Un nouveau code pour la presse tunisienne
Un nouveau code de la presse donnant plus de liberté aux journalistes vient d’être adopté par la commission chargée des réformes en Tunisie, indique l’agence officielle Tap. Première nouveauté d’importance, une autorité de contrôle, le Conseil supérieur de l'audiovisuel, vient d'être adopté par la commission.
Ce nouveau code de la presse redonne à la presse sa noblesse. Il tranche radicalement avec ce que fut le journalisme du temps du président Ben Ali qui avait réduit l’information et réduit les journaux à des espaces publicitaires louant son pouvoir.
"Le renforcement des droits et des garanties des journalistes, l'accès à l'information, la confidentialité des sources et la suppression de la peine privative de liberté en matière de diffamation figurent parmi les nouveautés de ce projet de décret-loi", a déclaré jeudi Ridha Jenayah, président de la sous-commission chargée de la réforme des médias, cité par la TAP.
Ce nouveau code de la presse, qui doit être soumis à l'approbation du gouvernement transitoire, remplace les textes en vigueur avant le 14 janvier, date de la fuite de l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali. Tous les acteurs qui interviennent dans le traitement de l’information ont été consultés pour arriver à ce nouveau code. Composé de soixante-dix-sept articles, ce projet est en effet le fruit de larges concertations entre l'instance nationale pour la réforme de l'information et la communication, les syndicats des journalistes, des directeurs de sociétés de presse ainsi que l'Union tunisienne des éditeurs, a ajouté M. Jenayah.
L’autre avancée de taille pour la liberté de la presse ? Le nouveau code facilite la publication des journaux. Il suffira désormais de déposer une déclaration auprès du Premier ministère. Mieux encore, le ministre de l'Intérieur ne pourra plus intervenir pour arrêter l'édition d'un journal.
Par ailleurs, le projet protège la confidentialité des sources du journaliste et interdit sa poursuite pour des opinions exprimées ou informations diffusées. L'octroi de la carte de presse dépendra désormais d'une nouvelle instance baptisée "Commission du journaliste professionnel" composée par des professionnels du secteur. Trois peines de privation de liberté sur 12 ont été maintenues dans le nouveau projet du code de la presse: elles concernent l'incitation à la haine raciale, la production et distribution de produits pornographiques à caractère pédophile, l'incitation à l'atteinte à l'intégrité physique.
Enfin, il est prévu la mise en place d’un Conseil supérieur de l'audiovisuel pour veiller au respect du code de la presse.
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