’exercice se fait une fois l’an. Au ramadhan seulement. C’est dire qu’on prend son temps. Seulement voilà, tout urge dans l’Algérie de 2011 : un chômage à deux chiffres, un déficit en logements toujours abyssal et dont la gestion est dernièrement pointée par la rapporteuse de l’ONU en juin dernier, les libertés d'expression et de manifester remises en cause et bafouées, un système bancaire obsolète et en complet déphasage avec les exigences du marché, de grands chantiers entachés de corruption (une autoroute la plus chère au monde au kilomètre), une justice toujours aux ordres, des médias publics voués à flatter le président actuel et son bilan, une économie toujours basée sur le pétrole, etc.
Après 12 ans à la tête de l’Algérie, le président est réduit à ressasser la même antienne : «Diversifier l’économie». Une phrase qui fait tilt dans la tête. Le simple citoyen qui entendrait ces propos se poserait la question : après tout ce temps passé aux affaires, que faisait-il ? Combien de temps doit-il rester pour enfin voir émerger d’autres secteurs compétitifs ? 97 % de nos ressources en devises proviennent directement des hydrocarbures. Elle demeure la seule locomotive d’une économie sous anesthésie. Pas de quoi pavoiser quand on sait que le baril de pétrole caracole depuis pas mal d’années à plus de 100 dollars sans que le gouvernement n’ait pu ne serait-ce esquissé un semblant de secteur compétitif, il y a de quoi de poser des questions sur les véritables capacités de l’équipe dirigeante.
"Encore une fois les effets de notre dépendance à l’égard des hydrocarbures et des fluctuations des cours internationaux, soulignent l’impératif de diversification de notre économie". Cette déclaration du président reprise par l’APS est rien d’autre qu’un vœu pieux. Comment peut-on réaliser dans une année ou deux ce qu’on n’a pas pu accomplir depuis une décennie dans les meilleures conditions financières que l’Algérie n’a jamais connu depuis l’indépendance ? Aussi, ces rencontres ramadhanesques du président nous font penser au potier de la fable d’Horace qui médite des jarres et produits des marmites. Il n’en est jamais sorti que des communiqués lénifiants empreints de satisfecit
L’argumentaire utilisé dans les communiqués qui sanctionnent ces auditions tranche terriblement avec la réalité du terrain. Ils ne font aucune mention sur les faiblesses structurelles de notre économie. Beaucoup de bonnes intentions, de promesses mais rien de concret, de palpable pour le quotidien de l’Algérien.
Les violentes manifestations du début de l’année constituaient un sérieux signal d’alerte sur le malaise qui ronge la société. Les dizaines de jeunes harragas qui préféraient risquer la noyade de continuer à vivre au pays, les insoutenables suicides par le feu étaient et demeurent des indicateurs d'une Algérie nécessitant un remède de cheval pour se remettre debout. Un changement radical à tous les étages de l’Etat. Les plaques tectoniques du pouvoir doivent glisser voire bouger pour éviter un séisme dévastateur.
Contre toute attente, que nous promet le président de la République comme solution ? Des réformes aux contours imprécis dans un calendrier illisible. Autrement dit, le statu quo ante.
Yacine K.
Commentaires (8) | Réagir ?
Ben-Bella nous a trahi : nous sommes des Arabes! Nous sommes des Arabes! Nous sommes des Arabes !
Boumediène nous à... : Nous sommes musulmans, nous sommes musulmans, nous sommes musulmans !
Chadli nous a achevé avec son ignorance : nous sommes amazighes oua aârrabna el lslam !
Zeroual a foutu le camp, la peur au ventre.
Bouteflika est là en pharaon du 20ème siècle, attendant patiemment le jour J.
J'eusse tant aimé t'avoir en face de moi pour t'expliquer tous les mensonges de Dieu que tu colportes, sciemment ou à ton insu. Pourtant diable que diable, ton frère n'est-il pas physicien ?
Tout cela est pure comédie, et ça ne présage rien de bon, un président trés affaibli par la maladie,
au lieu de "rendre le tablier" s'obstine a nous faire croire, qu'il suit de trés prés l'évolution de la situation politique dans le pays, alors que lui méme est l'otage de ses collaborateurs, qu'ils lui font
"avaler" n'importe quoi. La seule solution valable est vitale pour l'Algerie, c'est qu'il s'efface rapidement
pour mettre a notre pays de se ressaisir et d'amorcer un nouveau départ.