Des cerveaux et des coeurs en voix-off
Depuis l’arrêt de mort de l’Algérie, un fatidique mois de juillet 1962. Les faux césars luxueusement blanchis par la bénédiction de l’amnésie des aînés n’ont fait que nous offrir largement la négligence de le prouver. (1re partie)
Lorsqu’un pays est en otage, le peuple devient alors rançon. Bien que celle-ci, soit chèrement payée, tant qu’il se contraint à rester sédentaire devant la conviction d’avoir tenu par le bout du nez le fil des faits passés-présents, celui-ci, enchaine le tour de son cou. Le peuple affronte un abcès qui n’est autre que son propre chef. En étant liés à un cordon ombilical exigeant à analyser, les bouts resteront injoignables d’un point de vue à l’autre. Tant l’élan d’exprimer un avenir enchanté n’est pas unanime, le futur se conjuguera à la forme passive. Le prosaïsme s’imposera au chevet d’une vie, qui n’aura ni raison, ni rime.
Les lois en Algérie n’ont jamais œuvré dans la langue de la justice, pas plus que la démocratie à travers le verbe des opprimés. Pour toutes les vérités confisquées par le mensonge, sans chercher à disséquer à la racine le vrai - faux témoignage qui déraille sous un explosif puissant – est revendiqué le droit à la paralysie totale de la zone du progrès. C’est pourquoi dans tout son être s’imprime encore et encore l’injonction d’honorer une pension alimentaire exagérément salée.
L'Algérie égarée dans la désinvolture
L’affaissement entre l’île au trésor et "les fables" de la fontaine d’Evian est assez profond. Les tenants et les aboutissants de la guerre de libération à l’indépendance de l’Algérie me laissent perplexe. À la merci des vents indomptables de la pensée « des mots-maux » troubles, je suis ballottée dans tous les sens. L’harmonie dans l’univers algérien est suspendue aux bons vouloirs des "écrits-vains" de s’extraire des rapports flous, en communion étroite avec les raisons du mal. Sur une cohabitation orageuse, maintes fois menacée de s’effondrer depuis que les piliers se sont écroulés, les nuages de la répression sont pendus au ciel, à tout hasard malheureux disposés à invertir l’atmosphère tendue autour de mariages conclus par contumace puisque suivis de divorces houleux.
Toutefois, un placébo descend parfois du ciel porter secours à la foi noyée dans la tourmente par les regrets. Il ne tient pas sur la route. Déconcertant, déroutant parce qu’à l’origine insaisissable. L’intouchable, coupable, redoutable, c’est « le destin » venu prêter main-forte aux traine-savates. Il est préconisé par En-haut qu’il n’est pas forcément recommandable de se défaire du cours de la mer(e) qui stagne. La remuer susciterait le réveil d’une commotion à l’échelle de toutes les années volées aux changements, dans un élan positif, à sa terre injustement piétinée.
Une idée reçue radicale, interdit tout "pas" vers une sortie de secours par les jurés-figurants, simples rapporteurs de faits sans fondements ni légitimité juridique responsabilisant tous les actes commis à tort et à travers. Pour autant, l’Algérie, dans son état égarée dans la désinvolture, n’est pas prompte à l’urgence. L’urgence est plutôt orientée vers sa population courbée contre des promesses construites à la base sur l’intérêt de s’approprier encore le temps, qui reste au pays à vivre au fond du précipice. Le devoir en vigueur de chaque citoyen, hors le ring politique est de faire bonne prestance en supportant des metteurs en scène du fac-similé de malade(s) imaginaire(s) de Molière et de s’improviser acteurs sages devant le monde entier. Ce dernier assistant reste inflexible aux camélias qui fanent sur le perron de la veuve noire.
Un scénario ficelé en éloge à l'injustice
Les tyrans réussissent tellement la distribution des rôles, qu’ils n’ont aucune peine à se régénérer, comme se faire disculper à chaque mise à genoux du pays ankylosé face à son indignation de n’avoir pas saisi la réplique. Ce qui d’emblée le condamne davantage à un procès perdu d’avance. La plaidoirie des prévenus malades, dans le scénario ficelé en éloge à l’injustice, finit toujours par relever de circonstances atténuantes, d’un simple accident de parcours, au grand plaisir d’une bêtise de grande envergure des monnayeurs de vies humaines.
Les alternatives d’une ouverture démocratique n’ont autorisé personne à assimiler le code de la porte d’accès dans un univers à l’horizon, sans retouche. Pendant ce temps, les concepteurs-aiguilleurs du ciel obscur ont l’autorisation d’emprunter une voie royale de rigueur connue de tous. L’éventail multicolore imperturbable disposé à chasser les mouches. C’est la loi d’anathème, salvatrice d’un abcès après chaque poussée de fièvre due au corps étranger qui n’est que l’âme du peuple, la seule accusée susceptible de faire de l’ombre à leurs présomptions d’innocence. C’est la voix au chapitre d’un lexique de prières ouvert à vif à leurs complaintes auprès des (dé)gradés volontaires avec effet immédiat. Les seuls aptes à maintenir longtemps en haleine tous les attributs de la terreur. Son objectif est de continuer à faire vivre une situation d’apoplexie au pays, d’où l’intérêt décisif de faire porter le chef d’accusation au peuple légué désormais à la dépression, aux abonnés absents, au centre d’une crise politique assez majeure, exempte de toute concertation dialectique.
Au grè des effervescences de convictions ancestrales s’est invitée l’émergence incontournable d’un sentiment d’incomplétude. Celui-ci a couronné la dynastie politique algérienne d’une chape d’ambigüités. Le reliquat d’une touche indescriptible agréé au sceau de l’instinct féroce de l’arbitraire avide de sang. Sa signature s’est dévouée sans relâche aux viols, aux meurtres, et à une pléthore de foyers de doctrines contaminées. Elle s’est révélée disposée à rendre des comptes en commun accord avec une véritable anarchie et à célébrer l’exode de l’étoile dans un jour de circonstances troubles, autour d’un gâteau à la cerise au gout jugée suspecte "d’œil pour œil, de dent pour dent". Une forme de vengeance dit-on…! Dans tous les cas, des injections de rappels attribuées dans le désordre, sans aucun appel à l’ordre.
L’ordonnance élaborée avec soin a visé en particulier l’euthanasie, dose après dose, des cellules dites "génitrices sensibles d’insurgés". Des mesures disciplinaires en réprimande aux bras tendus vers une issue heureuse. Un espoir dessaisi aussitôt du droit d’entretenir le rêve, puisqu’il a fini dans l’embuscade des hauts perchés de la finance et des corbeaux de la politique.
Le communiqué désormais mis en exergue stipule au monde entier que le flambeau porté par les enfants du pays relève de "Révoltes juvéniles". Je passe outre mes périodes d’insouciance qui était mon enfance. D’octobre 1988 au Printemps noir berbère de 2001, toutes les intentions de révolte sont atténuées par l’exigeante exaction des états d’âme amputés des valeurs de la justice.
À ce titre, chaque pas est apostrophé, chaque main levée, car déclarés coupables d’infraction. D’atteinte à la chasteté de la rue-biblique et des droits de succession du patriarche revigoré, en vigueur d’une politique acariâtre toujours en application. Admis dans un choix légitime si significatif, l’appel à l’équité aurait été au service exclusif du droit de savoir. Où va le pays avec le poids des crimes archivés sous (x) sur son dos ? Étant simplement convaincus, nés égaux, tous que nous sommes affectionnons avec le même esprit une justice cohérente, équitable.
Les rapports fantômes d’autopsie établis cependant évoquent plusieurs portraits coupables. À commencer par la sale après-guerre pour les uns, par l’intégrisme islamiste limogé de la scène politique pour d’autres. Toujours protégé par les cavaliers du palais, tel un goulot étrangleur, il a inspiré maintes fois ses dogmes au secours de la famille algérienne coupable d’attrait à la dérive. Sans le procès irrévocable à son chevet du légendaire manuel de formules soufflées sur des bases mouvantes. Il porte à son actif, comme un fusil à son épaule, et exhibé comme un trophée, l’assassinat de la genèse de toutes perspectives d’une société modèle.
Les convives de l’agape
L’attention a porté ensuite, mais timidement, le doute accusateur sur la situation étrange, sur le gouvernement démissionnaire placé sous les feux de la rampe. Inexistant du fait de son irresponsabilité, comme de celle de tous les gouvernements impromptus et d’ailleurs de père en fils. À ce propos, les mêmes qui ont défilé à la Russe. Ce gouvernement commanditaire ou complice est coupable de son acharnement à mesurer avec banalité le pouls du pays proche d’une agonie. Le diagnostic, bien qu’alarmant, tous comptes déduits réduits au silence, est largement profitable à la pérennité de son règne au-dessus de toutes les lois.
Une fois repu, prélassé l’ogre s’adonne aux récits des légendes avec une faculté énigmatique. Et la légende connue pour être enracinée dans l’absolue controverse, tous procès confondus engagés autour du pupitre vire au non-lieu. Face au bourreau sans juge, l’assignation à la vérité à comparaitre devant son ombre, écope d’un refus irrémédiablement expéditif de siéger en tant que gardienne du temple. La bonté généreuse du pays est si aveugle que le pouvoir en place continue d’engloutir les convives de l’agape ; qu’il se réjouit ensuite de mélanger les couteaux, après avoir gravé dans le dos de son imminence l’Algérie la phrase qui tue : "Ce qui ne tue pas, rends vil".
Le registre des condoléances est ouvert quand la page des doléances s’est (re)fermée ou plutôt, jamais entamée. L’inconnu et méconnu cadavre, glacé par la longue attente, dort dans le placard du sommeil de l’injuste. Le diable y veille. L’arrêt sur image en Algérie est accentué sur les journaux qui servent de champ opératoire pour les Indignés disséquant avec effroi le paysage du mensonge, sans succès, pendant que d’autres, préfèrent se réserver à la contemplation du chassé-croisé des événements, isolés des oreilles pendues des représailles prêtes à surprendre à tout moment.
Le coupable, le véritable spectre, n’est pas identifié. La raison ? Le témoin oculaire est protégé, et le jour, maudit de son accord avec le délit d’usurper l’identité du « silence ». À l’heure où j’écoute, j’entends sans rien avaler ! La Constitution algérienne sera rafistolée, par une majorité fantôme. Les ex-époux viennent d’annoncer au pays entier dans leurs tourmentes ; oh, combien, il est important de s’atteler à leur consentement de retenir la décision de privilégier un mandat présidentiel à vie. Le monarque actuel se représentera pour la troisième fois.
Ainsi, la volonté du peuple convoquera l’urgence pour ne plus avoir à subir l’incompréhension en extension à couper le souffle de la justice, son but initial. (Une bombe explose aux portes du navire depuis longtemps enseveli sous les décombres des attentats perpétrés par un intégrisme qui jouit d’une ouverture imperméable aux foudres des mises à nue de la vérité. Les périmètres de sécurité répondent pour l’instant au nom de la peur sous fond de psychose, cousue à la hâte pour empêcher les mal-aimés de voler au secours d’une démocratie qui n’a de cesse de supporter des béquilles inappropriées à sa rééducation. Parmi les naufragés de l’ile, les médias dénombrent huit morts et plusieurs blessés. C’était en avril 2009.)
Fatiha Mezoued
Commentaires (4) | Réagir ?
L'auteur a préféré le joug du colonialisme a sa dignité d’être libre et de jouir de sa nationalité. Un article d'une intellectuelle basée sur son amour d'écrire en utilisant beaucoup de métaphores qui tiennent à la philosophie et aucunement à la réalité concrète dont le peuple algérien et tous ses dirigeants du passif comme ceux du présent sont ignorés... Pour cette auteur, l’Algérie s'est arrêtée d’exister juste après 1962 !!! cette auteur, comme M. Jourdain !! ne tient qu'à sa bourse et toute l'imagination d'idées impensables pour sécuriser sa bourse va l'étaler gratuitement en salissant l'image de sa patrie et encore !!!
La jeunesse courbée sous le poids des promesses non tenues ne sait plus où noyer son chagrin et son désespoir qui lui creusent chaque jour un peu plus les rides de son visage et qui déforment la courbe de son sourire aprés autant de déconvenues. Elle scrute les horizons lointains et magnifiques, certaine que le bonheur et la liberté de vivre sont possibles. Chez nous en dehors de l'emprise de ces nouveaux prophètes contrefacteurs qui pullulent et qui lui chantent à longueur d'années des louanges à Dieu et des histoires à dormir debout pour briser ses rêves de jeunesse et l'enfermer dans sa tour d'ivoire d'où elle ne sortira jamais.