Les "néoredresseurs" iront-ils à la session du Comité central ?

Les "néoredresseurs" iront-ils à la session du Comité central ?

Le Front de libération nationale est secoué par une fronde politique depuis quelques mois menée par des "néoredresseurs". Aussi, le comité central de l’ancien parti unique tiendra, samedi et dimanche prochains, une session extraordinaire un peu particulière. Voire capitale pour l’avenir de l’actuel secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem. Le sujet ? La préparation des prochaines échéances électorales.

La bonne tenue de cette session sera un signe de l’influence qu’exerce le SG sur le parti. Cependant, il lui faudra réunir le maximum des membres et en sortir avec une union réaffirmée. Ce qui ne semble pas le cas à première vue, en ce sens que les membres du mouvement des "néoredresseurs", mené par Salah Goudjil, Mohamed Seghir Kara, et Saïd Bouhadja (des caciques du FLN) ne prévoit pas de prendre part à cette session extraordinaire. Mohamed Seghir Kara estime qu’une soixantaine de partisans du redressement ne participeraient pas samedi et dimanche à cette session. Retour du bâton donc, cette dissidence risque de compliquer un peu plus la vie à un SG du FLN habitué aux jeux d’influence et de manœuvre au sein des étages de l’ancien parti unique. En boudant le comité central, les "néoredresseurs" seront-ils à même d'influer longuement sur le fonctionnement du parti ? Voire déboulonner Belkhadem de son poste comme avaient réussi à faire les premiers redresseurs contre Benflis en 2004 ?

Au FLN, les appareils du parti sont intimement liés au pouvoir. Dans cette guerre d’usure où l'ambition pour un poste de responsabilité n'est jamais loin, la position du président de la République intronisé président d’honneur du parti (un poste créé de toutes pièces par Belkhadem et ses ouailles) est déterminante. Et tant que le SG a justement le soutien d’Abdelaziz Bouteflika, il est franchement difficile de présumer d’un changement à la tête du parti.

Crises à répétition

C’était Belkhadem, alors ministre des Affaires étrangères, qui était à la tête du mouvement des redresseurs en 2003. C’était à la veille d’une présidentielle censée être disputée par l’actuel locataire d’El Mouradia et son ancien premier ministre, Ali Benflis. Au grand dam de Benflis, les redresseurs avaient réussi, au prix d’une manœuvres politiques, à mettre la main sur l’appareil du parti. Et avec le soutien du président, Belkhadem avait réussi à pourrir la campagne électorale à Benflis, et par-là même permettre à son mentor, Bouteflika, de briguer un deuxième mandat. Dans ce jeu de coulisses du pouvoir par ailleurs très compliqué, les ombres chinoises sont un jeu d’enfants pour les vieux routiers de l’ancien parti unique.

Ironie du sort. Aujourd’hui c’est Belkhadem qui affronte les redresseurs. Depuis la tenue du 9e congrès en mars 2010, le mouvement de redresseurs n’a cessé d’exprimer son courroux contre le SG. La raison ? La composante du comité central qui ne convient pas au courant des redresseurs. Aussi, ces derniers demandent depuis plusieurs mois la tenue d’un congrès extraordinaire. Ces derniers mois, ces «néoredresseurs» ont réussi à prendre le contrôle de plusieurs mouhafadhas et comptent peser sur les décisions du parti.

Rappelons que c’était à l’occasion du 9e congrès que le FLN était revenu à son ancienne organisation du parti (comité central, bureau politique, etc). Depuis, il y a eu plusieurs affrontements entre les deux clans au niveau de nombreuses mouhafadhas.

Le dernier a eu lieu à Tébessa où des militants redresseurs ont été pris pour cibles par des individus proches d’un député indépendant qui siège au sein du comité central du FLN. De nombreux militants ont été hospitalisés à la suite d’un échange de poings indigne d’un parti politique.

Aussi, cette session risque d’être explosive pour Abdelaziz Belkhadem. L’enjeu est important quand on sait qu’inévitablement il sera question de débattre des candidatures pour les élections législatives de l’année prochaine. Donc, chaque courant aura intérêt à placer le maximum de ses partisans. Mais alors, les néoredresseurs laisseront-ils le Comité central acquis au SG décider en leur absence de la stratégie électorale ?

Yacine K.

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Commentaires (6) | Réagir ?

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Atala Atlale

Le Matin. dz pourra t-il nous parler de ces plages fermées aux citoyens du foncier convoitées et des bidonvilles là où la France a mis le pied un certain 5 juillet 1830 ? Faut-il comprendre qu'il s'agit d'une nouvelle occupation et que cette fois ci. La Justice, la vraie devra combattre avec toute sa rigueur.

Il y a je crois même des espèces de murs ou de muraille qui délimitent le butin foncier, si beau et si cher près de la mer. Mais enfin ont-ils conscience qu'ils sont en train de diviser en 1er et 2e collège voire 3e.

Argent du pétrole qu'as tu fait de notre pays, toutes les consciences s'achètent, et lorsque l'injustice arrive à ce stade, il y a péril en la demeure. (voir el watan du 27 juillet)

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ali Foughali

Regardez bien cette photo. La conclusion que l'on peut tirer c'est que ces deux compères (en deux mots) sont en train de manigancer quelque chose dans le but de s'assurer une continuité ou si vous voulez prolonger le KO dans lequel est plongé notre chère Algérie depuis 1962. Ils sont en train d'aiguiser leur canines dans la perspective de mieux mordre le peuple abattu par 49 ans de règne de la médiocrité. Ils préparent le cinquantième anniversaire d'un pouvoir plus fasciste que celui de Birmanie ou de Pyongyang. Si les Baltaguias avaient un minimum d'intelligence ils ne basculeraient pas du côté de l'injustice... Leur jour est proche, ils paieront tout ce qu'ils ont fait et également ce qu'ils n'ont pas fait.

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