Kadhafi peut rester en Libye mais doit renoncer à la politique, selon Alain Juppé
Le maintien en Libye du colonel libyen supposerait qu'il ne soit pas livré à la Cour pénale internationale (CPI).
Muammar Kadhafi pourrait rester en Libye s'il se mettait à l'écart de la vie politique, a estimé mercredi le ministre des Affaires étrangères français Alain Juppé, qui en fait une condition préalable à un cessez-le-feu. "L'une des hypothèses envisagées, c'est qu'il séjourne en Libye, mais à une condition, c'est que très clairement il se mette à l'écart de la vie politique libyenne. C'est ce que nous attendons avant de déclencher le processus politique du cessez-le-feu", a déclaré Alain Juppé sur la chaîne LCI. "Le cessez-le-feu passe par l'engagement formel et clair de Kadhafi à renoncer à ses responsabilités civiles et militaires", a-t-il poursuivi.
Le maintien en Libye de Muammar Kadhafi supposerait qu'il ne soit pas livré à la Cour pénale internationale (CPI), qui a délivré un mandat d'arrêt contre lui. "C'est un point qui n'est pas en discussions aujourd'hui. Il y a des procédures qui doivent être poursuivies et on verra ensuite dans le cadre des négociations les conséquences qu'il faut en tirer", a jugé Alain Juppé. La CPI a délivré des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre le colonel Kadhafi, son fils Seif al-Islam et le chef des services de renseignements libyens Abdallah al-Senoussi. Sur le terrain militaire, alors que les rebelles tentent de s'emparer du site pétrolier stratégique de Brega, le ministre a estimé que "les choses progress(ai)ent", mais qu'il n'y avait "pas encore de basculement spectaculaire".
Il n'a pas voulu fixer de date limite de l'opération. "J'ai entendu à Istanbul (lors la réunion du groupe de contact sur la Libye, vendredi) plusieurs responsables de pays arabes musulmans dire que rien ne s'opposait à la poursuite des opérations militaires pendant le ramadan", qui commence début août, a également assuré Alain Juppé. Les contacts diplomatiques se multiplient ces jours-ci pour parvenir à une solution politique en Libye, entre représentants du régime de Tripoli notamment et des responsables américains ou russes. La semaine dernière, Alain Juppé avait lui-même affirmé qu'il y avait des contacts avec le régime de Muammar Kadhafi, mais pas de véritable négociation.
AFP
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